Il y a un peu plus de dix ans, les enfants découvraient Sulli, énorme masse poilue bleue aux pois rose et son inséparable ami Bob, une boule sur patte verte crue à un seul œil. Mais savez-vous seulement comment ils se sont rencontrés ? Et comment ils sont devenus les meilleurs terreurs d’élite de tous les temps ?
Avant Monstres et cie
C’est ce que raconte ce prequel (film d’avant le film). Depuis qu’il est enfant, Bob a toujours voulu intégrer Monstres & Cie, la fabrique qui recycle l’énergie générée par les cris des enfants apeurés.
Il a beau avoir un physique peu avantageux, il ne fait pas assez peur. Sulli, lui, est le descendant d’une lignée de terreurs d’élite, mais il est fainéant et peu motivé. A eux deux, ils vont franchir tous les obstacles que la célèbre Monstres Academy, l’université de la terreur, va mettre sur leur route.
Bien sûr, on peut voir ce film sans voir vu l’autre, mais il est évident qu’il fait pour qu’on (re)voit la suite. Etait-ce vraiment judicieux de revenir sur les fondements de cette amitié ? Rien n’est moins sûr car cela tue d’emblée le suspense. Et comme le scénario est un peu mou, que la succession des étapes est convenue, que les gags ne sont pas tous drôles, on ne donne à Pixar qu’un petit satisfecit. Peut mieux faire, donc !
De Dan Scanlon avec les voix françaises de Catherine Deneuve, Jamel Debbouze, Malik Bentalha…
Evidemment quand on voit un film après en avoir entendu parler (en bien et par des gens de confiance), on en attend beaucoup. Trop, parfois ! Frances Ha s’annonçait donc comme une belle promesse et à vrai dire, c’en est une. Mais, sans l’enthousiasme espéré.
L’historie est simple. Frances a 27 ans et se cherche. Elle a dû mal à quitter non pas l’adolescence mais sa jeunesse, ses repères, ses amis, son style de vie sans responsabilités pour rentrer dans le monde adulte. Elle rêve d’être chorégraphe mais mange la poussière en attendant : elle n’a pas d’argent, pas de mec, une roomate qu’elle adore et qui la quitte pour suivre sa propre route.
Modern girl?
Frances est fantasque, originale, un peu perchée même, mais c’est tout ce qui fait son charme et l’intérêt de son personnage. Elle est surtout interprétée par Greta Gerwig, déjà croisée dans « Damsels in distress » et une pléiade de films indies, et c’est la meilleure idée du film dont elle a contribué à écrire le scénario.
La seconde est de l’avoir tourné en noir et blanc, ce qui lui donne un côté arty, une saveur très 80’s dans la veine de « Nona Darling n’en fait qu’à sa tête » de Spike Lee ou même des premiers Jim Jarmush. Et puis, nous sommes à New York et cette ville supporte bien mieux que d’autres le blanc et le noir, en n’ôtant rien de son énergie emblématique. Référence 80’s encore revendiquée par le choix de la chanson de Bowie, « Modern Love », dans la bande son. La scène de danse devant la station de métro et dont est tirée l’affiche,devrait rester culte.
Trop positive
Alors que manque-t-il ? Peut-être une sincérité. J’ai lu quelque part qu’il s’agissait d’un vrai film de filles. Certes, mais filmé par un homme et ça change tout. Même si Frances est épatante, intrigante, stimulante, impossible de s’identifier un tant soit peu à elle. Trop posée, trop travaillée, trop positive sauf à quelques rares moments (évidemment les meilleurs du film) : le dîner où elle est insupportable, son voyage à Paris et son retour en taxi à New York.
Je ne vous dirai pas si elle parvient à ses fins, mais Frances aurait mérité d’être un peu plus cabossée par ses échecs. Sans en faire une « Sue perdue dans Manhattan », film magnifique d’Amos Kollek sur le rêve américain, on aurait aimé les coups la façonnent un peu plus. Que cet abandon inévitable de la jeunesse soit un passage, pas juste une étape.
