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Guillaume Gallienne et André Marcon (le père) dans Les garçons et Guillaume, à table!
20 novembre 2013

Les garçons et Guillaume, à table!

Véronique LE BRIS / Mon blog comique, famille, fille, garçon, Guillaume Gallienne, identité sexuelle, mère, parents, peur, théâtre / 0 Comments

Fille ou garçon?  

Vous connaissez forcément Guillaume Galienne, cet acteur au physique suranné et étrange (grosse tête, cheveux frisés), croisé à la télévision, dans Marie-Antoinette de Sofia Coppola, dans Astérix et Obélix : au service de sa majesté, sur les planches de la Comédie Française et à la voix reconnaissable entre 1000. Son phrasé, précieux, son intonation féminine, sont devenues une patte qu’il utilise à l’envi en lisant des extraits de livres (de classiques surtout) sur France Inter.

Une voix de femme

Parlons-en justement de sa tonalité aigüe et apprêtée. Car, c’est justement le sujet de son premier film en tant que réalisateur.

Guillaume Gallienne et André Marcon (le père) dans Les garçons et Guillaume, à table!

Troisième garçon d’une famille de la grande bourgeoise de l’Ouest parisien, Guillaume a toujours eu un statut particulier au sein de sa fratrie : sous la coupe de sa mère, une forte tête autoritaire, désabusée et pas très tendre, qui a décrété depuis toujours que Guillaume était une fille. Et lui a grandi ainsi, en jouant à porter des robes à la Sissi, en se frottant de manière rugueuse aux passions masculines, bref en ne trouvant jamais sa place, ni au pensionnat, ni dans une équipe de natation ou de rugby. Guillaume est peureux, couvé, à part, moqué, insulté même parfois, incompris par tous… sauf pas Maman. Et pourtant rien n’est évidemment aussi simple…

Théâtral

Adapté de sa pièce de théâtre au titre éponyme, le film aurait justement mérité qu’il s’en détache puisque les allers retours avec la scène n’apporte pas grand-chose (sauf à la toute fin du film) et ont tendance à couper plus qu’à structurer un récit qui évolue par saynètes mais aurait mérité d’être un film intégral.

Guillaume Gallienne et la chorale de son pensionnat anglais

A part cela, le film est passionnant et bourré d’excellentes idées, parfois empruntées à la pièce. Comme le fait que Guillaume Gallienne joue à la fois son rôle et celui de  sa mère.

Responsables, pas coupables

Outre la question de l’identité sexuelle abordée dans de nombreux films depuis plus d’une vingtaine d’années, cette comédie au comique enlevé (mais est-ce une comédie au fond ?) pose des questionnements encore plus profonds et peu traités jusqu’alors. : la responsabilité des parents, père et mère, dans la construction identitaire d’un enfant,  le rôle de la peur dans la construction d’une personnalité… des problématiques majeures même en dehors de l’aspect sexuel (même si celui-ci reste fondamental).

De et avec Guillaume Gallienne, André Marcon, Françoise Fabian, Diane Kruger, Reda Katheb…

2013 – France – 1h25

Les autres sorties du 20 novembre traitées par cine-woman :

  • Borgman, étrange film du néerlandais Alex van Warmerdam
  • La maison à la tourelle, hommage touchant à Katerina Golubeva et à l’écrivain russe Friedrich Gorenstein
  • L’apprenti Père Noël et le flocon magique, une nouvelle aventure au pays du Père Noël
  • Torben & Sylvia, dessin animé écolo et rigolo
  • Le mépris, splendide adaptation de Moravia signée Godard
Brigitte Bardot et Michel Piccoli dans Le mépris
19 novembre 2013

Le mépris

Véronique LE BRIS / Mon blog Alberto Moravia, Amour, BB, Brigitte Bardot, Capri, Fritz Lang..., Italie, Jean-Luc Godard, Michel Piccoli, Rome, rupture / 0 Comments

