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Frédéric Beigbeder dans le nouveau décor du Cercle
13 septembre 2013

le Cercle de Canal+

Véronique LE BRIS / Mon blog Canal+, cinéma, critique, décryptage, films, Frédéric Beigbeder, le Cercle / 0 Comments

J’ai assisté à la première du Cercle

Nouveaux critiques, nouvelles rubriques, nouveau décor…, Le Cercle, l’émission critique du cinéma diffusée sur Canal+ a revu sa formule. Et cine-woman était là pour essuyer les plâtres. 

Le rendez-vous était fixé à 9h, jeudi 12 septembre 2013 dans un bâtiment de Canal + à Boulogne. Exit la salle de jeu de l’Académie de Billard de la rue de Clichy, c’est sur un plateau de télé adapté pour ressembler à une vraie salle de cinéma que s’est jouée cette première. 

Mise en place

La télé, c’est un peu comme le cinéma. Chaque tournage est avant tout une longue, très longue attente, avec autour de soi, un paquet de gens qui s’agite, qui se parle par oreillette interposée (du coup on entend qu’une partie de la conversation ce qui peut donner lieu à des dialogues étranges : « je suis quel numéro moi? Pourquoi tu veux je la rallonge de 60 cm? Nan mais c’est tout noir, là! etc etc).

On règle les lumières, les distances, on ajuste puis on nettoie une table branlante, on se voit en énorme plan pour des essais lumière (et c’est atroce, forcément) et on suit les conseils des pros. « Rapproche-toi. Tiens toi droit. Applaudis, plus fort…Silence! Raccord maquillage ». On vous fait asseoir là, non là, enfin si là… Dans un coin, un critique répète sa prestation future, debout devant un écran, l’autre rigole, l’un vient nous saluer sans nous embrasser « je suis maquillé » etc etc

Frédéric Beigbeder dans le nouveau décor du CercleA 10h30, les critiques invités arrivent les uns après les autres : Marie Sauvion de Marie France, François Bégaudeau, Michaël Mélinard de l’Humanité Dimanche, Adèle van Reeth de France Culture sont prêts et s’installent au bord de la vaste table grise et ronde qui constitue le décor principal de l’émission. Les uns sont contents de se retrouver  – Bégaudeau et Marie Sauvion n’arrêtent pas de papoter et de se marrer, Michaël est nouveau, donc un peu intimidé et Adèle de dos…

Enfin Beigbeder, veste grise et chemise blanche, élégant, s’annonce, salue et prend les commandes de l’émission. L’enregistrement peut commencer… 

Au sommaire

Ca ne tarde plus en effet. A peine le temps de s’en apercevoir que le pré-générique est déjà fini. Au sommaire de cette émission de rentrée : Le majordome de Lee Daniels, Jimmy P., psychothérapie d’un indien des plaines d’Arnaud Desplechin, Tip-Top de Serge Bozon, La danza de la realidad d’Alejandro Jodorowsky et No pain, no gain de Michael Bay. 

Le nouveau Cercle Inutile de refaire ici les débats qui seront plus relevés en « live ». Sachez juste que les avis furent partagés concernant No pain No gain et étonnamment consensuels sur l’ir-regardable Tip-Top. Merci à Philippe Rouyer de Positif, venu rejoindre la troupe d’avoir renvoyé sur mars cet ovni cinématographique. 

Delta

Ovni, duel, événement de la semaine, les débats sont désormais structurés en rubrique et à géométrie variable quant au nombre de participants. Cinq critiques (contre 6 auparavant) se relayent sans toutefois tous participer à la discussion. Et deux d’entre eux, en l’occurrence, Philippe Rouyer et François Begaudeau continuent à animer des séances de décryptage de scènes. Avec un talent lui aussi variable… Si la comparaison des deux tableaux de Jimmy P m’a paru très judicieuse parce qu’apportant une vraie lecture à ce film statique, je n’ai pas trouvé convaincant le décryptage des deux scènes de Tip-Top (une, c’était déjà trop) et surtout cinq explications de séquences dans la même émission ça commence à faire beaucoup! 