De Noah Baumbach, avec Greta Gerwig, Mickey Summer, Michael Esper, Adam Driver
Voici dix ans que le chef d’oeuvre de Paul Grimault et Jacques Prévert n’avait pas fait l’objet d’une ressortie en salle. Furtivement, sa version définitive aujourd’hui numérique a depuis été montrée dans quelques festivals mais rien de plus. La faute à son histoire chaotique que cette ressortie devrait enfin enterrée.
Une histoire bousculée
En 1946, Paul Grimault et Jacques Prévert décident d’adapter au cinéma La bergère et le petit ramoneur, le célèbre conte d’Andersen. Le film qui sort en 1953 ne satisfait pas ses auteurs. Après de longues tractations, ils finissent par en récupérer les droits et le négatif pour revoir leur projet.
Ce n’est qu’en 1980 qu’arrivera enfin la version définitive sous le titre Le Roi et l’Oiseau. Du conte initial, il ne reste pas grand chose, juste le socle de l’histoire. Car, ce dessin animé mythique est surtout une violente diatribe contre la dictature (époque oblige). Si la critique politique a vieilli, la poésie des personnages, la qualité et la colorisation des dessins, entièrement restaurée grâce à la technique moderne en 2003, font toujours de ce dessin animé français une oeuvre poétique majeure, inventive à voir ou à revoir sans tarder.
D’après La bergère et le ramoneur d’Hans Christian Handersen
Weird ! Mais comment apprendre en vivre en marge du monde ? C’est le propos d’ « Electric Children », le premier film de la jeune américaine, Rebecca Thomas, qui s’est un peu inspirée de son histoire personnelle pour le réaliser.
Plongée mormone
Comme son héroïne, Rebecca a grandi dans une communauté mormone, du côté de Las Vegas et fréquenté dans son enfance dez fondamentalistes (ce qui n’est pas son cas). Normal donc que l’histoire proprement hallucinante de Rachel lui parle.
Le jour de ses 15 ans, Rachel, donc, une jeune mormone annonce à ses parents et à sa communauté de stricte obédience qu’elle est enceinte… et que c’est une cassette interdite de rock qui a provoqué cette grosesse. On décide donc de la marier. Elle s’enfuit à Vegas, à la recherche du groupe de rock de la cassette. Et c’est une autre facette de la vie qu’elle va découvrir…
Complètement hors du temps et hors des normes, ce petit film un peu bancal, un brin trop naïf pour sembler honnête parle d’une éducation d’un autre âge pourtant encore en vogue aux Etats-Unis. Sans la condamner puisqu’on peut finalement y échapper. Sans doute faut-il avoir l’innocence de l’adolescence pour y adhérer vraiment et être sensible à l’irrationalité de la religion pour s’en persuader. Car, sinon, la quête de Rachel semble désincarnée. Reste alors la confrontation de deux mondes, le mormon, et Las Vegas, un contraste dont on ne se lasse pas.
Avec Julia Garner, Rory Culkin, Liam Aiken, Bill Sage…
C’est ce mercredi 26 juin, à midi que Serge Toubiana, le directeur général de la Cinémathèque Française, a annoncé le programme des festivités à venir après l’été.
La saison reprendra des expositions temporaires reprendra à compter du 25 septembre 2013 par un hommage à Jean Cocteau, à l’occasion des 50 ans de sa mort puis, à partir du 16 octobre 2013, par Pasolini Roma, soit Rome vu par un des artistes les plus controversés du XXème siècle. elle sera bien évidemment accompagnée d’une intégrale de ses films, d’Accatone à Salo.
Les 100 ans d’Henri Langlois
Mais 2014, c’est aussi et surtout le centenaire d’Henri Langlois, l’infatigable créateur de la Cinémathèque et le père de la cinéphilie française. Plusieurs manifestations le consacreront dont une exposition baptisée Le Musée imaginaire d’Henri Langlois, à partir du 9 avril 2014. Avec évidemment force documents inédits, témoignages…
Autre temps fort, une expoistion là encore, consacrée à Amos Gitaï, architecte de la mémoire, à partir du 26 février, accompagnée là encore de son intégrale filmée.