Masculin/féminin 

« Et mes seins ? Tu les aimes mes seins ? Et mes fesses ? Tu les aimes mes fesses ? Et mes pieds ? Tu les aimes mes pieds ? »…  Aux producteurs qui trouvaient qu’on ne voyait pas assez Bardot nue dans le film, Godard a opposé une réponse littérale :  « vous la voulez nue, parce qu’elle est belle et très célèbre ? Elle va vous montrer à quel point elle l’est vraiment ! »

Adaptation fidèlement libre

Ainsi commence « Le Mépris », le film le plus populaire de Jean-Luc Godard, qui oppose dans un amour en décrépitude Brigitte Bardot, la Star de l’époque à Michel Piccoli. Comme dans le livre d’Alberto Moravia dont il est adapté, fidèlement quant à l’esprit, un peu moins quant à la narration, le mari, Paul ici, vit de sa plume. Dans le film, il est scénariste et prépare, pour la première fois de sa vie, un projet d’envergure. Sa femme, Camille, ne travaille pas et le soutient dans cette démarche… jusqu’au jour, par maladresse, il commet un faux pas. Elle en vient alors à le mépriser, profondément, éperdument… jusqu’à la quitter.

Brigitte Bardot et Michel Piccoli dans Le mépris

Le film, comme le livre, raconte le long et subtil processus de cette rupture, de cette désaffectation des sentiments que les époux se portent l’un à l’autre. On les voit d’abord très liés, amoureux, elle changeant même d’apparence pour lui (BB devient brune dans quelques scènes du film), avant que ne se mette en place le délicat enchainement d’événements qui finira par les séparer complètement.

A Capri, c’est fini

Une séparation d’autant plus cinématographique qu’elle prend corps au sein du tournage d’un film, à Capri, à proximité de la merveilleuse villa rouge de Curzio Malaparte, un écrivain engagé qui l’a cédé à la République Populaire de Chine à sa mort.

BB, Jack Palance et Michel Piccoli dans Le Mépris

Ce film est une épure, un arc dramaturgique tendu où un couple se débat, plongé dans un univers, une dimension trop grande pour lui. Elle était trop belle, il ne s’est pas méfié, elle l’aimait, il s’est dérobé, ne s’est pas comporté comme l’attendait d’un homme. Son mépris sera définitif, catégorique.

Le cinéma, une mise en abîme

Godard filme ce processus avec une attention presque bienveillante au départ et quand le conflit devient trop évident, comme le mari, il semble prendre la poudre d’escampette, se recentrant sur le tournage (son travail) puisque incapable de comprendre l’éloignement de sa femme. On a souvent dit qu’il avait ainsi mis en image sa propre rupture avec Anna Karina. Peut-être et ce n’est pas la moindre des vertus de ce magnifique hommage moderne et renouvelé, à un livre, à un auteur (Moravia), à un pays (l’Italie) tous magnifiques.

Brigitte Bardot, Michel Piccoli, Fritz Lang dans Le Mépris

Il faut (re)voir « Le mépris » en version restaurée (et numérique) à l’occasion des 50 ans du film, pour ce qu’il dit du couple, des femmes, des hommes aussi et même du cinéma. Admirer BB à son apogée dans un de ses rôles les plus denses, Michel Piccoli dans le désarroi absolu, Fritz Lang comme acteur inattendu… Se bercer de la si célèbre et entêtante mélodie de Camille, et reconnaître l’extraordinaire aplomb de Godard, dictant son générique, filmant la villa Malaparte comme jamais, enrichissant le propos de ses obsessions et de ses propres admirations : Fritz Lang et Jack Palance…

De Jean-Luc Godard, avec Brigitte Bardot, Michel Piccoli, Fritz Lang, Jack Palance…

1963 – France/ Italie – 1h43

Les autres sorties du 20 novembre traitées par cine-woman :
  • Les garçons et Guillaume, à table! film drôlement identitaire de Guillaume Gallienne
  • La maison à la tourelle, hommage touchant à Katerina Golubeva et à l’écrivain russe Friedrich Gorenstein
  • L’apprenti Père Noël et le flocon magique, une nouvelle aventure au pays du Père Noël
  • Torben & Sylvia, dessin animé écolo et rigolo
  • Borgman, étrange film du néerlandais Alex van Warmerdam

© 1963 STUDIOCANAL – Compagnia Cinematografica Champion S.P.A.

