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La surprise de Teresa Badzian
8 octobre 2014

Mino Polska

Véronique LE BRIS / Non classé animaux, cération, dessin animé, Pologne, Polska / 0 Comments

Dès 4 ans


MinoPolska HD2 par malavidafilms

Ce programme de cinq courts-métrages d’animation est l’occasion parfaite de découvrir une partie du riche patrimoine créatif de l’ancienne Europe de l’Est. Ces cinq films polonais ont été tournés entre 1954 et 1965 et ils ont tous, à leur manière, innové ou marqué leur temps.

Musical

Sans parole mais avec une musique judicieusement choisie, ils se moquent et s’attendrissent de la modernité de l’époque. « Le chapiteau sous les étoiles », exemple très soigné d’animation de marionnettes, mélange les numéros traditionnels du cirque avec la conquête spatiale.

La surprise de Teresa Badzian

« La surprise » confronte des jouets traditionnels, des peluches animés, à l’arrivée du Mecano. « Le petit quartet » oppose l’ennui de l’apprentissage de la musique classique avec l’émergence et la fluidité du jazz. C’est le seul film à mixer des prises de vues réelles avec de l’animation, celles des statues qui ornent les candélabres du piano.

Moderne

« Maluch la petite voiture » consacre à sa façon la société du tout automobile. Elle vante l’autonomie de ce nouveau moyen de transport mais met en garde sur la nécessité d’accepter des règles communes.  

Maluch, la peitte voiture de Lucjan Dembinski

« Le petit western » parodie un genre cinématographique très en vogue alors en utilisant un dessin à base de tâches de peinture, encore très moderne aujourd’hui. Et ses bruitages, comme le reste, n’ont pas pris une ride !

De Wlodzimierz Haupe, Teresa Badzian, Edward Sturlis, Lucjan Dembinski, Witold Giersz. 

1954/ 1965 – Pologne – 0h46

En partenariat avec Grains de Sel

Le garçon et le monde
8 octobre 2014

Le garçon et le monde

Véronique LE BRIS / Non classé Brésil, découverte, garçon, graphisme, monde, père/fils / 0 Comments

Dès 5 ans

Un petit garçon assiste désespéré au départ de son papa. N’écoutant que son envie de le retrouver, il part à l’aventure.

Le monde tel qu’il va

Au fil de son errance, il découvre toutes les belles facettes de son pays, Le Brésil : sa population riante, son carnaval, la richesse de ses paysages, la liesse du football, l’entraide…

Le garçon et le monde

Mais aussi tous ses problèmes : ses inégalités, ses injustices, sa agriculture et son industrie productivistes, la guerre, ses villes géantes et étouffantes où l’on crève de solitude, de pollution, de misère…

Un univers graphisme majestueux et varié

Cet ambitieux voyage initiatique, un peu confus dans son récit, vaut avant tout pour son extraordinaire graphisme.

Le garçon et le monde

Autant le petit garçon est dessiné en quelques traits et deux couleurs, autant son environnement est soigné et toujours savamment composé de jeux de couleur, de fonds noirs ou blancs peu à peu recouverts de traits multicolores, de figures qui deviennent géométriques (les champs de coton).

Multi-primé

Alê Abreu, le réalisateur a d’ailleurs mixé toutes les techniques possibles pour parvenir à ce brillant résultat : pastels, crayons, feutres hydrographiques, stylo à bille, collages et même prises de vues réelles.

Le garçon et le monde d'Ale Abreu

Un festival pour les yeux (le film est quasi muet mais chaleureusement porté par de la musique brésilienne) qui a valu à son créateur, de recevoir les deux plus prestigieux récompenses au dernier Festival d’Annecy : le cristal du long métrage et le prix du public. Mérité.