Honneur aux blogs

Autre vraie nouveauté que cine-woman ne peut que saluer : la venue surprise d’un cine-blogger qui s’invite au débat. C’est Linda, d’almost-kael.com, une jeune fan de cinéma américain qui écrit en anglais (bravo) qui a défendu becs et ongles le film de Michael Bay, avec une aisance remarquable et des arguments très pointus. 

Le nouveau plateau du Cercle sur Canal+12h30. Après la virgule sur la Mostra de Venise par Xavier Leherpeur (Studio Ciné-Live), l’enregistrement est (enfin) fini: deux heures pour une première, c’est normal d’autant que très peu de secondes prises ont été nécessaires. 

Deux heures de débats enlevés sur le cinéma, avec des degrés de lecture différents, c’est franchement passionnant. C’est aussi le sentiment qu’a eu Michaël Mélinard, de l’autre côté de la caméra. « J’ai eu le même sentiment que si j’avais été sélectionné en Equipe de France pour la première fois, confirme ce marathonien habitué des challenges sportifs, c’était intéressant…et stressant. il faut trouver sa place au sein d’une équipe déjà formée, réussir à apporter sa touche personnelle et savoir rebondir pile au bon moment ». Espérons qu’il trouvera ses marques, comme ce nouvel opus, franchement enthousiasmant. 

Sur Canal + Cinéma, vendredi 13 septembre à 22h45 (multi rediffusé tous les jours de la semaine). 

©CANAL+ – Philippe Mazzoni

La classe dans Enfants valises
11 septembre 2013

Enfants valises

Véronique LE BRIS / Non classé éducation, France, immigration, instruction, intégration école, jeunes, professeur. / 0 Comments

de Xavier de Lauzanne 

Ils  s‘appellent Aboubacar, Dalel, Hamza, Cholly, arrivent de Côte d’Ivoire, d’Algérie, du Mali ou du Congo Brazzaville et ont entre 12 et 16 ans. Quelque que soit la manière ou la raison pour lesquelles ils se retrouvent en France, qu’ils soient venus clandestinement ou non, l’Education Nationale a obligation de les accueillir pour les instruire et leur apprendre le français.

Trouver sa place

Nous voici donc plongés au cœur de la classe de Mme Legrand qui a la charge d’une bonne vingtaine de jeunes au passé souvent douloureux et dont l’objectif est de tout faire pour qu’ils puissent trouver une place dans notre société. Ce qu’elle s’applique à construire avec un dévouement très louable.

La classe dans Enfants valisesLe réalisateur suit donc la classe au complet durant une année scolaire et montre leurs progrès dans le maniement d’une langue qui n’est pas la leur, dans l’acquisition d’une culture qu’ils découvrent. Il s’attache aussi à quelques destins individuels, notamment lors du stage en entreprise qu’ils réalisent tous et qui doit leur montrer la voie de la vie active. On perçoit mieux alors les difficultés qu’ils ont à s’adapter ici, à cet environnement familial compliqué qui est désormais le leur, puisque tous ont fui une situation complexe, parfois dangereuse mais où ils avaient leurs repères et un cadre affectif qui leur fait cruellement défaut désormais. Certains en sortiront grandis, d’autres non. Instructif.

Documentaire

2013- France – 1h26

En partenariat avec Grains de Sel

Et aussi sur cine-woman : No pain no gain de Michael Bay, Tip Top de Serge Bozon et Ma belle gosse de Shalimar Preuss


Lou Aziosmanoff (Maden) en vélo dans Ma belle gosse
11 septembre 2013

Ma belle gosse

Véronique LE BRIS / Non classé adolescence, famille, Ile de Ré, prison, risque, vacances / 0 Comments

De Shalimar Preuss 

Madem, 17 ans, est en vacances avec son père, son jeune frère, ses cousins et cousines dans la maison familiale de l’ïle de Ré. Elle est adolescente, très mystérieuse et son père, sans être vraiment maladroit, n’arrive plus à communiquer avec elle. Repliée sur elle-même, elle passe son temps à scruter la boîte à lettres.

