Dans un coin perdu des Ardennes, une famille se regroupe auprès la mère, mourante. Tout le monde est là, même le fils moine, mutique, est sorti de son monastère pour l’occasion. Aucun des quatre enfants ne sait quoi faire pour la rendre une dernière fois heureuse.
Mais, cette maman en bout de course a une idole, Dave, et il passe justement en concert dans la région. Ils décident donc de tout faire pour que le chanteur vienne à son chevet.
Encore une comédie sur la notoriété ? Certes, mais celle-ci est loufoque, plus déjantée que toutes celles qu’on a vues jusqu’à présent. La faute à son humour belge, décalé, outrancier même dans les situations et à un casting de choix : Sylvie Testud, Patrick Timsit et… surtout Dave, dans son propre rôle et pour la première fois à l’écran. Il s’est tellement pris au jeu qu’il a assuré une grande partie de la promo du film sur le web. Bon, faut aimer cet humour-là, on vous aura prévenU!
Avec Dave, Sylvie Testud, Patrick Timsit, Fabrizio Rongione, Guy Lecluyse
Dans la forêt où il habite, Petit Corbeau, qui porte une chaussette rayée au pied gauche et à quoi il doit son surnom impose sa loi à tous. Sa personnalité débordante et originale lui vaut aussi quelques déboires : Chaussette ment aussi volontiers qu’il fait des bêtises.
Alors qu’il est puni, il part se battre sur le barrage qui protège sa forêt des inondations. Et patatras, sans le vouloir, le voilà qui détruit ainsi le subtil équilibre de son lieu de vie. Chaussette part donc à la recherche des castors, qui seront les seuls à pouvoir réparer ses dégâts. Ses amis Frisouille le petit mouton et Eddie, l’ours décident de l’accompagner.
C’est une histoire attachante, à la morale qui prône évidemment la puissance de l’amitié et de la solidarité tout comme le nécessaire respect des différences que nous raconte ce film allemand qui tarde toutefois à démarrer. La réalisatrice prend trop de temps à définir ses personnages et finit par se répéter. On aurait aimé que l’aventure, avec ses différentes étapes, avec ses multiples rencontres arrive un peu plus vite et révèle alors les caractéristiques de chaque personnage. Rien de bien original donc dans ce film fait pour les tout-petits, mais l’ensemble (des dessins aux dialogues) reste de bonne facture.
De Ute von Münchow-Pohl, d’après les livres de Nele Moost & Annet Rudolph
Trois films sont produits en Bosnie, les années les plus fastes. En voici, une rareté donc, bon, très bon même. Djeca, enfants de Sarajevo raconte le quotidien d’une jeune femme, Rahima, 23 ans, qui a la charge de son petit frère, Nedim, 14 ans. Tous deux ont perdu leurs parents durant la guerre et ils doivent s’assumer seuls, comme ils peuvent.
Pour gagner leur vie, Rahima travaille dans un restaurant où l’ambiance est aussi explosive qu’affectueuse. Le jour où son frère, en pleine crise d’adolescence, se bat avec le fils d’un ministre à l’école, leur fragile équilibre familial menace de basculer.
Chronique intime
En filmant au plus près son héroïne, en adoptant son point de vue, la réalisatrice Aida Begic, à qui l’on doit déjà le très remarqué Premières neiges, prend le parti d’un film singulier, intimiste et à la dynamique calquée sur l’énergie inépuisable de son héroïne.
Elle revient de loin Rahima : une enfance durant la guerre, un séjour à l’orphelinat puis une adolescence rebelle, difficile, sans doute un peu (beaucoup ?) junky… Elle a vécu l’enfer et a dû batailler pour trouver sa place dans la société. La religion (elle porte le voile) l’a sans aucun doute aidée. Bref, elle sait de quoi elle parle et cherche à tout prix à protéger son petit frère de cette pente dangereuse. A l’énergie, à la volonté, bravant tous les entraves qui se retrouvent sur leur route, elle leur trace à un destin dont elle a de quoi être fière, même si ce n’est jamais ce qui la motive.
Ce portrait tout en finesse reste un témoignage puissant de la vie aujourd’hui à Sarajevo, près de 20 ans après le siège de la ville et mérite amplement la mention spéciale que le film a obtenu dans la sélection Un certain regard lors du Festival de Cannes 2012.
C’est marrant comme dans les comédies hautement revendiquées de filles, faites par des filles, les filles justement sont de vraies godiches qui ne pensent qu’à elles et qu’au cul et qui, sous couvert d’être cools, branchées, toutes en étant le plus intelligentes du monde (c’est sous-entendu) sont de vraies névrosées incapables ni d’aimer, ni de l’être. Mais qui voudrait de ces égocentriques pathétiques qui n’ont rien d’autre à mettre en avant que leur petit nombril autour duquel elles tournent sans arrêt ? Les coquillettes entre exactement dans ce schéma et c’est cela qui rend ce film aussi insupportable !