De Ale Abreu

2014 – Brésil – 1h19

En partenariat avec Grains de Sel

Ludivine Sagnier et Lola Lasseron, mère et fille dans Lou
8 octobre 2014

Lou ! Journal intime

Véronique LE BRIS / Non classé ado, BD, fille, Lou, Ludivine Sagnier, mère/fille, Nathalie Baye / 0 Comments

Dès 10 ans

Les BD (six tomes) ont été un vrai succès auprès des fillettes. Lou est une jeune fille de son époque, épanouie, un brin originale et élevée par une célibataire mère complètement loufoque.

Premier tome, premier film

Dans le premier tome, « Journal intime » qui est ici adapté au cinéma par son auteur et dessinateur, Julien Neel, Lou présente sa famille (notamment sa grand-mère revêche), sa vie quotidienne, se dispute avec Mina, sa meilleure amie, se lie avec une autre, est toujours amoureuse de Tristan à qui elle ose enfin parler et jette sa mère dans les bras de leur nouveau voisin.

Ludivine Sagnier et Lola Lasseron, mère et fille dans Lou

Fidèle à son personnage, Julien Neel a pourtant opté, non pas pour un film animé, mais pour une fiction avec des acteurs bien vivants. Si la jeune inconnue Lola Lasseron est une charmante découverte, les autres acteurs forcent tous le trait et tombent dans une surenchère insupportable des travers de leurs personnages.

Trop barrée

Ludivine Sagnier est méconnaissable et complètement à l’ouest, Nathalie Baye, la grand-mère, trop austère, le voisin Kyan Khojandi insignifiant… Les décors, les situations sont tellement décrites sans nuances que le film devient vite un gâteau beaucoup trop sucré et donc indigeste.

De Julien Neel, avec Lola Lasseron, Ludivine Sagnier, Kyan khojandi, Nathalie Baye…

2014 – France – 1h44

En partenariat avec Grains de Sel

Ben Affleck et Rosamund Pike
8 octobre 2014

Gone Girl

Véronique LE BRIS / Mon blog Ben Affleck, David Fincher, mariage, meurtre, polar, Rosamund Pike, thriller / 0 Comments

Faux-semblants

Pour leur cinquième anniversaire de mariage, Amy et Nick Dunne sont loin d’être à la fête. Leur couple bat sérieusement de l’aile. Le temps de s’épancher auprès de sa soeur en buvant un café, et Nick découvre en rentrant chez lui que sa femme a disparu. 

Rétro passionnant

Pendant que la police enquête, et par un savant jeu de flash-backs désynchronisés, sa femme raconte leur vie commune, depuis leur rencontre coup de foudre, leur image de couple idéal jusqu’au délitement de leur mariage. Nick pourrait-il l’avoir tuée? Tout semble l’indiquer…

Ben Affleck et Rosamund Pike

La vraie bonne idée de ce film, adapté des Apparences de Gillian Flynn, qui signe elle-même le scénario en en ayant semble-t-il radicalement modifié la fin, est d’avoir fait du mariage le centre même du thriller. Immédiatement, tous les éléments sont posés. Il y a un bon, un voire des méchants, un twist et un superbe point de départ : on n’épouse jamais celle ou celui qu’on croit. Evidemment, cette proximité, cette universalité du propos font qu’on adhère immédiatement au sujet du film. 

Chercher le mobile 

En revanche, et malgré un bon méchant, bien cerné et vraiment odieux, gage de la réussite et du suspense selon le maitre Hitchcock, il manque malheureusement un motif indiscutable. On suit donc pendant 2h30 les soubresauts d’un couple à la dérive, en changeant à mi-course radicalement de point de vue en se demandant constamment : mais pourquoi agissent-ils ainsi? Qu’est-ce qui les pousse, les motive? 

Nick (Ben Affleck) interrogé au commissariat

Une telle faiblesse – la folie, la rancoeur, la psychopathie ne pouvant pas tout expiiquer – affadit d’emblée ce film, qui soufre en plus, de quelques invraisemblances, surtout dans sa seconde partie : un meurtre non puni, même pas enquêté; un témoin croisé puis oublié… 

Un montage innovant

En revanche, David Fincher scrute ici à la loupe la société américaine et son manichéisme spontané: l’hyper-médiatisation qui définit d’emblée les bons et les méchants, qui condamnent sans savoir et sans jamais se poser de question est montré avec une insistance qui pourraient même flirter avec la lourdeur. 

