Dis maîtresse !
Faut-il ouvrir l’école aux moins de deux ans ? Pour le savoir, un père à filmer sa fille institutrice et investit dans une expérience de scolarisation précoce. Ca donne Dis maîtresse ! et ce n’est pas tout à fait convaincant.
Faut-il ouvrir l’école aux moins de deux ans ? Pour le savoir, un père à filmer sa fille institutrice et investit dans une expérience de scolarisation précoce. Ca donne Dis maîtresse ! et ce n’est pas tout à fait convaincant.
Remettre en avant l’esprit libertaire de Jacques Prévert. Voilà ce qui a guidé 13 jeunes réalisateurs, tout juste sorties des prestigieuses écoles d’animation française, pour réaliser un court-métrage de 3 minutes qui illustre un poème de Prévert de leur choix.
« En sortant de l’école » est un programme innovant qui donne une chance à de nouveaux talents et qui promeut la variété de leurs styles et de leurs univers créatifs.
« Les belles familles » joue sur l’humour, « Le gardien du phare aime trop les oiseaux » prône une palette de couleurs magnifiques, « L’école de beaux arts » un dessin japonisant et « Presque » un quasi noir et blanc, aux beaux dégradés de gris.
Les enfants se reconnaîtront sans doute plus dans l’onirique et fort coloré « En sortant de l’école », chanté par Ronan Luce, dans la chatoyante « Page d’écriture » ou dans l’ « Âne dormant » qui tâche de couleurs vive les carreaux d’un cahier d’écolier. Plus adulte, « Je suis comme je suis » se rapproche par son trait noir fin, à peine colorisé des dessins de Bretécher.
« Tant de forêt », sur un poème peu connu de Prévert, mise sur de très beaux dessins graphiques, colorés et jouant de transparence est un des plus réussis, bien que l’ensemble soit une occasion idéale de redécouvrir la prose de Prévert.
2014 – France – 42 mn
En partenariat avec Grains de Sel
En France, aller à l’école va de soi. Et s’y rendre n’est presque jamais un parcours d’obstacle. Au pire, les enfants se lèvent un peu plus tôt, prennent le bus de ramassage scolaire, celui de la ville ou la voiture des parents si l’école est à plus d’un quart d’heure de marche.
Pour Jackson, 11 ans, qui habite dans la savane kenyane, pour Zahira, 12 ans, qui vit dans le haut Atlas marocain, ou pour Carlito, 11 ans, fils d’éleveur de la Pampa argentine, c’est une autre paire de manche!
Le premier a 18 km à parcourir à pied matin et soir, en évitant les éléphants qui peuvent charger à chaque instant, la deuxième, 22km à cheminer dans la caillasse et la montagne, le dernier 18 km à cheval à travers la Patagonie, sa petite soeur en croupe.Sans parler des deux petits frères de Samuel, qui pousse dans le sable, l’eau et la poussière du golfe du Bengale, sa chaise roulante brinquebalante pour leur aîné handicapé puisse suivre une scolarité normale.
Comme le dit Zahira, aller à l’école, ça demande des efforts”. Et ce n’est sûrement pas inutile de le montrer aux enfants d’ici. Ce que fait justement ce documentaire, simplement et joliment réalisé, en suivant ses enfants au plus près depuis leur maison jusqu’à la cour de leur école.
Le film va d’ailleurs connaître un prolongement à la télévision (3 x 52 mn) qui reviendront sur d’autres parcours de jeunes écoliers à travers le monde. La date de diffusion n’est pas encore connue à ce jour.
1h17 – France – 2013
En partenariat avec Grains de Sel
Les sorties du 25 sept sur cine-woman : Blue Jasmine de Woody Allen, Miele de Valeria Golino, La petite fabrique du monde (courts-métrages pour enfants), Lettre à Momo deHiroyuki Okiyura et The way- la route ensemble d’Emilio Estevez.
Ce qui peut passer par la tête d’un adolescent échappe parfois à toute rationalité. Et même à toute réalité. Quand Xavier apprend que son petit frère Jacques va être scolarisé dans une école « spécialisée » (il ne sait pas en quoi, ni laquelle et on ne le saura jamais), son sang ne fait qu’un tour. Jamais, il ne laissera faire une telle infamie, il ne le laissera subir un tel affront.
Sans plus d’explications, sans poser aucune question, il part en rébellion contre ce qui lui reste de famille (contre son père violent en particulier) quitte à en payer le prix fort. Les dernières vacances d’été que les deux frères vont passer ensemble seront la preuve ultime de leur fraternité et la plus cruelle séparation.
