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4 filles en bikini en prison
6 mars 2013

Spring Breakers

Véronique LE BRIS / Non classé bombes, braquage argent, dérive, guns, jolies filles, maillot de bains, no limit, pétroleuses, sexy, spring break / 0 Comments

D’Harmony Korine 

4 nanas sexy mais fauchées se désespèrent dans les couloirs vides de leur université. Elles ont eu beau économiser, elles n’ont pas de quoi partir en spring break. Aux Etats-Unis, le Spring Break est une institution, l’exutoire nécessaire à des étudiants d’habitude concentrés sur leur scolarité ou occupés à gagner de quoi payer leurs études. Durant cette fameuse semaine de vacances, tout, absolument tout, est permis : la boisson, les filles/les mecs, la défonce et la fiesta non stop sur de la musique électro hyper formatée, le tout dans une station balnéaire au soleil du Mexique ou de la Floride.

Pour trouver l’argent nécessaire, les 4 pétroleuses braquent un fast-food. En Floride, où elles en profitent un max puis se font serrées par les flics lors d’une soirée. Le lendemain, à leur grande surprise, un caïd du coin, paie leur caution pour les libérer… Ah si la vie pouvait être un éternel spring break !

Bikinis fluos

Cinéaste expérimental, culte sous le manteau mais inconnu du grand public, Harmony Korine tient ici son premier film à visée commerciale. Il ne s’en cache pas. « Ce serait excitant que beaucoup de gens voient un film comme celui-ci », reconnaît-il. 

4 filles en bikini en prison

Ce ne serait pas très étonnant. La campagne d’affichage a été généreuse et sans doute efficace : quatre bombes en maillots de bains fluo et aux poses suggestives, dont ex- trois héroïnes Disney à la popularité forte, Vanessa Hudgens (High School Musical), Selena Gomez (Hannah Montana), Ashley Benson (Les mystères d’Eastwick). Et un bad boy interprété par un James Franco méconnaissable, mais toujours subtil.

Malgré ce martellement marketing, le film reste dans la ligne de ce que Korine sait faire : gratter la société américaine moyenne, intégrée où elle dérape, le fameux « white trash » qu’il explore mieux que personne, avec une caméra agile et sans jamais juger ses personnages. Même s’ils franchissent toutes les limites acceptables.

Cela reste sulfureux, très ancré dans l’image « teen pop » qu’on vend d’habitude sirupeuse (ici, c’est tout le contraire) mais sans doute moins profond, car moins sincère que ses films précédents. « La première chose qui m’est venue à l’esprit, c’est l’image de jolies filles en bikini brandissant des flingues », avoue Harmony Korine. C’est aussi celle qui reste du film…

Avec Vanessa Hudgens, Selena Gomez, Ashley Benson, Rachel Korine, James Franco

2012 – USA – 1h32

27 février 2013

Boule et Bill

Véronique LE BRIS / Non classé Boule et Bill, caroline, chien, enfance, famille, gags, nostalgie, roux, spirou / 0 Comments

Dès 6 ans

Un petit garçon roux veut un chien. A la SPA, il tombe sur Bill, un cocker qui pense. C’est le coup de foudre. Et voilà donc le début de la cohabitation rocambolesque du chien et de sa nouvelle famille d’accueil.

Qui a eu un animal de compagnie se reconnaîtra dans ce film. Du premier jour où la place de chacun est à définir à celui où la relation devient indispensable, chaque étape est racontée comme l’était les sketchs dans la BD signée Jean Roba. Soit la vie quotidienne d’une famille légèrement modernisée par rapport aux premières BD. On est en 1976 (la BD date de 1959), la mère de Boule travaille et a quelques revendications féministes auprès d’un père, dessinateur industriel, un peu trop centré sur lui et sur son travail.

L’essentiel n’est pas là, mais plutôt dans la relation affectueuse qui lie Boule à Bill et à sa tortue Caroline et qu’une succession de gags nourrit chaque jour. C’est d’ailleurs le principal reproche qu’on peut faire à ce film, même si la succession des petites histoires a été dissimulée le plus possible. Le second étant le manque d’humour malgré une évidente bonne humeur.

Ca vaut largement Les vacances de Ducobu, même si on finit par se lasser de ce quasi recours systématique au filon nostalgique des auteurs.

D’Alexandre Charlot et Franck Magnier, avec Marina Fois, Franck Dubosc, Charles Crombez et la voix de Manu Payet.