Bad trip
Soient trois copines dont l’une est (la) réalisatrice (les autres on ne sait pas trop mais finalement ça ne compte pas) qui se retrouvent à Paris lors du déménagement de l’une d’entre elles. Vautrées sur un lit/canapé, au milieu des cartons, en buvant une tisane (bonjour le cliché !), elles se remémorent, chacune leur tour, comment elles ont vécu leur dernière épopée commune : le Festival de Locarno, où la réalisatrice (c’est la « star » ici) présentait un de ses films. Qu’elle y soit pour bosser est absolument accessoire. Non, ce qui compte, c’est leur quête du mâle et la manière minable dont elles s’y prennent : l’une en collant un certain Martin, qu’on lui laisse aisément et qui se fout littéralement de sa gueule, la réalisatrice en fantasmant à mort sur Louis Garrel, qui lui aurait filé son numéro de téléphone, et la troisième, à court de sexe dans son couple, qui cherche un « coup » à tout prix.
Et devinez ce qui arriva : on s’en fout ! D’abord parce que filmer ainsi son petit milieu, avec une telle délectation de l’entre-soi est juste pathétique. Au mieux, pour ceux qui ne sont jamais aller dans un festival, ils en découvriront les us et coutumes : les apparts partagés, les queues infinies pour aller voir les films, les quêtes existentielles du style « qu’est-ce que je mets ce soir ? la robe canard ou la rouge à rayures ? » et les fameuses soirées où l’on se saoûle au champagne entre gens de cinéma et où, dixit le film, l’on s’ennuie ferme en disant du mal des autres. Ah si, on y croise aussi toute la critique française (en particulier les journalistes de Libé, des Inrocks, du Monde, d’Allociné etc…). Futée, la Sophie Letourneur, car en filmant ainsi ceux qui auraient pu être ses pires ennemis, elle se les met dans la poche avant qu’ils ne dégainent !
Son modèle avoué ? Very bad trip ! Va falloir bosser les personnages et les situations, prendre du recul et de la distance avec son nombril pour tenter de rivaliser avec les comédies américaines qui foncent à 100 à l’heure et avec un esprit un peu plus trash que celui de faire cuire des coquillettes en signe de révolte. On oublie !
Avec Camille Genaud, Carole Le Page, Sophie Letourneur, Julien Gester, Louis-Do de Lencquesaing…
Un accident de voiture très violent ouvre ce film, qui bascule ensuite au cœur d’une famille de la nouvelle bourgeoise chinoise, épanouie et aimante. Lu Jie, la femme apparemment comblée, apprend que son mari mène une double vie. Sa vie s’effondre alors et on apprend peu à peu comment ces deux événements sont intimement liés.
Lou Ye est un réalisateur phare de la nouvelle génération chinoise. Régulièrement condamné par la censure, il a tourné ce film en Chine, après cinq ans d’exil et d’interdiction de travailler. Pour la première fois de sa carrière, les autorités chinoises lui avaient accordé que ce film, son septième, soit visible dans son pays… à condition que la fin soit modifiée et que les co-producteurs internationaux n’apparaissent pas au générique. Du coup, Lou Ye a aussi retiré son nom de l’affiche.
Rien de tout cela, ici, en France, où ce film qualifié là-bas de « pas convenable » sort dans sa version d’origine, celle dans laquelle il a été présenté à la sélection Un Certain Regard à Cannes 2012.
Sa construction est particulièrement habile et remarquable, jouant à la fois sur un suspense bien venu (toute une partie du film relève du polar) et sur des émotions renouvelées. Ce film vaut pour le portrait percutant de la Chine nouvelle, celle qu’on connaît mal ici mais qui pourtant nous ressemble le plus, et montre avec une subtilité rare la place réservée à la femme dans une société en plein bouleversement.
Au Moyen-Âge et à la Renaissance, la licorne a été l’animal merveilleux le plus représenté. C’est d’ailleurs en se remémorant des tapisseries d’époque, que Peter S. Beagle, l’auteur du livre, a eu l’idée de cette heroic fantasy, l’une des premières à avoir été adaptée au cinéma, en 1982.
Une licorne comprend qu’elle est sans doute la dernière de son espèce. Pour en avoir le cœur net, elle quitte sa forêt et rencontre un jeune magicien, pas très sûr de ses pouvoirs, qui dit connaître son histoire. Il la convainc de rejoindre le château du roi Haggard où un redoutable taureau de feu aurait conduit toutes les licornes… Evidemment, la route sera parsemée d’embûches et ce qu’elle va découvrir sur place changera à jamais le sens de son existence.