Dmitriy Kobetskoy et Katerina Golubeva, fils et mère dans la maison à la tourelle
18 novembre 2013

La maison à la tourelle

Véronique LE BRIS / Mon blog 1944, deuil, enfance, enfant, guerre, mère, mort, Russie, trajet, Ukraine, voyage, WW2 / 0 Comments

Dès 10 ans

Ce film triste, dur s’inspire d’une nouvelle autobiographique de Friedrich Gorenstein, un écrivain russe marquée par son enfance durant la Seconde Guerre Mondiale. Gorestein est le fils d’utopistes convaincus que le communisme s’étendrait au monde entier. Son père fut pourtant fusillé car juif sans autre forme de procès. Sans nouvelles de lui, sa mère se rend à Moscou et quand elle découvre la vérité, décide de repartir en Ukraine par le train. Mais, elle tombe malade durant le trajet.

Se débrouiller et survivre

C’est là que le film commence, quand la mère est emmenée à l’hôpital. Son fils, 9 ans, a la charge de leurs affaires, d’alerter son grand-père. Il doit aussi retrouver sa mère. Il parvient à tout faire, sachant à peine lire et écrire, et même à poursuivre son voyage. Mais, on est en hiver 1944 et  l’époque est plus à la survie et à l’individualisme qu’à l’entraide.



Dmitriy Kobetskoy et Katerina Golubeva, fils et mère dans la maison à la tourelle

Dans un noir et blanc un peu nostalgique, qui livre de belles images sur la vie désolée en URSS, ce film difficile repose sur la justesse de l’acteur très sensible qu’est le jeune Dmitriy Kobetskoy, un jeune orphelin d’Odessa découvert après un long casting. Katerina Golubeva qui joue est sa mère signe à ses côtés sa dernière performance.

D’Eva Neymann, avec Dmitriy Kobetskoy, Katerina Golubeva, Mikhai Pvekksla…

2012 – Ukraine – 1h20 

En partenariat avec Grains de Sel

 Les autres sorties du 20 novembre traitées par cine-woman :

  • Les garçons et Guillaume, à table! film drôlement identitaire de Guillaume Gallienne
  • Torben & Sylvia, dessin animé écolo et rigolo
  • L’apprenti Père Noël et le flocon magique, une nouvelle aventure au pays du Père Noël
  • Borgman, étrange film du néerlandais Alex van Warmerdam
  • Le mépris, splendide adaptation de Moravia signée Godard
Jan Bijvoet et Hadewych Minis dans Borgman
17 novembre 2013

Borgman

Véronique LE BRIS / Mon blog bien, bizarrerie, Cannes 2013, étrangeté, fantasme, invasion, mal, mort, Pays-Bas, rêve, surréaliste / 0 Comments

Bizarre boîte à fantasmes

Voilà un des films en Sélection Officielle lors du Festival de Cannes 2013 que Cine-Woman attendait avec impatience. Alex van Warmerdam a une entrée fracassante dans le cinéma dans les années 1990 avec deux films très originaux  « Les habitants » en 1992 et « La robe et l’effet qu’elle produit sur les femmes qui la portent et les hommes qui la regardent » en 1996. Tout un programme. C’est vrai que depuis, ses films étaient moins intéressants mais le savoir à nouveau dans le plus prestigieux des festivals semblait de bonne augure.

Mal pensant

 » Borgman » commence là encore de manière radicale. Un prête et ses acolytes partent littéralement déterrer des hommes qui vivent sous terre. L’un d’eux cherche refuge dans une villa très cossue, où après un accueil percutant, il est finalement recueilli. Dire qu’il sème le désordre dans la vie très rangée et très bourgeoise de ses hôtes est un euphémisme… et on perçoit très vite que les choses vont rapidement mal tourner.
 


Jan Bijvoet et Hadewych Minis dans Borgman
 
En s’invitant à la table des fantasmes non assouvis de la femme, de la mère de cette famille impeccable, il va bousculer sans aucune limite l’ordre établi. Inutile d’en savoir plus car la puissance du film tient plus à la manière très particulière, à la fois distanciée et étrangement absurde dont cette invasion est racontée. Alex van Warmerdam se moque du conformisme de la société néerlandaise et de l’ennui auquel il conduit inévitablement. 