2012 – France – 1h30

En partenariat avec Grains de Sel

27 février 2013

Sublimes créatures

Véronique LE BRIS / Non classé ado, adolescent, Amour, famille, maléfique, pouvoirs, saga, vampire / 0 Comments

Dès 13 ans

Les sagas Harry Potter et Twilight étant désormais derrière nous, place à celle de Sublimes créatures. Un énorme succès de librairie aux Etats-Unis (supérieur à celui de Twilight, dit-on) et qui s’étale en quatre volumes. Le premier, 16 Lunes, raconte la rencontre inattendue entre Ethan, un jeune homme tout à fait normal d’une ville ennuyeuse de Caroline du Sud, et Lena, une nouvelle élève de son lycée.

Lui qui n’attendait que son admission au collège pour quitter Gatlin, va voir ses projets singulièrement modifiés par Lena. Il en est sûr, c’est l’étrange fille qui hante ses rêves depuis quelques temps. Et plus il la connaît, plus il la trouve fascinante. Il y a de quoi… Car, en plus de vivre dans une maison extraordinaire, dans une ambiance très mystérieuse, Lena possède des pouvoirs étranges.

Encore une histoire de pouvoirs magiques et maléfiques… Mais, celle-ci a des arguments que n’avaient pas les autres sagas. D’abord, elle est assez réaliste, très implantée dans le quotidien d’une ville américaine où la vie s’écoule avec lenteur. Les acteurs aussi ont un côté accessible qui la rend plus crédible. Les effets spéciaux, très spectaculaires, sont utilisés à bon escient. Enfin, les dialogues sont plutôt amusants, avec un suspense qui donne évidemment immédiatement envie de voir la suite.

De Richard Lagravanese, avec Emmy Rossum, Alice Englert, Emma Thompson, Jeremy Irons…

2012 – USA – 1h58

En partenariat avec Grains de Sel


22 février 2013

Operacion E

Véronique LE BRIS / Non classé captivité, chantage, Clara Rojas, Colombie, Farc, histoire vraie, Ingrid Betancourt, Luis Tosar, malade, militaire, misère, otage, pauvreté, pression / 0 Comments

De Miguel Courtois Paternina

Fin 2007. La libération de plusieurs otages des FARC, en Colombie, est annoncée. Toutes les parties intéressées (la France donc, dont une ressortissante, Ingrid Betancourt, est détenue depuis quelques années) sont sur le qui-vive. Mais, rien ne se passe et personne ne comprend pourquoi l’annonce n’est pas suivie d’effet.

On imagine une énième manoeuvre politique des FARC, une négociation mal menée par le gouvernement officiel ou une intervention malhabile du Venezuela… Rien de tout cela, en fait. C’est Clara Rojas, ancienne directrice de campagne d’Ingrid Betancourt, qui est concernée. Sa libération est retardée, car le fils qu’elle a eu durant sa détention et qui devait l’accompagner sur le chemin de la liberté a été égaré !

Cauchemars

Le film retrace justement le parcours de cet enfant durant les deux ans et demis pendant lesquels il a été séparé de sa mère. Très mal en point, le bébé a été confié à un pauvre paysan pour être soigné. Puis, au hasard d’un enchainement de circonstances incroyables, comment il a  disparu… Mais, cet enfant n’est pas le seul à connaître un destin cruel. La famille du paysan concerné est plongée dans un véritable cauchemar kafkaïen dont ce film pourrait bien peut-être faciliter l’épilogue heureux.

En effet, Operacion E a été tourné en Colombie, au plus près des territoires concernés, en plein cœur de la jungle (parfois même dans d’anciens camps de prisonniers FARC) et avec les témoignages des principaux intéressés. On peut faire confiance au réalisateur Miguel Courtois, connu pour son engagement et pour son cinéma politique – on lui doit El lobo ou Gal, qui traitait chacun de l’ETA – pour s’être suffisamment renseigné à la fois sur cette histoire inimaginable et sur les conséquences que pourrait avoir son film sur ses protagonistes. Selon lui, il est légitime d’espérer que le paysan et sa famille finissent par être innocentés et pourquoi pas indemnisés. En tout cas, ce quasi-documentaire, dont les principaux rôles ont toutefois été confiés à des acteurs de renom, l’espagnol Luis Tosar et la colombienne Martina Garcia, va nécessairement remettre sur le devant de l’affiche le sujet plus ou moins réglé des FARC dont l’influence semble toutefois avoir décru ces dernières années. Mais, qu’on ne s’y trompe pas. Si le cinéaste ne prend nullement parti dans ce qui oppose les FARC au gouvernement colombien, il relate méthodiquement la brutalité physique et psychologique dont ces factions armées usent sur ceux qui ont la malchance de tomber sur eux.