Nick (Ben Affleck) annonçant la disparition de sa femme

Sa réalisation, comme toujours froide mais élégante, sied parfaitement au thriller et valorise ses deux principaux interprètes irréprochables : Ben Affleck et Rosamund Pike. Mention spéciale au montage inventif, qui malgré les flash-backs non chronologiques et les ellipses, garde une parfaite fluidité au récit en lui donnant un relief inédit. 

De David Fincher, avec Ben Affleck, Rosamund Pike, Neil Patrick Harris, Tyler Perry, Carrie Coon…

2014 – USA – 2h29

©20th Century Fox 2014

Dorothy Malherbe, belle plume de Cine-Woman
6 octobre 2014

8 films à voir avant Noël

Véronique LE BRIS / Mon blog 0 Comments

La sélection de Dorothy

Dorothy Malherbe, belle plume de Cine-WomanBienvenue à Dorothy Malherbe, la nouvelle plume de Cine-Woman. Jeune, dynamique et passionnée, Dorothy dirige le cinéma Etoile Cosmos de Chelles (77) et anime depuis 10 ans le Ciné Meaux Club. Une experte qui a collaboré à la revue Cinéastes et se dit fan de Kate Winslet, de Cary Grant, de Colin Firth et… de Prince! 

Avec son oeil très avisé, elle a sélectionné 8 films à voir d’ici Noël et à ne rater sous aucun prétexte. 

1) Mommy de Xavier Dolan  

Prix du jury au Festival de Cannes 2014, le film plonge dans un état émotionnel assez excitant. Véritable tornade que ce portrait amer et tendre d’une mère célibataire, veuve, chargée de veiller sur son fils, adolescent turbulent. Les héroïnes n’ont plus la « gueule » qu’on imagine mais elles ont de la gueule dans ce film. On décèle l’urgence fiévreuse, haletante de filmer chez ce tout jeune cinéaste, Xavier Dolan. Tant de talent à son âge, c’est presque indécent.

Sortie le 8 octobre 2014.

2) Geronimo de Tony Gatlif 

Toutes les formats et toutes les formes lui siéent à merveille : la télévision (l’Ecole du pouvoir de Raoul Peck), le théâtre (Molly Bloom mise en scène par Laurent Laffargue) et le cinéma (L’Apollonide souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello). Céline Sallette interprète Géronimo, éducatrice chargée de contenir les violences d’un groupe de jeunes dans un quartier du sud de la France et se retrouve malgré elle prise en étau entre deux clans, entre coups de tête et coups de folie. Le cadre est nerveux, la musique enivrante et la fougue de Céline Sallette digne d’un « guerrier apache ». 

Sortie le 15 octobre 2014.

3) Bande de filles de Céline Sciamma 

Présenté à la Quinzaine des réalisateurs 2014, le film a déjà fait couler beaucoup d’encre. Et on n’en attend pas moins de la brillante réalisatrice de Naissance de pieuvres et Tomboy. Moins porté sur l’ambiguïté sexuelle, Bande de filles s’attache néanmoins à filmer la naissance du désir et la manière de s’affranchir des interdits quand on a 17 ans. L’écueil serait d’envisager le film comme un énième opus traitant de la banlieue. Surtout pas. Une ode à la jeunesse, oui. A la complicité féminine. Un film qui regarde les jeunes filles se débattre contre les pressions extérieures, au moment le plus complexe de leur existence. Une lutte acharnée, fraîche et nécessaire. Un bijou.

Sortie le 22 octobre 2014. 