Côté filmo
Quant aux rétrospectives qui sont la base même de la programmation de la Cinémathèque, se succèderont celels consacrées à l’ouvre de :
– Michel Piccoli (du 4 sept au 6 oct 2013)
– Bernardo Bertolucci (du 11 au 29 sept 2013)
– Ethan et Joel Coen (du 2 au 27 oct)
– Roger Allio (du 6 au 19 nov)
– Raymond Depardon (du 14 nov au 1er déc)
– Joao Cesar Monteiro (du 11 au 22 dec)
– Henry Hathaway (du 8 jan au 23 fev 2014)
– Jean-Charles Fitoussi (du 15 au 26 jan 2014)
Et cela avant de célébrer en 2014 Jean Epstein, Caroline Champetier, la Grande Guerre, Ozu ou Charlot, lui aussi né en 1914.
Evidemment, Cine-Woman reviendra sur chacun des évènements en temps voulu, mais comme il n’est jamais déconseillé de rêver un peu…
Voilà 18 ans qu’a commencé la love story de Céline, la petite française et de Jesse, l’américain en voyage en Europe. Ils s’étaient rencontrés dans un train, se sont quittés puis retrouvés à Paris et vivent désormais en couple ensemble en France.
Le mari, la femme, les enfants
Mais, cette fois, ils sont en vacances en famille en Grèce, avec leurs enfants, reçus par des amis, une bande d’intellectuels qui disserte, lors des repas, sur le sens de la vie, sur l’amour, sur le temps qui passe et évidemment sur le couple et donc sur les femmes et sur les hommes.
Alors qu’ils s’apprêtent à repartir, leurs amis leur offre une nuit dans un hôtel de charme, rien que tous les deux, Céline et Jesse, sans les enfants. C’est l’occasion de retrouvailles un peu forcées, un peu hors du rythme de croisière qu’a désormais pris leur couple et donc, comme toujours, celui d’une mise au point. Sévère, la mise au point.
Comme eux, nous avons vieilli, expérimenté la vie, l’amour, la déception et le bonheur, les bonheurs partagés ou non. Comme eux, notre romantisme a été échaudé par la routine, par la prise du pouvoir de l’intendance sur notre vie quotidienne auparavant si riche, si pleine d’élan et de découverte.
Donc, surtout si on les suit en terme d’âge, on ne peut qu’une fois de plus s’identifier au couple à la fois banal et si formidable que forment Céline et Jesse, un couple où la liberté de parole semble totale mais où certains non-dits ont fini par être lourds de conséquences.
S’aimer ne suffit pas
Bref, on a rêvé quand ils se sont rencontrés, quand ils se sont retrouvés et l’on constate avec eux un peu amèrement qu’il ne suffit pas de s’aimer pour être heureux mais que ça va quand même mieux en s’aimant! Et qu’il ne suffit plus de vouloir pour pouvoir…
Comme à chaque fois, le principe du film est extrêmement simple : une femme, un homme, chacun avec leur caractère bien trempé, discute d’eux et de leur couple (donc de leurs envies, de leurs désirs, de leurs freins, des faiblesses de l’un, des défauts de l’autre avec une mauvaise fois jubilatoire) en se promenant. Et leurs joutes verbale, extrêmement bien écrites, font toutes la saveur de cette trilogie amoureuse.
Evidemment, le film est du coup extrêmement et quasiment uniquement bavard. A la française, pourrait-on dire. Mais, c’est ce qui fait tout son charme, toute sa force. Il se vit donc plus comme un battle de répliques formidables, celles qu’on aurait adoré sortir quand on s’est retrouvé à leur place ou dans des situations similaires, quand justement la survie de notre couple, de notre histoire d’amour semblait reposer sur le brio qu’on mettait, chacun à sa manière, à la défendre.
Battle d’acteurs
Enfin, l’autre valeur du film tient justement au naturel des acteurs. A force de se voir, d’écrire ensemble, de partager les mêmes personnages et d’évoluer à leur rythme, Julie Delpy et Ethan Hawke, et évidemment le réalisateur Richard Linklater, forment un trio indissociable qui partage avec nous une tranche de leur vie qu’on sait très bien continuer à s’écouler hors champ.
Inutile d’avoir les deux épisodes précédents pour se délecter de celui-ci. Malgré tout, mieux vaut être averti du procédé pour apprécier cet échange et supporter leurs bavardages.