Avec Luis Tosar, Martina Garcia, Gilberto Ramirez, Sigifredo Vega… 

2011– France/Espagne – 1h49

https://youtu.be/9ziRYu1K72M
20 février 2013

Chimpanzés

Véronique LE BRIS / Ciné-Mômes, Films, Mon blog chimpanzé, Disney, documentaire, Nature, singe, storytelling / 0 Comments

Dès 5 ans

Oscar est un bébé chimpanzé qui vit auprès de sa maman et sa communauté dans une grande forêt équatoriale d’Afrique. Il n’a pas encore un an et profite de la relation fusionnelle qui le lie à sa mère pour apprendre la vie : apprendre à se nourrir, à utiliser les outils, à comprendre les dangers qui le guettent, à socialiser et même à jouer.

Sa « tribu» menée par le vieux sage Freddy doit sortir de son territoire pour aller chercher de quoi manger. Mais, leurs « ennemis », une autre tribu de chimpanzés se défendent. Dans la lutte, Oscar perd sa mère et il lui faudra alors retrouver la protection d’un adulte pour pouvoir continuer à grandir… Avec Félins, Disney Nature avait prouvé qu’on pouvait raconter des histoires incroyables et inédites à condition de suivre pendant plusieurs années le même groupe d’animaux. Chimpanzés est un peu moins réussi, même s’il a fallu 3 ans de tournage dans des conditions extrêmes pour raconter l’histoire d’Oscar. Les images restent magnifiques, inoubliables, les rivalités intenses, mais l’émotion et le suspense un peu moins forts que dans le combat des lions, livré précédemment. Cela reste un documentaire captivant et une nouvelle manière extraordinaire de raconter la nature.

De Alasthair Fothergill et Mark Linfield, raconté par Ary Abittan

2012 – USA – 1h18

En partenariat avec Grains de Sel

 

 

 

 

20 février 2013

Des abeilles et des hommes

Véronique LE BRIS / Non classé abeilles, développement durable, écologie, espèce, homme, monde, pollen, pollinisation, survie / 0 Comments

Dès 8 ans

Albert Einstein aurait dit que si l’abeille disparaissait du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre. Sans envisager une échéance aussi radicale, ce documentaire suisse tente justement d’établir un bilan sur la situation des abeilles dans le monde.

Et il est catastrophique : entre 50 et 90% des abeilles ont disparu depuis 15 ans sans réelle explication. Or, un tiers de ce que nous mangeons nécessite leur intervention, puisque les fruits et légumes n’existent que par la pollinisation. Nous avons donc besoin des abeilles, c’est ce qu’il faut retenir du message brouillon de ce film. En passant d’une exploitation à une autre, en multipliant les exemples et les contre-exemples à travers le monde, on finit par perdre le fil du discours. Car, si l’auteur explique que les abeilles sont vitales, il reconnaît aussi à plusieurs reprises qu’elles sauront muter et s’adapter pour survivre, comme elles l’ont déjà fait au Brésil et aux Etats-Unis, quitte à devenir dangereuses pour l’homme. Restent que les images sont très réussies (on plonge à plusieurs reprises au cœur d’un essaim ou d’une ruche), que certaines situations sont très éloquentes – en Chine notamment, où la pollinisation se fait à la main humaine, fleur par fleur-  et qu’il semble y avoir un espoir.

De Markus Imhoof

2012 – Suisse – 1h28

En partenariat avec Grains de Sel

20 février 2013

Monstres… pas si monstrueux

Véronique LE BRIS / Non classé création, dessin animé, humour, monstres, peur, se faire peur / 0 Comments

Dès 5 ans

Jouer à se faire peur, voilà le thème qui relie les cinq courts-métrages de ce programme très varié. Nos deux films préférés sont signés du même réalisateur, Jean-Claude Rozec qui a su décliner ce penchant enfantin que l’on retrouve souvent plus tard chez les fans de cinéma.