4) Serena de Susan Bier

Duo d’acteurs désormais incontournable du cinéma américain, Jennifer Lawrence et Bradley Cooper (Happiness Therapy et American Bluff de David O. Russell) campent un jeune couple qui s’installe en Caroline du Nord pour y bâtir une grande entreprise de bois de construction. Ce n’est pas tant le drame intime qui se joue que de voir se débattre une femme dans un monde presque exclusivement masculin, sur fond de Grande Dépression. Et la Serena de la réalisatrice danoise, malgré son très jeune âge a l’envergure d’une grande. 

Sortie le 12 novembre 2014.

5) Tiens toi droite de Katia Lewbowicz

Voilà un film sur les femmes à la fois moderne, drôle et touchant qui suit les trajectoires de Louise, Lili et Sam, trois « héroïnes »  qui vont se rencontrer au détour d’une usine de fabrication de poupées, désireuses de donner un second souffle à leur existence. Un état des lieux de la condition féminine sans concession, parfois absurde mais bienveillant et tellement rafraîchissant.

Sortie le 26 novembre 2014.

6) La Belle jeunesse de Jaime Rosales 

Présenté à Un Certain Regard- Cannes 2014, le film montre une jeunesse désœuvrée, qui a choisi la pornographie pour survivre. Comme dans ses précédents films, Rosales filme la violence sociale derrière la porte, pose un regard, dans une approche humaniste sur l’Espagne moderne et l’interroge sur ce qu’elle a à offrir à ses générations futures. Avec un sens esthétique abrupt et sans artifice, c’est toute l’histoire d’un pays en crise qui se déploie comme un splendide paravent. Et un cinéaste qui soigne autant la forme que le discours est forcément passionnant. 

Sortie le 10 décembre 2014.

7) Coming home de Zhang Yimou 

Présenté hors compétition à Cannes 2014, Zhang Yimou filme un sujet qu’il connait bien : les femmes et la guerre. Victimes ou traitresses mais toujours au cœur du conflit. Il tient de nouveau dans le viseur le visage lisse et immaculé, taillé dans le jade, de sa muse et épouse, Gong Li, dans ce drame centré sur la révolution culturelle chinoise et sur l’amnésie d’une femme qui attend toujours le retour du front de son époux.  Pure poésie.

Sortie le 10 décembre 2014.

8) La Famille Bélier d’Eric Lartigau

S’il fallait nommer LE carton de cette fin d’année, c’est celui-ci. Pas la peine de résister, d’intellectualiser, vous vous ferez cueillir, vous aussi. Enfin une comédie qui a le mérite de se moquer des standards avec brio et de les réinventer. La principale réussite du film réside dans son audace à parler du handicap en en faisant une force. Dialogues ciselés, personnages secondaires taillés sur mesure, la Famille Bélier sera la douceur à croquer avant les fêtes. Un film qui fait à la fois rire et verser une larme a forcément tout bon.

Sortie le 17 décembre 2014. 
En sortant de l'école de Lila Peuscet
1 octobre 2014

En sortant de l’école

Véronique LE BRIS / Non classé animation française, cération, classique, court-métrage, ecole, enfance, Jacques Prévert, Paroles / 0 Comments

Dès 5 ans

Remettre en avant l’esprit libertaire de Jacques Prévert. Voilà ce qui a guidé 13 jeunes réalisateurs, tout juste sorties des prestigieuses écoles d’animation française, pour réaliser un court-métrage de 3 minutes qui illustre un poème de Prévert de leur choix.

Nouveaux talents

« En sortant de l’école » est un programme innovant qui donne une chance à de nouveaux talents et qui promeut la variété de leurs styles et de leurs univers créatifs.

En sortant de l'école de Lila Peuscet

« Les belles familles » joue sur l’humour, « Le gardien du phare aime trop les oiseaux » prône une palette de couleurs magnifiques,  « L’école de beaux arts » un dessin japonisant et « Presque » un quasi noir et blanc, aux beaux dégradés de gris.

L’école buissonnière

Les enfants se reconnaîtront sans doute plus dans l’onirique et fort coloré « En sortant de l’école », chanté par Ronan Luce, dans la chatoyante  « Page d’écriture » ou dans l’ « Âne dormant » qui tâche de couleurs vive les carreaux d’un cahier d’écolier. Plus adulte, « Je suis comme je suis » se rapproche par son trait noir fin, à peine colorisé des dessins de Bretécher.