Grandir 

Madem a un secret qu’elle partage parfois avec son jeune cousin Vadim : elle entretient une correspondance intime avec un prisonnier qui a le double de son âge et qui est justement détenu à St Martin de Ré. Autant les paroles de son père ne lui seront d’aucun recours, autant la vitalité de la cette fratrie sera un soutien bienvenu.

Lou Aziosmanoff (Maden) en vélo dans Ma belle gossePour son premier film, la réalisatrice Shalimar Preuss opte pour une sorte de huis-clos familial, assez silencieux mais parvient à filmer aussi bien l’ennui, la pesanteur des vacances, la difficulté de communiquer avec des adolescents que la joie de se retrouver entre cousins et l’énergie qui en ressort. Ses choix de mise en scène (en caméra portée et subjective) qui la pousse à filmer souvent ses personnages de dos sont contestables mais elle possède a un véritable don pour montrer la nature et la mer, écrasées par le soleil de l’été. Prometteur.

Avec Lou Aziosmanoff, jocelyn Lagarrigue, Nine Aziosmanoff, Manon Aziosmanoff

2012 – France –  1h20

En partenariat avec Grains de Sel

Et aussi sur cine-woman : No pain no gain de Michael Bay, Tip Top de Serge Bozon et Enfants Valises de Xavier de Lauzanne

Mark Wahlberg et ses deux acolytes dans No Pain, no gain
11 septembre 2013

no pain no gain

Véronique LE BRIS / Mon blog american dream, argent, cash, coach, envie., histoire vraie, Mark Wahlberg, Miami, muscle, no brain, opportunisme, rapt, sport, tromperie / 0 Comments

No brain ?

Dose de Testostérone : Maximale 

Neurones en fonction : 0

Quand j’ai ouvert cine-woman, je me suis jurée DE NE PLUS JAMAIS ALLER VOIR les blockbusters décérébrants qui hantent par centaines de copies nos salles de cinéma. Un soulagement!

Ras le bol de ces héros plus ou moins supers qui passent leur temps à sauver le monde contre des attaques imaginaires, de ces films de propagande virile qui ne servent qu’à rassurer les mâles sur leur toute puissance, de ces montagnes de muscles à la sexualité pré-ado, prêts à en découdre mais incapables de parler à une femme en regardant autre chose que le bout de leurs chaussures. C’était idiot. Tout combat mérite un ultime acte de bravoure. Il serait donc intéressant d’aller voir un tel film en le décryptant d’un point de vue féminin. Ok, mais lequel? 

Trop bonne…

No pain, no gain s’est imposé tout seul. Un film signé de Michael Bay, celui à qui je dois l’un de mes pires souvenirs de cinéma où les jouets de mon fils se transformaient en machine à sauver le monde (et encore je me suis épargnée les Transformers 2 et 3) sur un monsieur muscle de Miami, campé par Mark Wahlberg, peu connu pour sa finesse d’esprit, accompagné du catcheur Dwayne Johnson, l’affiche était trop bonne. 

Mark Wahlberg et ses deux acolytes dans No Pain, no gainLe début du film tient ses promesses. Mark Wahlberg, devenu « viandard » selon mon voisin de projection (un marathonien affûté), fait des abdos perché à 20m du sol quand retentissent les sirènes de la police venu l’arrêter. Très vite, il se met à raconter, en flash-backs évidemment, sa vie de coach sportif dopé aux stéroïdes et happé par le rêve américain. On est à Miami, ville réputée aussi vulgaire, clinquante que malsaine, où l’argent coule à flot et s’exhibe, les gonzesses sont des bimbos en maillot qui roulent du cul comme les mecs roulent des pectoraux. Même les dialogues sont à la hauteur, avec des phrases aussi définitives que « I believe in fitness ». Bref, je sens que je vais me régaler… 