Gru, qui a été le plus méchant des méchants jusqu’à vouloir décrocher la lune, est désormais un gentil papa comblé. Ses trois adorables petites filles n’ont qu’une envie : qu’il partage enfin sa vie avec une « maman ». Mais, Gru est timide…
Des minions hilarants
Un jour, une certaine Lucy parvient à le kidnapper : on a besoin de lui pour repérer et se défaire un très méchant, autant que Gru l’étant avant. Grus se laisse convaincre et part dans de nouvelles aventures qui vont, à nouveau, changer sa vie…
On dit souvent que le deuxième film d’une série est le plus réussi de tous. Difficile d’anticiper sur la suite probable, mais ce deuxième opus est encore plus amusant que le premier. Les fameux minions, l’armée de personnages jaunes, improbables qui parlent une langue à la fois mystérieuse et compréhensible, prennent ici une place plus importante que dans le premier film et leurs interventions sont plus drôles les unes que les autres. Sans être original, le scénario ne souffre cette fois d’aucune faiblesse. Gru et ses filles sont devenus très attachants et on a hâte de les retrouver une nouvelle fois pour la suite de l’histoire. Restez bien jusqu’à la toute fin du film : le final est hilarant !
De Chris Renaud et Pierre Coffin, avec les voix françaises de Gad Elmaleh, Audrey Lamy et Eric Cantona…
Carson a un projet professionnel et une ambition infaillibles. Plus tard, il veut être journaliste et doit, pour cela, intégrer les meilleurs universités. Ce qui signifie : quitter à tout prix Clover, le trou perdu où il a grandi, sa mère dépressive et cette école où il n’a pas que des amis, loin de là.
Pour valoriser son dossier, on lui conseille de créer un magazine littéraire. Mais, comment inciter les autres lycéens à collaborer ? Avec sa seule amie, Malerie, il échafaude un plan pour les y contraindre…
Ex de Glee
Encore une plongée au sein de l’univers scolaire américain avec cette fois, la présence de deux vedettes de la nouvelle génération : Rebel Wilson, déjà croisée le mois dernier dans The Hit Girls, et surtout Chris Colfer, de la série Glee qui tient ici le rôle principal et a largement participé à l’écriture du film et du livre. A moins d’être fan de ces deux-là, ce film n’a qu’un intérêt très relatif : il faut être très concerné par les modes de sélection des universités américaines pour comprendre Carson. De plus, son stratagème pour convaincre ses copains à participer est mal explicité. Seul le ton décalé de cette comédie très dramatique, pas franchement drôle mais un peu amer, est intéressant.
Avec Chris Colfer, Rebel Wilson, Christina Hendricks…
Que faire ? Alors que sa vie a toujours été organisée autour de son mari, de sa famille et de son travail très prenant, Caroline a brusquement décidé de prendre sa retraite. Du coup, elle est débordée par son temps libre.
Ses filles l’inscrivent dans un club où elle est censée s’occuper et rencontrer des gens de son âge. Là-bas, elle séduit et est séduite par un homme plus jeune, Julien, un homme à femme avec qui elle va entretenir une relation sexuelle et amoureuse…
L’amour-repère
Ce qui est bien maîtrisé dans le film de Marion Vernoux, adapté avec Fanny Chesnel, son auteur, de « Une jeune fille aux cheveux blancs », c’est justement à la fois la banalité et la singularité de cette relation, qui, loin d’être une quête absolue de rajeunissement, est surtout une façon de franchir une nouvelle étape de la vie. Caroline aime son mari, mais la brutalité de sa décision (prendre sa retraite), quoique motivée, la laisse pantoise. Dans une sorte de lévitation par rapport à son existence dont elle a bousculé les repères. Et finalement, en entamant cette nouvelle histoire d’amour, qui ne menace même pas son mariage mais redonne un intérêt à sa vie, un intérêt pour elle-même, elle finira par retrouver sa structure et un sens véritable..
Pas de mélodrame ici, pas d’effusion massive d’émotions qui n’existent pas vraiment. Non, on est dans le vrai, du côté de l’intelligence des sentiments, pas dans leur démonstration. Mais, il faut nécessairement avoir un peu vécu pour appréhender la joliesse de cette relation loin d’être passionnelle mais tout de même fascinante et troublante.