Tant de forêts de Burcus Sankur et Geoffrey Godet

« Tant de forêt », sur un poème peu connu de Prévert, mise sur de très beaux dessins graphiques, colorés et jouant de transparence est un des plus réussis, bien que l’ensemble soit une occasion idéale de redécouvrir la prose de Prévert.

De Lila Peuscet, Marie Larrivé et Camille Authouart, Burcus Sankur et Geoffrey Godet, Armelle Renal, Caroline Lefevre, Marie Auvin, Marion Lacourt, Chenghua Yang, Clément de Ruyter, Morgane Le Péchon, Anne Huynh, Marine Blin, Mélia Gilson. 

2014 – France – 42 mn

En partenariat avec Grains de Sel

The Tribe
1 octobre 2014

The Tribe

Véronique LE BRIS / Mon blog histoire d'amour, internat, langue des signes, muet, Nespresso, premier film, Ukraine / 0 Comments

Sans voix

The Tribe est un film comme vous n’en avez jamais vu, une expérience incroyable, puissante, sombre aussi, dure, très dure.  Mais, pour une fois, impossible de se perdre en conjectures : le film est visuel, totalement visuel et pourtant complètement parlant.

Un monde à part

The Tribe, la tribu, le clan, est un huis-clos ouvert sur un monde qui nous est fermé : celui des sourds-muets. Un jeune garçon, qu’on appellera Sergueï, arrive dans un internat spécialisé pour y vivre.

The Tribe

On est en Ukraine, dans une partie austère de Kiev, un quartier typique de ces villes de l’Est, aux immeubles en piteux état, aux couleurs froides où l’on sent que n’importe quoi peut y arriver. Sans état d’âme.

Un monde cruel

Sergueï débarque et doit trouver sa place dans cet établissement aux codes bien établis : un groupe a imposé son diktat, organise trafics en tous genres, prostitution, et fait régner son ordre à grands coups d’humiliations ou de claques dans la gueule.

The Tribe, rixe

Bref, pour gagner ses galons, sa place ou plus simplement un lit pour dormir, Sergueï doit le mériter.  Il est costaud, Sergueï et suffisamment intelligent pour s’imposer. Mais, c’est aussi un cœur sensible, va tomber amoureux d’Anna, une jeune ambitieuse qui se prostitue et envisage un avenir meilleur, à l’Ouest.

Un monde du silence

Une histoire d’amour adolescente dans un contexte différent, ce n’est que ça The Tribe. Pas du tout ! Car, en plus d’être frontal, dur, de n’esquiver à l’image aucune des épreuves que subissent ces jeunes gens et même les plus insupportables, – une scène d’avortement filmé en plan séquence, plein cadre et qui dure un temps infini, est un vrai choc – , le film est entièrement muet, en langage des signes et sans aucun sous-titres.

The Tribe - Anna au centre négocie son départ

Du coup, on ne le comprend que par l’image et par quelques bruitages. D’ailleurs, même si les protagonistes sont très bavards (mais, à moins de comprendre le langage des signes, rien n’est compréhensible),  leur monde est incroyable feutré, plus que dans la réalité où les signe s’accompagnent souvent d’onomatopées, de claquements de langue, de doigts, de soupirs, bref de bruits corporels que le réalisateur n’a pas gardés.

The Tribe - scène d'humiliation/punition

Autre bémol, mineur mais réel, certains plans séquences, notamment sur des conversations dont on comprendra la teneur plus tard, sont longs, très longs.

Un film multi-primé

Sombre, noir, violent, The Tribe, premier film signé Myroslav Slaboshpytskiy, n’en reste pas moins une expérience très forte, inédite. Un coup de poing sans concession, un coup de force qui a lui a valu de remporter le Grand Prix Nespresso, le prix Révélation France 4 et l’aide de la Fondation Gan à la Semaine de la critique de Cannes 2014, et une superbe carrière en festival.