Ce dessin animé américain au look très années 80 rappellent immédiatement l’univers des séries japonaises pour la télévision d’alors : les couleurs sont criardes, les personnages masculins très émaciés et féminins vaporeux et candides. Normal, puisque l’ancêtre du studio Ghibli contribua largement à le dessiner. Il n’empêche que cette aventure est merveilleuse, dans tous les sens du terme, bien rythmée et mérite qu’on s’y attarde, même si son design et sa musique sont franchement datés.
Quand le septième art rencontre le cinquième… Depuis ses débuts, le cinéma fait la cour à la musique qui parfois le lui rend bien, parfois pas comme dans un couple au long cours.
Ce qu’a tenté de rendre compte N.T BInh, le commissaire de cette nouvelle exposition très dense, c’est justement qu’à chaque étape d’un film la musique est présente, parfois avant même le scénario et souvent bien après son exploitation en salle.
Grâce à un parcours judicieux, séquencé en quatre grandes parties, (avant le tournage, pendant, durant la post-production puis après la sortie du film) avant une longue séquence d’une heure d’extraits musicaux de films en images, l’exposition revient sur l’histoire commune de ces deux arts et surtout sur la manière dont ils ont interféré l’un sur l’autre.
Avant les notes
Ca commence fort, par une mise en bouche sonore via la partition de Georges Delerue, auteur de la musique du Mépris et dont un original de la partition est affiché pour la première fois. A chaque étape, N.T BInh a recherché des documents les plus rares possibles, les exemples les plus parlants même s’ils ne sont pas les plus populaires.
Dans la première partie, on apprend ainsi qu’Ennio Morricone écrivait la musique avant même que Sergio Leone ne se mette au scénario ou que de grands réalisateurs ont d’abord eu de l’oreille avant d’utiliser une caméra. Et évidemment, il y a toute la musique et tous les musiciens qui ont inspiré des films d’Amadeus à l’album The Wall de Pink Floyd.
La seconde partie, celle du tournage, joue justement avec les codes d’un plateau de cinéma traditionnel pour mieux présenter extraits ou matériel, là encore inédits. On part du cinéma muet, on s’attarde sur le cas du Chanteur de Jazz, premier film parlant et chantant de l’histoire du cinéma en 1927, et on découvre les programmes musicaux et autres partitions qui accompagnent la réalisation des films. Mais aussi quelques « gadgets » comme le « violon insonorisé » d’Emmanuelle Béart pour Un cœur en hiver de Claude Sautet et tout un tas d’interviews rares comme celle de Marguerite Duras, expliquant son avis sur la place de la musique dans le cinéma ou l’enthousiasme communicatif de Claude Lelouch, qui lance « La musique est le meilleur directeur d’acteur, en expliquant qu’il mettait la musique de Francis Lai pour aider ses comédiens à jouer.
Mixer soi-même
On arrive ensuite dans la partie la plus interactive et la plus ludique de l’exposition, celle de la post-production et du mixage. Outre quelques manies de réalisateurs décryptés, plusieurs écrans tactiles, qui permettent de sélectionner les pistes enregistrées pour comprendre enfin l’efficacité de la musique sur une séquence de films. Un cas d’école : l’intro de The Artist de Michel Hazanavicius qui a commandé à son compositeur Ludovic Bource un thème mais qui a tourné en utilisant une musique d’Hitchcock, finalement gardé dans le montage final. Après une séquence sur les couples fidèles de réalisateurs/compositeurs, un studio permet même de faire son propre mixage sur une scène de Mesrine, de Sur mes lèvres ou de Gainsbourg, vie héroïque. A sa guise.
La dernière partie à l’étage inférieur, revient sur les bandes-sons les plus célèbres et juste avant, la fameuse heure d‘écoute de musique célèbre, se trouve un décor de l’Ecume des jours de Michel Gondry, film qu’on attend pour 24 avril prochain.
La preuve s’il en était que cinéma et musique font toujours aussi bon ménage. Un bémol : forcément quelques manques (surtout du côté du rock ou de la pop) mais l’ensemble vaut largement le détour. Immédiatement.
Ca y est. Debbie et Pete, un des couples d’En cloque mode d’emploi, s’apprêtent à passer le difficile cap de la quarantaine. Ils sont mariés depuis un moment, la routine gangrène gentiment leur couple, l’une de leurs deux filles est projetée dans l’adolescence
et Pete (Paul Rudd) a de sérieux problèmes à régler : avec son père (re)devenu géniteur à l’âge de la retraite, avec sa boîte de disques ou avec sa verdeur sexuelle qui périclitent… Debbie (Leslie Mann), elle, a une libido au top et continue à vouloir que la vie de tous soit parfaite et surtout sous son contrôle… mais elle se passerait volontiers de fêter son anniversaire. Tranche de vie banale dans une famille normale. So what ?