Mise en scène radicale

Il le fait radicalement, sans concession en filmant frontalement et de manière très froide, sans aucune émotion apparente. Sa mise en scène est comparable à l’architecture de la maison du film, où ce quasi huis clos prend corps. Carrée, froide, pure et en béton brut. Une telle maîtrise n’empêche pas le chaos loin de là ! Mais, justement, en ne se tenant qu’à cette critique au vitriol des conventions bourgeoises, le propos de son film reste un peu vain. C’est dommage. On a plus l’impression d’assister à un exercice de style qui nous tient à distance qu’à un film qui nous emporterait totalement.

Avec Jan Bijvoet, Hadewych Minis, Jeroen Perceval, Sara Hjort Ditlevsen

2013 – Pays-Bas – 1h53
 
Les autres sorties du 20 novembre traitées par cine-woman :
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Une pomme et son ver dans un arbre, Torben et Sylvia
14 novembre 2013

Torben & Sylvia

Véronique LE BRIS / Non classé arbre, aventure, dessin animé, forêt, pomme, ver, volonté / 0 Comments

Dès 6 ans

Torben a tout pour être une belle pomme rouge de table. Accrochée à sa branche, elle mûrit délicatement et attend son jour avec impatience, sûre de sa qualité. Plus que quelques jours…

Un ver dans le fruit

C’est précisément ce moment que choisit Sylvia pour y élire domicile. Sylvia est un ver qui a besoin d’être accueillie par une pomme pour devenir un papillon. Tous les espoirs de Torben s’écroulent. La belle pomme est chassée sans ménagement de son arbre et doit trouver un nouveau sens à sa vie, habitée par Sylvia, dont Torben veut à tout prix se débarrasser, et bientôt rejointe par une pomme-poire et une cerise chantante. L’aventure ne fait que commencer…

Une pomme et son ver dans un arbre, Torben et Sylvia

Dès les premières images, ce dessin animé s’annonce comme une belle promesse. La caméra s’est glissée au milieu des branches du pommier et raconte sa vie intime comme si l’on y était. Les personnages ont extrêmement originaux mais dessinés simplement et ont une façon directe de s’exprimer. Pas de mièvrerie ici, quand la pomme et son ver s’affrontent, c’est pour de vrai ! La morale de l’histoire plus attendue n’en demeure pas moins vraie : la vie est une succession de coups durs et de bonheurs. A chacun d’en tirer le meilleur, et il n’est jamais trop tôt pour l’apprendre !

D’Anders Morgenthaler

2009 – Danemark -1h15

En partenariat avec Grains de Sel

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Les box où sont séquestrées les jeunes filles dans Eden
12 novembre 2013

Eden

Véronique LE BRIS / Mon blog baron local, corruption, drogue, eden, force, prostitution, sortir d'un réseau, vengeance / 0 Comments

L’enfer d’une jeune fille kidnappée pour être prostituée de force

Hyun Jae a à peine 18 ans et est une jeune fille plutôt sage quand un jeune homme en uniforme lui offre un verre dans un bar. Il propose en suite de la ramener chez elle en voiture. Elle n’y arrivera jamais. Son « beau pompier » est en fait un rabatteur pour un réseau particulièrement cruel de prostitution et de trafic de drogue. 

Séquestrée

Enfermée dans un hangar de stockage en plein milieu du désert du Nouveau-Mexique, avec un grand nombre d’autres jeunes filles qui subissent le même sort, Huyn Jae, rebaptisée Eden, se rebelle tout d’abord puis rouée de coups, contrainte de porter un bracelet électronique volé au tribunal par son mac -le sheriff local-, elle comprend que c’est son intelligence qui la sauvera. Armée de la plus grande des patiences, elle parvient à se rendre utile pour le réseau et, à la faveur d’une guerre des chefs, à s’évader de cet enfer.