… trop cons

Sauf que de manière complètement inattendu, Michael Bay prend le contre-pied total du premier degré auquel il nous avait habitué. Daniel Lugo (Mark Wahlberg) et ses copains forment une bande de bras cassés de classe IN-TER-NA-TIO-NA-LE. Très forts en biceps mais zéro en stratégie d’adaptation, ils sont tellement obsédés par leur part du gâteau qu’ils font n’importe quoi. Pour commencer, ils kidnappent, dans le but de lui piquer son fric et son identité, un richissisme business man qui a le tort de se vanter de son train de vie. Mais, l’homme est ultra-coriace et rien ne se passera comme prévu.Et les kidnappeurs sont capables de tout, sauf de réagir à l’imprévu… 

L'accident de Mark Wahlberg dans No pain, no gainTout ce qui est dans le film est vrai, paraît-il. On voit même à la fin du film les vrais protagonistes de l’histoire avec mention de ce qu’ils sont devenus. Mais, ce n’est pas le plus important. No Pain, no gain raconte une histoire complètement dingue et stupide. Sauf que Michael Bay le fait avec une habileté rare. Plutôt que de condamner ses héros en les méprisant, il les traite avec le plus grand sérieux tout en les plongeant dans les codes habituels de ces films musclés et décérébrés.

Tony Shalhoub dans No Pain, no gainDu coup, c’est l’intelligence du spectateur qui est mise à contribution et sa capacité à prendre du recul. Contre toute attente, cette comédie tragique devient la démonstration enthousiasmante qu’un film d’action peut être une récréation sympathique, bien menée, pleine d’humour et qu’un concentré de testostérone peut être alléchant!  

De Michael Bay, avec Mark Wahlberg, Dwayne Johnson, Ed Harris, Anthony Mackie, Rebel Wilson… 

2013 – Etats-Unis – 2h10

© Mark Fellman. Paramount Pictures 2013

Et aussi sur cine-woman : Tip Top de Serge Bozon, Ma belle gosse de Shalimar Preuss et Enfants Valises de Xavier de Lauzanne

L'affiche de Tip Top
11 septembre 2013

Tip-Top

Véronique LE BRIS / Non classé enquête, François Damiens, Isabelle Huppert, police, Sandrine Kiberlain, Serge Bozon / 0 Comments

de Serge Bozon

Une commissaire de la Police des Polices (Isabelle Huppert) assistée d’une gradée placardisée et godiche (Sandrine Kiberlain) partent enquêter dans le Nord sur la disparition inexpliquée d’un indic, un ancien policier algérien reconverti dans l’information auprès de la police française.

Pas top

Disons qu’il s’agit là du contexte dans lequel Serge Bozon va donner libre court à son imagination et à son humour décalé. Au fur et à mesure que se poursuit cette enquête très chaotique, parsemé de bagarres, de morts inexpliquées, d’interrogatoires bizarres…, on découvre que chaque personnage a quelque chose à cacher et que ceux qu’on accuse le plus sont souvent les plus innocents du lot.

L'affiche de Tip TopUn film de Serge Bozon est une expérience. Rien n’y est rationnel et on peut difficilement se raccrocher aux dialogues absurdes pour s’y frayer un chemin. Il faut aussi être sensible à son humour, à ses effets de manche (l’un d’entre eux concernant Isabelle Huppert et son mari est plutôt amusant). C’est bien la seule scène un peu surprenante (dans le bon sens) de ce long métrage.

Ce film qui n’a ni queue ni tête qui multiplie les personnages et les situations étranges sans raison ni logique apparentes devient vite une épreuve, un pensum où les acteurs donnent l’impression de se débattre sans but, répétant à l’envi des gags et des postures du plus mauvais goût. Bref, on passe, malgré le cast impressionnant. Pas top du tout.

Avec Isabelle Huppert, Sandrine Kiberlain, François Damiens, Karole Rocher, Sami Naceri…

2013 – France – 1h46
Et aussi sur cine-woman : No pain no gain de Michael Bay, Ma belle gosse de Shalimar Preuss et Enfants Valises de Xavier de Lauzanne
Romane Bohringer dans Vic + Flo ont vu un ours
4 septembre 2013

Vic + Flo ont vu un ours

Véronique LE BRIS / Non classé cabane à sucre, érable, isolement, Marc-André Grondin, prison, Québec, Romane Bohringer, vengeance / 0 Comments

Surtout ne pas se fier au titre. Il a la légèreté d’annoncer une comédie décalée (ce qui n’est pas du tout le cas), voire une bluette enfantine (ce qui l’est encore moins), sans parler de la référence animale qui pourrait faire songer à une fiction animalière (n’y pensez même pas !).