Dans Cul de bouteille, dessiné au crayonné noir et blanc, un enfant (le réalisateur lui-même?) découvre avec horreur que le monde fantastique qu’il voyait n’a plus du tout la même saveur quand il le regarde à travers ses nouvelles lunettes de myope. Sauf que sans elles, il lui arrive de se perdre… Monstre sacré, son second film en couleur mais sans paroles, raconte l’histoire d’un jeune dinosaure né dans une couvée de canards dont il est évidemment chassé immédiatement. Sa différence sème la terreur partout où il passe… sauf à Hollywood ! Deux autres courts, Citrouille et vieilles dentelles et Bye bye Bunny préfèrent utiliser l’humour pour mieux déjouer la peur qu’ils provoquent. Le premier évoque un casting dans une maison de retraite, l’autre ce que serait le monde sans lapins. Impossible d’en dire plus pour ne pas tout dévoiler.. Enfin, le dernier film, très graphique, livre un tango endiablé sur l’opposition entre le noir et le blanc. Chacun cherchant seulement  à sauver sa peau…

De Juliette Loubières, Jean-Claude Rozec, Pascale Hecquet etc

2012 – France – 0h41

En partenariat avec Grains de Sel


20 février 2013

Pinocchio

Véronique LE BRIS / Non classé aventures, Carlo Collodi, Geppetto, Italie, mensonge, nez, Pinocchio, rapport père-fils / 0 Comments

Dès 5 ans

La plupart d’entre nous ont découvert Pinocchio dans le classique réalisé par Disney en 1940. En voici une autre version, plus contemporaine, qui a surtout le mérite de coller au plus près du conte de Carlo Collodi et à ses origines italiennes.

Le vieux Geppetto se sent bien seul. Mais, en sculptant une pièce de bois, il crée un pantin qui prend vie. Le gamin, Pinocchio, est loin d’être un enfant modèle : il est fainéant, menteur –son nez s’allonge même quand il ment-, naïf et ne tient pas en place. Au lieu d’aller à l’école, il fait de mauvaises rencontres qui vont l’éloigner de son père. Celui-ci très inquiet part à sa recherche et va même en mer pour retrouver son fils adoré. C’est là qu’il rencontrera un nouveau Pinocchio, que ses nombreuses aventures ont fait mûrir.

C’est une belle idée de donner à nouveau vie à ce classique de la littérature enfantine. Enzo d’Alo, à qui l’on doit le très beau La mouette et le chat, réalise cette nouvelle version en misant sur un dessin magnifique qui pourrait s’inscrire dans la tradition picturale de De Chirico (surtout pour les paysages). En revanche, Lucio Dalla, chanteur italien très réputé, signe une musique beaucoup trop présente pour être digeste. Un vrai bémol au film.

d’Enzo d’Alo

2012 – France/ Belgique/Italie/Luxembourg – 1h20

En partenariat avec Grains de Sel


20 février 2013

La vraie vie des profs

Véronique LE BRIS / Non classé Alexandre Jardin, Amour, boloss, ecole, journal, lascars, Marseille, paparazzi, prof / 0 Comments

Dès 11 ans

Deux lascars de 5ème sont contraints d’aller travailler avec les boloss, ceux qui écrivent et réalisent le journal de l’école. Les premiers vont imposer leurs méthodes aux seconds : ok, on raconte la vie de l’école, mais tous ses aspects, même la vie très privée des profs.

Autant de sujets tabous qui vont donc exposer à la connaissance de tous, vidéos postées sur le web à l’appui. Mais, en allant fouiller dans les poubelles de leurs enseignants (au sens propre et figuré), les lascars vont mettre le collège en danger. Rarement, un film aura été aussi racoleur dans la forme comme dans le fond et aussi nauséabond dans son discours. On parle souvent de la presse de caniveau, ici c’est le cinéma qui rejoint ce niveau avec une vulgarité déconcertante. Inutile de s’attarder sur le mauvais jeu des acteurs, la pauvreté de l’écriture ou de la réalisation, tant le sujet en lui même de ce film est inconvenant. Filmer sans scrupule des gamins de 12 ans jouant les pires paparazzis et tenter de racheter leur faute au nom de l’amour est en-deça de tout. Rien ne sauve, ni le parrainage d’Alexandre Jardin (auteur de l’idée originale), ni son ton de comédie, ni surtout sa morale à deux balles : « la vie est trop courte pour être petite ».