C’est un film dur, « sec comme un coup de trique », revendique son réalisateur Gilles Martinerie. Un premier long métrage qu’il a voulu à la fois sombre et solaire. Solaire, parce qu’il se passe entièrement dans une belle campagne luxuriante, sur le plateau des Millevaches, sombre parce que ce que traverseront ces deux adolescents est atroce. Mais, ce que le film dit de l’entêtement jusqu’à l’absurde d’un adolescent, du fait que sa famille ne l’entende jamais et refuse de communiquer avec lui est si juste qu’il aura peut-être la vertu de délier des langues. Ce qui serait déjà extraordinaire.
2012 – France – 1h22
En partenariat avec Grains de Sel
Deux lascars de 5ème sont contraints d’aller travailler avec les boloss, ceux qui écrivent et réalisent le journal de l’école. Les premiers vont imposer leurs méthodes aux seconds : ok, on raconte la vie de l’école, mais tous ses aspects, même la vie très privée des profs.
Autant de sujets tabous qui vont donc exposer à la connaissance de tous, vidéos postées sur le web à l’appui. Mais, en allant fouiller dans les poubelles de leurs enseignants (au sens propre et figuré), les lascars vont mettre le collège en danger. Rarement, un film aura été aussi racoleur dans la forme comme dans le fond et aussi nauséabond dans son discours. On parle souvent de la presse de caniveau, ici c’est le cinéma qui rejoint ce niveau avec une vulgarité déconcertante. Inutile de s’attarder sur le mauvais jeu des acteurs, la pauvreté de l’écriture ou de la réalisation, tant le sujet en lui même de ce film est inconvenant. Filmer sans scrupule des gamins de 12 ans jouant les pires paparazzis et tenter de racheter leur faute au nom de l’amour est en-deça de tout. Rien ne sauve, ni le parrainage d’Alexandre Jardin (auteur de l’idée originale), ni son ton de comédie, ni surtout sa morale à deux balles : « la vie est trop courte pour être petite ».
2012 – France – 1h40
En partenariat avec Grains de Sel
Pascale Diez, la réalisatrice de ce documentaire étonnant, est une spécialiste de l’éducation par le cinéma. Sa longue expérience a récemment abouti à un constat : la mixité sociale à l’école n’existe plus, au contraire, l’école ne fait que renforcer les inégalités culturelles et sociales.
Pour lutter contre, elle a eu l’idée de mener une opération innovante. Tout au long d’une année scolaire, deux classes de CM1 de Paris, l’une des très beaux quartiers, l’autre d’une zone populaire à forte population immigrée, vont travailler à monter un spectacle ensemble. Tous ensemble… Et si au début de l’expérience, les relations sont tendues, des liens et des amitiés vont commencer à se tisser à travers et grâce aux disciplines artistiques explorées.
Par un montage judicieux, la réalisatrice prend d’abord le temps de bien souligner les différences culturelles, de langage qui fragmentent ces enfants qui ont pourtant tous le même âge. Jamais elle ne juge, laissant au contraire à chacun la place qui lui revient de par sa personnalité et sa culture. On comprend alors aisément comment on peut grandir en apprenant des autres, de tous les autres.
2012 – France – 1h35
En partenariat avec Grains de Sel
La note Cine-Woman : 3/5
Au collège Joséphine Baker de Saint-Ouen, en banlieue parisienne, la caméra de Clara Bouffartigue suit l’année d’une classe de quatrième. Principalement durant les cours de français et ceux d’arts plastiques. Sans aucun commentaire.
Dans cet établissement classé en zone d’éducation prioritaire, on assiste donc à la découverte de Victor Hugo, d’Arthur Rimbaud ou de Pierre Soulages, dans un silence appliqué qui alterne brusquement avec un brouhaha assourdissant où quelques fortes têtes font la loi. Car, c’est cela qui frappe : l’ambivalence des situations. Parfois, la classe écoute et capte ce que l’on lui enseigne, sans problème. Mais, le débordement est sous-jacent, la violence rentrée, la vigilance des profs permanente. Et leur patience remarquable. Car, malgré les dérapages incessants de certains élèves, les deux professeurs mettent un point d’honneur à transmettre à tous leurs connaissances sans jamais se décourager, ni les condamner. Un document positif sur l’école (c’est rare) qui insiste sur l’investissement des enseignants comme sur celui de la plupart de leurs élèves. C’est riche d’enseignement.
2012 – France – 1h18