Fausse piste

Vic et Flo est une tragédie, une vraie qui se passe au fond d’une érablière québécoise, dans et autour d’une cabane à sucre. Pour ceux qui l’ignorent, la cabane à sucre est un lieu de fête, très fréquentée au printemps quand on récolte la sève des érables pour en faire du sucre. Tout le monde y va, goûter au dernier crû, rouler des sucettes de sirop d’érable dans la neige, la fameuse « tire ». C’est une des traditions les plus vivaces du Québec et une des plus joyeuses, des plus familiales aussi.

Romane Bohringer dans Vic + Flo ont vu un oursRien de tout ça ici. Vic, pour Victoria, sort d’une longue peine de prison et se réfugie dans la cabane à sucre de son oncle. Elle compte y finir ses jours, isolée de tout et de tous. Enfin, de presque tous, puisque Florence (Romane Bohringer), sa compagne, vient l’y rejoindre. Les deux femmes sont différentes (Vic est plus âgée par exemple) mais elles partagent toutes les deux un lourd passé judiciaire.

Faux espoirs

Vic pense pouvoir finir sa vie, ainsi, au calme, loin du monde et de la civilisation. Flo en est moins certaine, elle est plus instable aussi. Elle se verrait bien s’installer ailleurs.. Elles n’en auront pas le temps, car le passé va brutalement refaire surface.

Pierrette Robitaille et Romane Bohringer dans Vic + Flo ont vu un oursQuasi huis-clos forestier, Vic + Flo… reste un film inabouti. Il souffre des mêmes défauts que « Tirez la langue , Mademoiselle » d’Axelle Ropert qui sort aussi ce mercredi 4 septembre 2013. A force de ne vouloir rien révéler des personnages, de leur passé pour ne pas que le spectateur les juge, on se désintéresse totalement de leur sort. On comprend mal ce qui les unit autant (notamment pourquoi Florence reste auprès de Vic), pourquoi Vic se retrouve isolée, abandonnée de tous et incapable de s’occuper de son oncle, comment elles vivent…

Faux rythme

Même l’échelle du temps n’est pas suffisamment maîtrisée pour qu’on accorde une quelconque crédibilité à cette histoire. On s’ennuie donc rapidement, alors que un portrait sensible de ces deux femmes fortes et faibles à la fois, mais à la langue bien pendue (ce qui était l’ambition de Denis Côté selon ses propres dires) méritait vraiment que l’on s’y attarde. Surtout que le trio d’acteurs (Pierrette Robitaille, Romane Bohringer, absente des écrans depuis longtemps, et Marc-André Grondin) fonctionne bien. Dommage même si le film a toutefois reçu l’ours d’argent au Festival de Berlin 2013. 

De Denis Côté, avec Pierrette Robitaille, Romane Bohringer, Marc-André Grondin

2013 – Canada – 1h36

La famille de Jiale dans Ilo Ilo
4 septembre 2013

Ilo Ilo

Véronique LE BRIS / Non classé Amour, attachement, baby sitter, classe moyenne., enfance, enrichissement, famille, Singapour / 0 Comments

D’Anthony Chen  

Jiale, dix ans, est un garçon turbulent, pas très bien aimé et du coup plutôt mal élevé. Sa mère enceinte décide, pour soulager son quotidien, d’engager une nounou philippine pour s’occuper de son foyer et surtout de son fils. Celui-ci l’accueille très mal mais finit par s’y attacher. On est en 1997, à Singapour, qui vit alors une des pires crises économiques de son histoire récente…

La crise et Singapour

Comment les enfants font-ils les frais des décisions de leurs parents ? Voilà le sujet de ce premier film très touchant qui a reçu lors du dernier Festival de Cannes, la Caméra d’or, le premier grand prix international récompensant un film de Singapour, et qui représentera son pays dans la course à l’Oscar du meilleur film étranger. 