De Myroslav Slaboshpytskiy, avec Grigory Fesenko, Yana Novikova, Rosa Babiy…

2014 – Ukraine – 2h12

Jun Yoshinaga (Kyoko) dans Still the water
1 octobre 2014

Still the water

Véronique LE BRIS / Mon blog île, Japon, mer, mère, mort, Naomi Kawase, tradition, vie / 0 Comments

Et la mer et l’amour ont l’amer pour partage…

Comment un film contemplatif japonais du XXième siècle peut-il avoir une telle résonance avec un poème français du XVIIe siècle de Pierre de Marbeuf (cf.ci-dessous)? 

De mer et de mère

Naomi Kawase signe ici, dans un style pur et avec des images magnifiques, une véritable ode à l’amour et à la mer, à l’amer de l’amour, en mettant en scène une adolescente qui perd sa mère au moment où elle devient une femme et découvre la vie.  

Jun Yoshinaga (Kyoko) dans Still the water

Still the water, comme son titre l’indique, parle de mer. Le film débute sur une plage où a échoué un cadavre, un homme au dos tatoué. A cause de lui, la plage est interdite le temps de l’enquête. Ce dont Kyoko se fout éperdument, elle qui a pris l’habitude de nager toute habillée en rentrant de l’école. 

L’âge des possibles

Qui est donc cet homme? On l’apprendra incidemment, et finalement, cela n’a pas grand importance, le film ne maniant absolument pas le suspens. Non, ce qui passionne Kawase, c’est justement comment cet événement, comme d’autres bien plus nombreux et encore plus signifiants, vont pousser Kyoko et son jeune amoureux Kaito à devenir adultes. 

Kyoko (Jun Yoshinaga) et ses parents

Et comme tous deux ont une lourde histoire – la mère de Kyoko est gravement malade et sa fille va l’accompagner jusqu’à son dernier souffle, les parents de Kaito sont divorcés et il a besoin de se confronter à son père, qui vit à Tokyo, pour mieux comprendre la vie de sa mère -, Naomi Kawase va prendre le temps de filmer (à la perfection) leurs errances, leurs efforts pour se comprendre, les obstacles qu’ils devront dépasser pour enfin accepter de s’aimer. 

Contemplatif

Navigant entre tradition millénaire et post-modernisme tokyoïte, la réalisatrice se complet dans une certaine contemplation un peu barbante avouons-le, malgré la rupture de rythme apportée par le segment filmé à Tokyo. La longue agonie de la mère est, elle, interminable, et cela, bien qu’on saisisse, à ce moment-là, toute l’ambition du cinéma de Kawase : celle de traiter de la mort, de la vie, de la mer et de la mère, et de l’amour aussi. 

Jun Yoshinaga (Kyoko) et Nijiro Murakami (Kaito)

En revanche, la beauté des images et des acteurs, beauté qui n’est pas qu’esthétique mais dépasse largement le simple aspect physique, est à couper le souffle. Le contempler aujourd’hui à la lecture du poème de Marbeuf reste un délice voluptueux. Une expérience poétique de toute beauté. 

De Naomi Kawase, avec Jun Yoshinaga, Nijiro Murakami, Tetta Sugimoto…

2014 – Japon – 1h58

Et la mer et l’amour ont l’amer pour partage

Et la mer et l’amour ont l’amer pour partage, 
Et la mer est amère, et l’amour est amer, 
L’on s’abîme en l’amour aussi bien qu’en la mer, 
Car la mer et l’amour ne sont point sans orage.

Celui qui craint les eaux qu’il demeure au rivage, 
Celui qui craint les maux qu’on souffre pour aimer,
Qu’il ne se laisse pas à l’amour enflammer, 
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.

La mère de l’amour eut la mer pour berceau, 
Le feu sort de l’amour, sa mère sort de l’eau, 
Mais l’eau contre ce feu ne peut fournir des armes.