Les box où sont séquestrées les jeunes filles dans Eden

Sans rien apporter de nouveau, ce film de facture très classique raconte par le menu (sans en montrer les aspects les plus sordides, les scènes de prostitution puis de punition sont suggérées plus que montrées) l’histoire vraie et horrible dont a été victime, Chong Kim, une jeune coréenne immigrée aux Etats-Unis, kidnappée de force par un tel réseau et qui réussira à s’en échapper. 

Témoignage

Ce qu’elle a vécu est tout simplement atroce et il faut avoir une force de caractère surhumaine pour s’en remettre et s’en enfuir. Depuis, la vraie jeune femme a qui tout cela est arrivé, Chong Kim est devenue avocate et consacre son temps à lutter contre l’esclavage sexuel et au trafic d’enfants. Ce que l’on apprend jamais (malheureusement) en regardant le film. 

Bob (Beau Brigdes) le sheriff corrompu dans Eden

Mais ce témoignage reste crucial et important. Surtout quand comme moi, on voit le film le jour où 343 connards qui s’en mordent aujourd’hui les doigts (les pauvres!) signent une pétition pour pouvoir continuer à se payer des putes. S’ils avaient juste la curiosité de regarder comment fonctionne un réseau de prostituées, alors sans doute remontraient-ils leur braguette prestement… 

Ce film (une toute petite sortie) restera une goutte d’eau dans un océan. Mais qu’il serve d’avertissement à la fois aux jeunes filles pour qu’elles se méfient des mauvaises rencontres ou aux bad boys et à ceux qui jouent à l’être, c’est déjà un premier pas. 

de Megan Griffiths, avec Jamie Chung, Matt O’Leary, Beau Bridgers…

2012 – USA – 1h37

Les autres films du 13 novembre chroniqués sur cine-woman :

  • Il était une forêt de Luc Jacquet
  • La Venus à la fourrure de Roman Polanski
9 novembre 2013

Il était une forêt

Véronique LE BRIS / Ciné-Mômes, Films, Mon blog aventure, documentaire, écologie, mort, vie / 0 Comments

Avec Il était une forêt, Luc Jacquet délaisse l’Antarctique et L’Empereur pour s’intéresser à l’histoire d’une forêt primaire tropicale. Celle qui nous aide à vivre.

Lire la suite
Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric sur la scène du théâtre dans Venus à la fourrure
8 novembre 2013

La Venus à la fourrure

Véronique LE BRIS / Mon blog Emmanuelle Seigner, femme, homme, intimité, Mathieu Amalric, Roman Polanski, séduction, soumission, théâtre / 0 Comments

Leçon de soumission

Un travelling sur une allée parisienne bordée d’arbres… En un seul plan, on devine qu’un grand réalisateur est aux commandes. On suit ainsi sans rien en voir Roman Polanski se glisser jusqu’à l’entrée d’un théâtre parisien. Une double porte s’ouvre toute seule, sur une pancarte bricolée annonçant une audition. Au loin, dans la salle, un metteur en scène (Mathieu Amalric) se lamente au téléphone de n’avoir pas trouvé de sa journée ratée. Aucune comédienne n’a été à la hauteur de ses attentes pour jouer dans sa pièce, La Vénus à la fourrure, inspirée d’un roman de Sacher-Masoch.

« Rien n’est plus cruel pour un homme…

Arrive alors Vanda (Emmanuelle Seigner), une inconnue vulgaire et sans gêne, qui, en plus du prénom de l’héroïne, prétend posséder le rôle sur le bout des doigts. Elle est très en retard. Il se méfie. Elle le poursuit et finit par lui prouver, accessoires à l’appui et texte appris au cordeau, qu’elle est bien la Vanda qu’il attend.

Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric sur la scène du théâtre dans Venus à la fourrureMais, Vanda n’est pas un rôle comme un autre : c’est celui d’une jeune femme apparemment sans histoire, qui se révèlera une redoutable séductrice de l’homme à qui elle s’adresse. Un étrange rapport de séduction/ domination/soumission se met en place entre Vanda et le metteur en scène, qui finit par lui donne la réplique. Mais, est-ce toujours du théâtre ?