La famille de Jiale dans Ilo IloOn y découvre un pays en voie vers une démocratie où la discipline laisse peu de place aux libertés individuelles, où le respect des plus faibles ne va pas de soi, où l’argent et la réussite sociale sont les seules valeurs d’une classe moyenne ambitieuse, laborieuse mais peu considérée…

Quête d’amour

En filmant souvent à hauteur de Jiale, le réalisateur Anthony Chen parvient très justement à décrire à la douleur et donc l’agitation de cet enfant auquel personne ne s’intéresse vraiment et qui finit par trouver un peu d’affection auprès de sa nounou, mais ni auprès de sa mère autoritaire et débordée, ni de son père lâche et démissionnaire.

d’Anthony Chen, avec Yeo Yann Yann, Chen Tianwen, Angeli Bayani, Koh Jia Ler…

2013 – Singapour – 1h39

En partenariat avec Grains de Sel

(c) Claire Nicol Laurent Stocker et Cédric Kahn dans Tirez la langue mademoiselle
4 septembre 2013

Tirez la langue mademoiselle

Véronique LE BRIS / Non classé 13ème arrondissement, Cédric Kahn, diabète, enfant, Laurent Stocker, Louise Bourgoin, médecins, mère seule, nuit / 0 Comments

d’Axelle Ropert

Le plus intéressant dans le deuxième film d’Axelle Ropert, critique de cinéma aux Inrocks, c’est son titre (et son affiche, très sensuelle). « Tirez la langue mademoiselle », est-ce une incitation un peu surannée mais charmante à une impolitesse d’enfant? Une allusion médicale? Ou alors une manière discrète et un peu coquine d’envoyer quelqu’un se faire foutre? C’est évidemment un peu de tout cela à la fois, du moins au niveau des intentions de sa réalisatrice. Malheureusement, elle n’a pas su (voulu?) choisir et du coup, on reste en suspension. Comme ses personnages. 

Les deux font la paire

Ils sont deux frères, pas jumeaux, mais quasiment siamois, médecins auscultant de concert (qui a déjà vu ça?), habitant face à face et se surveillant entre eux comme du lait sur le feu. Et évidemment, ils vont tomber amoureux de la même femme. Un soir, ils sont appelés par une gamine, diabétique, restée seule chez elle. Ils sont consciencieux, elle est attachante. Surtout, sa mère qu’ils rencontrent un peu plus tard, est superbe et mystérieuse. Ils en tombent raide dingues, l’un comme l’autre. Serait-ce la faille qui va les séparer? Ou leur fraternité sera-t-elle plus forte que tout? 

(c) Claire Nicol Laurent Stocker et Cédric Kahn dans Tirez la langue mademoiselle

Il n’y a pas vraiment de suspense, ce n’est pas le but de ce film qui se ressent plutôt comme une balade nocturne dans le XIIIème arrondissement de Paris, au coeur des tours de la porte de Choisy et du quartier chinois. Un endroit rarement filmé, selon Axelle Ropert, ce qu’on lui accorde volontiers. Sauf qu’elle n’y parvient pas très bien. On a l’impression d’être étriqué entre ses tours, offerts aux vents qui ne semblent passer… que la nuit! Elle ne réussit pas à capter l’âme un peu étrange de ces ensembles grandis trop vite, de ces lieux de passage impersonnels où se croisent les populations les plus variées.