Si l’eau pouvait éteindre un brasier amoureux, 
Ton amour qui me brûle est si fort douloureux, 
Que j’eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.

Pierre de Marbeuf (1596 – 1645)

Gaspard Ulliel dans Saint Laurent
25 septembre 2014

Saint Laurent

Véronique LE BRIS / Mon blog 1968, 1970's seventies, drogue, Gaspard Ulliel, haute couture, Jérémie Renier, Louis Garrel, robe, sexe, sixties, Yves Saint Laurent / 0 Comments

Sans patron

Longtemps, deux projets biographiques sur Yves Saint Laurent se sont téléscopés. Le premier, Yves Saint-Laurent, officiel voulu par Pierre Bergé et réalisé par Jalil Lespert, est sorti le 8 janvier 2014. Saint Laurent, le second, non autorisé, réalisé par Bertrand Bonello, est précédé d’une odeur de souffre et d’un buzz critique positif depuis sa sélection à Cannes. Alors? 

1967-1976

Voulant à tout prix déroger à la règle du biopic classique, Bertrand Bonello a concentré son film sur dix années de la vie du couturier. De 1967 à 1976, une décennie qui aurait dû être prodigieuse. Saint Laurent a alors une petite trentaine, son talent est connu depuis longtemps et sa notoriété est au top. Mais, le succès commence à lui peser. 

Gaspard Ulliel dans Saint Laurent

Profitant de la liberté que lui offre et sa réussite et son époque (on est en 1968), YSL commence à dévier : ses nuits deviennent plus belles que ses jours, ses paradis artificiels et ses amours interdites, décadentes. Il sort donc du droit chemin que lui a balisé Pierre Bergé pour se frotter à ses démons, à sa face sombre qui toutefois n’entraveront ni sa créativité, ni son talent de couturier. 

Démons

Le film se vit donc comme une longue errance dans les méandres et les déviances de Saint Laurent (Gaspard Ulliel, convaincant), sans plus d’explications que ce qui est montré en images : la rigidité et la hiérarchie silencieuse d’une maison de couture, la cage dorée dans laquelle Pierre Bergé l’a enfermé et où il se déploie autant qu’il étouffe, ses nouvelles amitiés, plus libres, sa passion destructrice pour Jacques de Basher, ses pannes d’inspiration, au final toujours compensées par une créativité nouvelle… 

Léa Seydoux, Gaspard Ulliel et Aymeline Valade

Pourquoi se limiter à 1967-1976? Parce qu’elles signent « la rencontre entre l’un des plus grands couturiers de tous les temps avec une décennie libre dont aucun des deux ne sortira intacte », pitche Bertrand Bonello. Ce parti pris était indéniablement passionnant, à condition qu’on le comprenne (mais si Bonello a un talent, c’est de très bien parler de ses films) et/ou que le réalisateur nous y fasse adhérer. Ce n’est jamais le cas. Saint Laurent était-il cet artiste maudit, incompris, au-dessus de la mêlée et dont le génie transpirait par tous les pores? Ou était-ce type corseté par sa vie organisée, qui rêve de faire exploser le carcan dans lequel il s’est lui-même enfermé? 

Manque de tenue

Bonello ne se prononçant pas, les 2h30 que dure son film finissent par donner l’impression d’une vision linéaire, d’une exploration plutôt répétitive d’un homme certes touchant, doué, talentueux, aux prises à ses démons. Rien de plus, si ce n’est quelques scènes bien tournées, notamment toutes celles où apparaît Pierre Berger (Jérémie Renier). De là à penser que plus de contrainte aurait salutaire à Bonello…

Gaspard Ulliel et les mannequins du défilé 1976

Un conseil : voir Yves Saint-Laurent avant Saint Laurent (et surtout pas l’inverse), histoire de connaître la vie du couturier avant de plonger dans la face sombre de l’homme. 