…que l’infidélité d’une femme »

Dans un décor unique (une salle de théâtre, de la partie publique aux coulisses) et avec en tout et pour tout, seulement deux acteurs, Polanski réussit la prouesse de bousculer les codes du cinéma et de la séduction. Le texte magnifique mériterait d’être écouté plusieurs fois. Un jeu étrange s’installe entre ce que l’on voit, ce qui est joué, ce que l’on sent et ce que l’on sous-entend. Le jeu des acteurs (même si Emmanuelle Seigner est un peu énervante au début) est sidérant. Elle parvient, grâce à sa plastique parfaite, sexy et un réel pouvoir de séduction, à instaurer un trouble palpable aussi bien chez le spectateur que chez le partenaire/metteur en scène qui lui fait face.

Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric

Avec si peu de moyens, ce nouveau film de Polanski, le second adapté du théâtre après « Carnages » et nettement plus réussi, prodigue un maximum d’effets. Une véritable leçon de séduction porté par un texte d’une intelligence et d’une sensualité torride. Brillant !

De Roman Polanski, avec Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric

2013 – France/Pologne – 1h35

Les autres films du 13 novembre chroniqués sur cine-woman :

  • Il était une forêt de Luc Jacquet
  • Eden de Megan Griffiths
Tui dans le lac, la naissance de Top of the lake
7 novembre 2013

Top of the lake

Véronique LE BRIS / Mon blog communauté, femme, fille, identité, lac, mère, montagne, Nouvelle -Zélande, polar, thriller / 0 Comments

Une histoire de femmes

Jane Campion mérite une exception. Que Cine-Woman délaisse le cinéma stricto sensu pour parler d’une série TV, « Top of the lake » diffusée désormais en VOD sur la plate-forme d’Arte. Mais, du cinéma, « Top of the lake » en regorge. Bien plus que certains films.

Jane Campion, seule réalisatrice à avoir remporté une Palme d’Or à Cannes, n’est pas l’unique réalisatrices de « Top of the lake »  mais elle en est l’inspiratrice, la productrice, la co-scénariste auprès de Gérard Lee… Elle l’a bel et bien dirigé un épisode sur deux confiant les autres à un certain Garth Davis.  Et sa « patte » ne fait aucun doute : les paysages de Nouvelle-Zélande sont sublimés par sa camera et l’intrigue volontiers teintée d’un féminisme très original lui ressemble parfaitement.

Thriller incestueux

L’ensemble de la série est une longue intrigue policière particulièrement retors et complexe. Mais, c’est aussi beaucoup plus que cela. L’histoire débute par une image, vécue par Jane Campion. Tui, une jeune fille de 12 ans, habillée en uniforme d’école, s’enfonce lentement dans un lac glacial. On découvrira par la suite qu’elle est enceinte. Robin, une policière de la brigade des mineures est justement dans le  coin –elle en est originaire, y a grandi et venait rendre visite à sa mère malade -. Pour elle, c’est un cas d’espère qu’il faut absolument résoudre (on comprendra pourquoi plus tard). Elle s’y emploiera hors de toutes limites.

Tui dans le lac, la naissance de Top of the lake

Et Robin (Elisabeth Moss, l’ambitieuse de Mad Men) aura fort à faire : non seulement le commissariat est peuplé d’hommes plutôt rustiques, managé par un chef raffiné mais à la moralité douteuse, mais Tui est la fille de Matt (Peter Mullan), un baron local de la drogue qui a un étrange rapport aux femmes (à sa mère et à sa fille notamment) et règne en maître sur un monde qui lui est dévoué. Et puis, Robin doit s’occuper de cette mère malade, mère qui a une ample connaissance des moeurs locales sans les révéler à sa fille. Et Robin renoue aussi avec des vieilles connaissances… 

Paradise, lieu d’épanouissement féminin

Enfin, il a cette immense domaine, Paradise, situé en bordure du fameux lac, bordé par des montagnes majestueuses qu’une communauté vient d’acquérir au nez et à la barbe de Matt qui revendique un droit de propriété absolue sur cette terre où sa mère est enterrée.