A trop peu vouloir en dire

Il y a a pire. Ce film souffre d’un syndrome de plus en plus répandu et horripilant. « J’aborde un sujet, je l’esquisse mais comme j’angoisse à l’idée d’être trop explicite, je ne vous dirai rien du pourquoi, ni du comment ». On ne comprendra donc jamais la relation anormale, la co-dépendance maladive de ses deux frères dont l’un ne se remettra pourtant pas. C’est à peine si leur mère est évoquée à un moment. Ce qui est dommage car la piste était intéressante, assez inédite d’ailleurs. Là, c’est totalement frustrant pour le spectateur, d’autant que ce n’est jamais compensé par les émotions fortes qu’on devrait ressentir en regardant cette histoire d’amour. jOn aurait aimé voir les deux frères tomber amoureux. Là, le rythme choisi fait que l’on passe directement de la rencontre au désarroi. Sans émois. Et je ne parle même pas de leur destin. Et ce n’est pas une question d’acteurs qui sont au diapason. Du coup, sans pouvoir s’accrocher à du tangible, l’ennui gagne. Dommage. 

D’Axelle Ropert, avec Louise Bourgoin, Cédric Kahn, Laurent Stocker…

2013 – France – 1h42

Léa Seydoux et Tahar Rahim dans Grand Central
28 août 2013

Grand Central

Véronique LE BRIS / Non classé centrale nucléaire, explosion de sentiment, historie d'amour, Léa Seydoux, nucléaire, Tahar Rahim / 0 Comments

De Rebecca Zlotowski

Sans qualification, sans talent particulier, Gary trouve un travail étrange, celui de nettoyeur de centrale nucléaire. Une sorte d’homme à tout faire qui doit surtout maîtriser son vertige et ne pas trop se poser de questions sur les risques qu’il encourt. Il a beau être protégé, avoir des combinaisons qui le recouvre des pieds à la tête, il risque à tout moment d’être exposé à des doses d’irradiation plus que néfastes pour son organisme et pouvant même être mortelles.

Un amour à réaction

Gary a besoin d’argent et trouve au sein de son groupe de travail une sorte de cellule qui donne un sens à sa vie. Il y a comme lui quelques égarés qui viennent testé ce nouveau job, d’autres ont déjà fait leurs preuves et pris du galon. Tous vivent dans une sorte de communauté, un camp de mobile-homes où une vie douce heureuse s’est reconstituée.

Léa Seydoux et Tahar Rahim dans Grand CentralEt puis, il y a Karole, la femme de Toni, un solide gaillard qui n’a peur de rien et surtout pas de s’approcher au plus près du cœur radioactif de la centrale. Gary, lui, préfère se frotter au cœur et au corps de Karole. Son amour le contamine aussi sûrement que les doses irradiantes qu’il prend tous les jours à la Centrale. Jusqu’à s’y perdre. 

Irradiant

Sur un sujet délicat, Rebecca Zlotowski signe une réalisation brillante. Une histoire d’amour et de mort aussi séduisante à l’écran que l’est le duo de ses deux interprètes, Léa Seydoux (assez méconnaissable) et Tahar Rahim, égal à lui-même. Tout le casting (Olivier Gourmet, Denis Menochet…) est à l’unisson d’un parallèle séduisant entre l’irradiation nucléaire et amoureuse.

Tahar Rahim dans Grand CentralAux scènes de plongée au cœur des réacteurs nucléaires, succèdent des ébats champêtres dans la nature prolifique et rayonnante, entrecoupés par des moments collectifs partagés où la société reprend alors ses droits. Mais, qu’attendre justement de ces bonheurs furtifs quand la destruction s’annonce certaine? Rebecca Zlotowski y répond à la fois de manière touchante et sans illusion, jouant jusqu’au bout sur la dualité des sentiments et des situations. Passionnant.

De Rebecca Zlotowski, avec Lea Seydoux, Tahar Rahim, Olivier Gourmet, Denis Ménochet…

1h35 – France – 2013 

Vera Farmiga est Lorraine Warren dans Conjuring
21 août 2013

Conjuring- les dossiers Warren

Véronique LE BRIS / Non classé enquête, horreur, Lorraine Warren, maison hantée, malheur, médium, thriller / 0 Comments

De James Van

Ce qui est bien, avec les films d’horreur, c’est qu’ils font (presque) toujours la part belle aux filles. Pour de mauvaises raisons, certes, mais ça reste sans doute le genre cinématographique où les femmes sont les plus nombreuses au casting et peuvent même se disputer les rôles principaux.