Avec Emir Seghir, Sami Bouzid, Maëva Arnoux, Lucien Jean-Baptiste…

2012 – France – 1h40

En partenariat avec Grains de Sel


Michael Haneke, réalisateur d'Amour
20 février 2013

Michael Haneke

Véronique LE BRIS / Non classé Amour, César, Michael Haneke, Oscars, Palme d'Or, prix, réalisateur, récompense / 0 Comments

Michael Haneke, réalisateur d'AmourDouceur sadique

Ce qui frappe le plus quand on rencontre Michael Haneke, c’est la douceur extrême avec laquelle il vous accueille et vous répond, en opposition totale avec la violence montrée ou cachée de ses films. Comme si son cinéma servait à évacuer ses bas instincts et le rendait plus serein. Alors que ses films ont exactement l’effet inverse sur ses spectateurs.

Amour, son dernier film, primé cinq fois aux César, sacré de l’Oscar du meilleur film étranger et Palme d’Or à Cannes 2012, n’échappe pas à cette règle. Dans la salle, autour de moi, tout le monde pleurait, ému par le destin à la fois terrible et finalement si humain de cette femme, Anne, jouée par Emmanuelle Riva, que son mari tente tant bien que mal d’aider à partir dans une certaine dignité. On a déjà tout dit que la manière directe, brutale, méthodique, disons clinique avec laquelle Michael Haneke filme et Amour n’échappe pas à la règle. Rien ne nous est épargné, on plonge au coeur du quotidien d’une mourante et son agonie nous est montrée en détail.

Voilà la méthode Haneke, celle qu’il déjà utilisée pour Le Ruban Blanc, autre Palme d’or cannoise, en 2009 celle-là, où il filmait toujours aussi méthodiquement la vie quotidienne d’un village allemand en 1919 en tirant, plus métaphoriquement, l’idée que ce lieu, les méthodes d’éducation qui y avaient cours, seraient le gisement du nazisme qui allait détruire l’Europe quelques années plus tard.

Le poids des racines

Michael Haneke est allemand, né à Munich en 1942, élevé (et c’est peut-être encore plus lourd à porter) à Vienne où il a fait ses études de psychologie, de philosophie et de science du théâtre. Il a d’abord commencé à travailler à la télé et au théâtre justement, ne réalisant son premier film qu’à l’âge de 46 ans, Le septième continent en 1989. Suivront Benny’s video en 1992, 71 fragments d’une chronologie du hasard en 1994, Le château adapté de Franz Kafka en 1997 et Funny Games, la même année qui lui vaudrait sa première sélection cannoise et donc une marge reconnaissance internationale. Dans ce film, où deux jeunes gens apparemment bien sous tout rapport, déchaînent sans limite et gratuitement leur violence sur une famille en week-end dans sa maison de campagne, Haneke adopte les mêmes principes de filmage que pour Amour : une caméra frontale, descriptive, qui n’épargne rien ou à peu près avec un sadisme voyeuriste revendiqué. Il en fera lui-même un remake plan par plan aux Etats-Unis en 2007 qui n’a, ici, à peu près pas d’intérêt, le but étant d’assurer sa promotion à Hollywood, selon la stratégie américaine bien connue.

Code inconnu, son film suivant (2000) marque sa première collaboration avec une production et des acteurs français, en l’occurrence Juliette Binoche, Thierry Neuvic, en autres. La pianiste, en 2001, marque le début de ses consécrations cannoises, le film remportant le grand prix du jury et les deux prix d’interprétation, l’un pour Isabelle Huppert, sa nouvelle actrice favorite, l’autre pour Benoit Magimel. Suivront Le temps du loup en 2003, puis le subtil Caché en 2005, avec à nouveau Juliette Binoche accompagné de Daniel Auteuil et de tout un cas français.

Nul doute que son cinéma, depuis Funny Games, a ensuite pris une nouvelle dimension. Celle d’un réalisateur exigeant, qui montre dans leur réalité brute et sans concession des sujets dérangeants, concernants aussi installant dans le rôle de la victime consentante, le spectateur, lui s enlaçant aux commandes d’une manipulation qui ne dit pas son nom. Et pourtant…

Ne serait-ce que pour la persévérance de sa démarche, Michael Haneke mérite qu’on s’attarde sur son talent. Mais, attention, vous n’en sortirez pas indemne. On vous aura prévenu…

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