Holly Hunter, gourou aux cheveux blancs règne sur Paradise

La communauté de Paradise a une particularité : elle n’est composée que de femmes brisées par la vie. Des femmes violentées, désaimées, qui tentent ici de se reconstruire grâce à l’étrange sagesse de leur gourou : la mystérieuse GJ, une sorte de sorcière aux longs cheveux blancs qui économise ses mots mais s’avère fin psychologue. Elle est interprétée avec distance par une Holly Hunter (La leçon de piano) méconnaissable.

L’histoire commence vraiment lorsque Tui va y chercher refuge. Le lendemain matin, elle a disparu et personne ne sait ce qu’elle est devenue…

Pas un manifeste féministe…

Outre la réalisation qui est vraiment spectaculaire – les paysages crèvent littéralement l’écran, la nature s’imposant à cette communauté rurale jusque dans leurs réactions entre humains, les personnages sont tous d’une originalité troublante, d’une consistance épaisse, l’intrigue est machiavélique à souhait- , ces six épisodes, parfois un peu âpres à avaler d’un seul coup, interrogent tout du long le rôle, la place de la femme dans la société. Et pas seulement là-bas dans les montagnes. Ici aussi.

Tui et la policière lors de leur confrontation au commissariat

« Ce n’est pas une manifeste féministe », déclare Jane Campion, et elle a raison. Mais, « L’identification, c’est une porte d’entrée dans cet autre monde créé par le cinéma. Donc cela m’est naturel de raconter des histoires du point de vue d’une héroïne. Il y a tellement peu de réalisatrices, alors si en plus il faut faire des films sur des hommes… Mais peut-être le ferai-je un jour, qui sait ? La sous-représentation des femmes dans le cinéma, c’est un sujet qui donne envie de bâiller et de grincer des dents à la fois. Que rien n’ait changé depuis tout ce temps, c’est d’un tel ennui ! À mon avis, ce qu’il faudrait, c’est qu’Abraham Lincoln revienne et en fasse un décret : « Que la moitié des films dans le monde soient mis en scène par des femmes.» Mais ça ne risque pas d’arriver ».

… Un film féminin

Tout est dit. Et la manière dont elle s’intéresse avec humour à cette communauté de femmes malmenées par la vie, elles qui sont hors des canons de beauté habituelles et dont elle les confronte à la grossesse d’une toute jeune fille, d’une enfant même, est d’une subtilité bien plus intéressante que ne l’aurait été un manifeste plus revendicatif. Et que l’enquête soit menée de bout en bout par une jeune femme en plein questionnement sur sa filiation et ses engagements affectifs est d’une portée vraiment passionnante. 

De Jane Campion et Garith Davis, avec Elisabeth Moss, Peter Mullan, Holly Hunter, Thomas M.Wright, Jacqueline Joe

Diffusion sur Arte des trois premiers épisodes le jeudi 7 novembre, des trois derniers le jeudi 14 novembre à partir de 20h50.

Alex Brendemühl joue Mendele
6 novembre 2013

Le médecin de famillle

Véronique LE BRIS / Mon blog allemand, Argentine, eugénisme, isolement, Mengele, nazi, Patagonie, peut / 0 Comments

Manipulations

Réalisatrice et écrivain, Lucia Puenzo aime jouer avec les lignes. Son premier film s’intéressait à l’adolescence d’un hermaphrodite. Celui-ci , le troisième, aborde la question des nazis immigrés après la seconde guerre mondiale en Argentine.

A bout du monde

Le film commence par un déménagement, celui d’une famille de trois enfants, qui part s’installer sur le Lac Nahuel Huapi pour s’y occuper d’un hôtel. L’endroit est magique et très isolé, une sorte de paysage suisse en plus spacieux, en plus grandiose, une nature abondante, impressionnante et imposante. La comparaison est d’autant plus justifiée qu’on parle allemand dans cette région où la communauté germanique est bien implantée. Nous sommes vers Bariloche, en pleine Patagonie aux débuts des années 1960.