Le beau rôle

Dans « Conjuring, les dossiers Warren », les femmes sont effectivement en surnombre : la famille Perron compte cinq filles, en plus de la mère évidemment. Mais, là, n’est pas la différence principale. C’est une femme, Lorraine Warren, qui va résoudre l’énigme terrifiante traitée dans ce film, grâce à ses talents de médium bien sûr mais aussi grâce à sa sensibilité de mère. Et là franchement, c’est un parti pris inédit. 

Vera Farmiga est Lorraine Warren dans ConjuringSoit donc une famille américaine moyenne, les Perron, qui décide dans les années 1970 de déménager dans une vieille ferme isolée du Rhode Island pour y élever tranquillement leurs cinq filles. Très vite, des phénomènes bizarres autant qu’étranges vont troubler ses nuits et bientôt ses jours. La maison semble hantée. Par chance, Carolyn Perron , la mère, assiste à une conférence des démonologues, Ed et Lorraine Warren, et parvient à les convaincre de venir faire un tour chez elle. ce qu’ils découvrent est terrifiant…

Clap, clap

La construction de ce pur film d’horreur est extrêmement habile. Ce que l’on suit n’est justement pas les désordres de cette maison à l’histoire très lourde, mais l’enquête que mène le couple Warren, et en particulier Lorraine qui a la vision de ce qui s’y ait passé plusieurs dizaines d’années auparavant. On suit donc le film et sa succession de phénomènes puis de révélations comme un vrai thriller. Tout le catalogue des meilleurs films d’horreur y est pourtant représenté : fantômes, présences inhabituelles, bruits étranges, possession, exorcisme etc etc… 

Partie de Cache-cache chez les Perron dans ConjuringL’autre point intéressant est justement que ce qui motive Lorraine Warren à résoudre ce cas difficile est justement la raison qui a poussé la famille Perron à s’installer dans cette maison. Si elle n’avait pas été une mère concernée, sans doute ne se serait-elle jamais impliquée dans cette énigme.

Enfin, les rôles principaux sont confiées à des actrices connues et reconnues ( ce qui est encore plus rare dans ce genre cinématographique) : Vera Famiga (Lorraine Warren) et Lili Taylor (Carolyn Perron). 

Alors, prêt(e)s pour une partie de cache-cache? 

De James Van, avec Vera Famiga, Patrick Wilson, Lili Taylor, Ron Livingston…

2013 – Etats-Unis – 1h50

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Nouvelle Vague

Nouvelle vague, le joyeux hommage de l’américain Richard Linklater à Jean-Luc Godard, était en compétition au 78e Festival de Cannes. Réjouissant ! 

Lapetite derniere

La petite dernière

La petite dernière, le 3e film d’Hafsia Herzi, a reçu le prix d’interprétation féminine rdu 78e Festival de Cannes remis à Nadia Melliti et la Queer Palm.

The History of sound d'Olivier Habermus

The history of sound

Garder la trace des folk songs américaines comme celle de l’amour d’une vie, c’est le propos The history of sound d’Olivier Habermus. Au 78e Festival de Cannes.

Un rêve plus long que la nuit de Niki de Saint Phalle

Un rêve plus long que la nuit

L’intérêt récent pour le matrimoine permet de découvrir Niki de Saint Phalle sous l’angle de son second film : un rêve plus long que la nuit.

Lesfilles Desir3

Les filles Désir

Des jeunes d’un quartier se retrouvent l’été. Les filles Désir de Prïncia Car, présenté à la Quinzaine des Cinéastes, sort le 16 juillet 2025.

Unsimpleaccident

Les palmarès du 78e Festival de Cannes

Derrière la palme d’or à Jafar Panahi pour Un simple accident, le 78e Festival de Cannes remet des nombreux prix, mais peu aux femmes. Voilà les principaux.

Woman and child

Woman and child

Dans Woman and child, Saeed Roustaee accable une femme iranienne d’une surenchère de drames intimes. En compétition officielle au 78e festival de Cannes.

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