De Bertrand Bonello, avec Gaspard Ulliel, Louis Garrel, Léa Seydoux, Jérémie Renier…

2014 – France – 2h30

get on up de tate
24 septembre 2014

get on up

Véronique LE BRIS / Mon blog black, chanteur, funk, gospel, James Brown, King of soul, Mick Jagger, musique, soul, Tate Taylor / 0 Comments

Say it loud

« La femme est la fierté de l’homme », balance entre deux répétitions,  le James Brown taillé ici par Tate Taylor, « mais elle ne doit jamais l’empêcher d’attendre son but ».

A man’s world

On ne saura donc rien de cette partie de la vie du fabuleux M Dynamite, lui qui fut traumatisé dans son enfance par l’abandon, à deux reprises, de sa mère adorée. Non, le propos de ce biopic sur James Brown, produit (sauvé ?) par Mick Jagger, n’est pas pour les fillettes. Mais pour qui alors ? Et ce n’est là qu’un des problèmes de ce film attendu.

get on up de tate

Le projet de cette biographie consacrée au « parrain de la soul » date de la fin des années 1990. Le producteur Brian Grazer (Un homme d’exception, Da Vinci Code…) en a l’idée après avoir traîné dans le milieu du hip-hop et rencontré Eminem pour 8 Mile. En 2000, il réunit une équipe de scénaristes mais la production du film est suspendue par la mort du chanteur, fin décembre 2006. Finalement, la fondation James Brown relance le projet aux côtés de Mick Jagger. Le script est enfin validé par tous et sa réalisation confiée à Tate Taylor, qui sort tout juste du succès de La couleur des sentiments (2013).

Le King of.. nothing! 

Une genèse aussi contrariée est rarement bon signe. Le film a toutes les chances d’être médiocre à force de compromis. C’est le cas ici mais ce n’est pas le pire de ses défauts. Si James Brown n’apparaît jamais sous son plus mauvais jour – ses relations avec les femmes ou avec ses enfants par exemple sont réduites à leur plus simple expression – , les partis pris scénaristiques pêchent bien moins que ceux de la mise en scène.

James Brown de l'époque des Famous Flames

Pour éviter de tomber dans le biopic classique, Tate Taylor eu l’idée de rompre avec la chronologie et de découper la vie de James Brown autour de moments musicaux, la plupart du temps des extraits de concerts. Son récit en devient incompréhensible : si on perçoit bien les traumatismes qui l’ont construits (abandon de sa mère, violence du père, extrême pauvreté…), on comprend mal à qui et à quoi il doit son ascension. Tout est mis sur un même plan.

Bigger than life

Du coup, on peine vraiment à percevoir ce qui fut déterminant pour lui : est-ce la découverte du gospel ? la pauvreté ? la concurrence ? l’audace ? la mauvaise foi ? son opportunisme ? Enfin, en quoi a-t-il eu une influence majeure sur l’évolution musicale ( il ne suffit pas de l’asséner, il faut le montrer !) ? . Et c’est sans compter les énormes « trous » de l’histoire.

James Brown en plein show

On ne sait jamais rien de la fabrication de ses tubes et les plus populaires (est-ce pour une question de droits ? ) comme Sex Machine ou A man’s man’s man’s world sont à peine suggérés. Sa mort elle-même et sa difficile succession – il a été enterré plus d’un an après sa mort – ne sont même pas mentionnés.

Funk you? 

A de rares exceptions près – le début du concert de Boston, la nuit de l’assassinat de Martin Luther King, la confrontation avec Jagger à l’Appolo Theater en 1962…-, le film sort de la confusion générale pour prendre (un peu) corps et mieux retomber ensuite. Rien à redire en revanche sur le casting : Chadwick Boseman fait le job comme il se doit et les autres sont à peu près à l’unisson.

James Brown

Au final, on ressort de 2h19 de film sans en savoir plus sur James Bond, ni même assister à une prestation scénique époustouflante, et encore moins avoir le sentiment de toucher, de saisir l’essence de ce personnage bigger than life.

De Tate Taylor, avec Chadwick Boseman, Dan Aykroyd, Viola Davis…

2014 – Etats-Unis – 2h19

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