A plat
Ce que je n’aime jamais chez Judd Apatow, c’est l’absence de distance qu’il prend avec ses sujets. En gros, il plaque une caméra dans la vie quotidienne d’une famille relativement banale et en filme la médiocrité. Mais, tout le ponde le sait, rien n’est plus dur que de donner du relief à la banalité, surtout durant 2h14.
Alors, justement, on attend de lui qu’il mette le doigt sur la plaie des petits travers avec une ironie ou un humour décapant. Ce n’est pas le cas ici, comme à son habitude. Tout est filmé de manière frontale, comme si une caméra vidéo suivait en permanence les deux protagonistes principaux et qu’un montage judicieux révélait les moments un peu plus significatifs de leur vie.
J’aimerais que Judd Apatow s’engage, qu’il prenne un point de vue et le tienne, qu’il dénonce plus qu’il ne regarde, qu’il dégomme plus qu’il ne s’apitoie sur ses deux personnages, l’une control freak, l’autre ado mal fini tous les deux insupportables (mais qui est parfait ?) finalement si attachés l’un à l’autre.
Si Apatow prenait de la hauteur, de la distance, plutôt que de multiplier les situations décapantes et les clichés, il signerait une fable grinçante sur notre vie quotidienne, en nous laissant le souffle coupé. Là, on s’en remet très bien, ne se disant finalement que chez soi est loin d’être pire qu’ailleurs.
Avec Leslie Mann, Paul Rudd, Megan Fox, John Lithgow
La mode est au « prequel », comprenez les films qui en précèdent d’autres, très célèbres et expliquent les origines des destins de leurs personnages. En 1939, Victor Fleming a tourné Le magicien d’Oz, bluette kitsch avec Judy Garland qui a bercé des générations.
En 2012, l’idée a pris à Disney de confier à Sam Raimi (réalisateur de films d’horreur et de la saga des Spider-man) un film qui explique la genèse du personnage d’Oz, ce magicien veule, sans succès et sans le sou, qui règnera pourtant plus tard sur le royaume d’Emeraude.
Voici donc comment Oscar Diggs est transporté du Kansas au Pays d’Oz, un royaume imaginaire qui vivait heureux avant que trois fées sorcières ne se disputent la succession de leur père. Chacune le sait, le bonheur ne reviendra que lorsqu’un magicien réussira à pacifier les lieux. Oscar Diggs est-il ce sauveur tant attendu ?
Durant plus de deux heures, on assiste donc à la quête du fameux Oscar. L’histoire est longue à venir, longue à se dérouler et jamais vraiment intéressante. Bourré d’effets spéciaux, le film réalisé en 3D est plus spectaculaire que passionnant. Certaines scènes effrayeront les plus jeunes, alors que l’histoire ne parlera pas aux plus grands. Seul le casting est à la hauteur des moyens déployés : James Franco est adorable, intrigant et les fées (Mila Kunis, Rachel Weisz et Michelle Williams) convaincantes.
De Sam Raimi, avec James Franco, Mila Kunis, Rachel Weisz, Michelle Williams
Dans les années 1980, un cheval et son cavalier ont dominé l’équitation française et même mondiale. A priori pourtant, Jappeloup n’était taillé ni pour la compétition, ni pour le saut d’obstacles : petit, nerveux, râblé, il était indiscipliné et indocile. Pierre Durand, son cavalier, l’a d’abord traité par le mépris avant de parvenir à en tirer le meilleur.
Des championnats de France aux Jeux Olympiques de Séoul, où ils décrochent la médaille d’or, ils ont formé ensemble le duo équestre le plus performant et le plus titré de l’équitation française.
A cheval
Ce film hommage raconte par le menu et sans grande imagination l’histoire de Jappeloup, depuis ses débuts et jusqu’aux performances qu’il a partagé avec son cavalier, tissant un lien indéfectible pour le meilleur et parfois pour le pire.
Il faut aimer le cheval pour digérer les 2h10 de vie dans les manèges, les haras, les sauts d’obstacles et autres compétitions qui s’enchaînement les unes derrière les autres. Pour les fans, Jappeloup est un chapitre passionnant, les autres se lasseront vite de cette plongée dans l’univers équestre, et cela, même si c’est Guillaume Canet, ancien compétiteur, qui a écrit le scénario et qui joue le premier rôle, celui de Pierre Durand.
Avec Guillaume Canet, Marina Hands, Daniel Auteuil, Lou de Laâge, Tcheky Karyo, Jacques Higelin
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