Troublant Laurent Lafitte
Pas de doute sur le fait que Fanny Ardant (Caroline) était « taillée » pour le rôle. Elle porte en elle la distinction et la distance de ce rôle de femme qui se laisse aller à ce qui lui fait du bien, sans calcul ou manipulation inutile. Mais, la vraie révélation est Laurent Lafitte, qu’on a toujours vu dans des registres plutôt comiques, où il faisait plus ou moins le malin. Rien de cela, ici, il joue un homme très séduisant, un peu immature qui comprend pourtant assez vite que cette relation va enfin réussir à lui mettre un peu de plomb dans l’aile. Pour un temps, au moins.
Avec Fanny Ardant, Laurent Lafitte, Patrick Chesnais…
Ce film est encore visible dans la journée du jeudi 13 juin et demain, vendredi 14 juin, au cinéma le Balzac dans le cadre du Champs Elysées Film Festival.
Pour l’instant, il n’a pas de distributeur français mais sa carrière dans le monde entier est déjà bien entamée : il est sorti avec succès au Canada, a été présenté à Pusan (Corée), sera en compétition au festival de Shanghaï la semaine prochaine… Si vous avez la chance de tomber dessus (dans un festival par exemple), n’hésitez pas. Cine-Woman le recommande fortement !
Réinventer la vie
Nicole aborde sa quarantaine avec des difficultés. Ni son métier de pharmacienne, ni sa vie familiale avec deux adolescents exigeansts, ni sa vie de couple usée, ne l’épanouissent. Un jour, elle reçoit une lettre très personnelle mais anonyme lui demandant de s’impliquer dans une action précise. Elle accepte, suit à la lettre les instructions qui lui seront apportées jour après jour… Sa vie va alors prendre un tour inattendu.
Comme l’a dit une spectatrice lors de la première projection du mercredi 12 juin, « on rêve toutes que cela nous arrive ». La vie quotidienne apporte son lot de frustration et rien de plus normal que de vouloir y échapper. Oui mais comment ?
Je ne vous raconterai pas ici si c’est pour le pire ou pour le meilleur que Nicole va accepter de bouleverser son quotidien, ni ce qu’elle sera amener à faire pour y parvenir. Mais sachez que le suspense est entier et que l’attente est méritée.
Pour celles qui n’adhéreraient pas l’histoire (manifestement c’est un pur film pour femmes, les hommes sont moins sensibles à la destinée de Nicole), allez au moins voir la performance exceptionnelle de Michelle Giroux, une actrice canadienne anglophone de théâtre au nom typiquement français mais qui n’en parle pas un mot. Elle est époustouflante, tellement naturelle qu’on ne peut s’empêcher de s’identifier à elle, disait encore cette spectatrice.
Totale impro
Pour parvenir à un tel résultat, Sean Garrity, le réalisateur, a avoué utiliser un truc : il avait bien écrit toute l’histoire de son film, inspiré d’une nouvelle d’un ami qui n’a jamais été publiée. Mais il ne l’a jamais racontée aux acteurs et ne leur a jamais donné de scénario à apprendre. Tout est improvisé.
Sean racontait que quand Michelle/Nicole fouille sa boîte aux lettres en espérant un nouveau message, sa fille vient vers elle et la surprend, en lui disant qu’une amie à elle l’a vue. Michelle/Nicole est extrêmement surprise, ne sachant absolument pas à quoi elle fait référence… et elle commence à bredouiller une sorte de mensonge qui n’en est pas vraiment un. Comme aucune des deux actrices ne connaissaient la suite de l’historie, elles ne pouvaient qu’être plus vraies que nature.
Sean Garrity, dont c’est le cinquième long métrage, a l’habitude de travailler ainsi. Il avait déjà réalisé un film en impro, « Zooey & Adam », l’histoire très sombre d’un couple en mal d’enfants (jamais sorti en France). Espérons toutefois qu’un distributeur se décide à acheter « Blood Pressure ». Trop hâte de voir les réactions de toutes mes amies…
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