Alex Brendemühl joue Mendele

L’un des clients de l’hôtel est allemand et médecin. Il s’intéresse de près à Lilith, une des jeunes filles de la famille, blonde, âgée de 12 ans et est un peu trop petite pour son âge. Lilith devient une obsession pour lui. Il veut s’occuper d’elle et parvenir à la faire grandir. A lui donner des mensurations parfaites. Rien d’étonnant. Ce médecin s’appelle Mengele et c’est l’abominable expérimentateur de tant d’expériences à visée eugéniste du régime nazi d’Hitler.

Le vrai du faux

Selon Lucia Puenzo, l’histoire est fictive mais elle est extrêmement plausible. Mengele a bien été hébergé en Argentine, dans la communauté de Barichole, une espionne israélienne aurait bien été assassinée là-bas sans doute après l’avoir dénoncé, l’école où Lilith est scolarisée en allemand a bien existé etc. et c’est évidemment ce qui donne toute sa force au film.

Les petites argentines du Médecin de famille

Fidèle à son habitude, la réalisatrice aborde son sujet par le point de vue de l’adolescente, entre la réalité qu’elle perçoit et l’imaginaire propre à son âge. Ce qui laisse flotter une ambivalence intéressante quant à ce qui se passe réellement : le vit-elle ou l’interprète-t-elle ?

Trop distant

Ce qui l’est moins, c’est la froideur extrême, l’austérité générale qui habite son film. Du coup, une distance s’installe entre ce qu’elle montre et ce que le spectateur ressent, l’éloignant toujours plus d’un sujet qu’il observe, qu’il regarde de loin sans jamais s’y impliquer. C’est dommage car le film passe alors comme une image alors que son sujet mériterait qu’il s’installe comme une obsession, qu’on ne puisse s’en échapper, s’en réchapper.

Le film a été présentée à Cannes 2013 dans la catégorie Un certain Regard et sera le représentant officiel de l’Argentine aux Oscar 2014. 

De Lucia Puenzo, avec Alex Brendemühl, Natalia Oreiro, Diego Peretti, Elena Roger…

2013 – Argentine/France – 1h33

Les autres films du 6 novembre chroniqués sur cine-woman :

  • Inside llewyn Davis des frères Coen, Grand prix Cannes 2013
  • Il était temps, bluette de Richard Curtis
  • Les petits canards de papier, animation chinoise en papier plié
  • Quai d’Orsay, plongée au sein du pouvoir politique signée Bertrand Tavernier
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Les Tops 5

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okV. Golino fuori10253@Mario Spada

Fuori

Consacrer un film à la grande écrivaine italienne, Goliarda Sapienza,  pourquoi pas ? Mais pas celui de Mario Martone. Fuori était en compétition officielle au 78e Festival de Cannes dont il est reparti bredouille.

les-tourmentes

Les tourmentés

Lucas Belvaux adapte son roman, Les tourmentés, en un film noir qui hésite trop entre action et drame psychologique. Dommage.

ALPHA ok- Photo 1 ©MANDARIN & COMPAGNIE KALLOUCHE CINEMA FRAKAS PRODUCTIONS FRANCE 3 CINEMA

Alpha

Avec Alpha, son 3e long métrage, Julia Ducournau confirme son obsession de la mutation des corps ou de la difficile émancipation de l’autorité parentale. Elle s’affirme surtout comme une réalisatrice aux idées de mise en scène époustouflantes.

NV7┬®JeanLouisFernandez-CL0A3295

Nouvelle Vague

Nouvelle vague, le joyeux hommage de l’américain Richard Linklater à Jean-Luc Godard, était en compétition au 78e Festival de Cannes. Réjouissant ! 

Lapetite derniere

La petite dernière

La petite dernière, le 3e film d’Hafsia Herzi, a reçu le prix d’interprétation féminine rdu 78e Festival de Cannes remis à Nadia Melliti et la Queer Palm.

The History of sound d'Olivier Habermus

The history of sound

Garder la trace des folk songs américaines comme celle de l’amour d’une vie, c’est le propos The history of sound d’Olivier Habermus. Au 78e Festival de Cannes.

Un rêve plus long que la nuit de Niki de Saint Phalle

Un rêve plus long que la nuit

L’intérêt récent pour le matrimoine permet de découvrir Niki de Saint Phalle sous l’angle de son second film : un rêve plus long que la nuit.

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