The Bling Ring
Sofia Coppola est-elle la reine du fake? Il la fascine comme le prouve son nouveau film, The bling ring. Trop bling-bling pour être honnête.
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Sofia Coppola est-elle la reine du fake? Il la fascine comme le prouve son nouveau film, The bling ring. Trop bling-bling pour être honnête.
La vie des professionnels de cinéma est rythmée par des rendez-vous importants, tout au long de l’année et, une fois par an, par ce que les Américains appellent un Climax. Une apothéose, un « orgasme », un nirvana, bref, un moment qui dépasse tous les autres : le Festival de Cannes. Alors que se passe-t-il après Cannes?
Certains parleraient de repos du guerrier ou d’autres de dépression post-cannoise. Car, une fois passés les polémiques, les innombrables commentaires sur un palmarès non négociable, les accusations gratuites sur le mauvais goût supposé ou l’absence de cinéphilie du jury, sur la prise de leadership de certains membres non identifiés (du jury toujours), il faut vivre le retour à Paris, à Tokyo, à Moscou ou à Los Angeles, plus rarement à Limoges (quoique), la réadaptation au monde normal et à la vraie vie, bref gérer au mieux la sortie de la Bulle que constituent dix jours durant la Croisette et son palais.
Surtout, il y a le retour au quotidien, soit pour un journaliste, aller projections des films qui sortent en juin. Et croyez-moi, c’est loin d’être le moment le plus agréable de l’année. Car, on a beau râler sur la qualité des sélections cannoises, c’est évidemment là-bas qu’on voit les meilleurs films de l’année (et je vous jure qu’il finit toujours par y avoir un consensus là-dessus).
Le retour est toujours un choc. Alors, qu’y aura-t-il à voir en juin en salle?
Passons sur « Star Trek into Darkness », le reboot de Superman, « Man of Steel », dont Cine-Woman ne fera pas l’écho. Donc de quoi a-t-on envie?
– « The Bling Ring » de Sofia Coppola? Pas sûr, son dernier film était une punition et celui-là ne semble guère plus avenant. On verra ça le 12 juin.
– De l’adaptation de « Belle du Seigneur », le roman mythique d’Albert Cohen? Pourquoi pas, pour celles qui comme moi, n’ont jamais réussi à aller au bout des 1110 pages du livre. Le casting laisse à désirer mais le réalisateur, un vieux monsieur débutant qui est mort avant d’avoir vu son film fini, y a joué sa vie. Faut voir donc…
– « Joséphine » d’Agnès Obadia? Misons que la réalisatrice de « Romaine par moins 30 » et autres comédies loufoques a gardé son étrangeté.
– « Les beaux jours » qui signent le retour en grand de Fanny Ardant? La fin de la trilogie Julie Delpy/Ethan Hawke/ Richard Linklater avec « Before Midnight »?
De ce que j’ai déjà vu, je mise sur trois reprises magnifiques : « Les parapluies de Cherbourg » de Jacques Demy et « Le choix de Sophie » d’Alan J. Pakula ou « Femmes au bord de la crise de nerfs » de Pedro Almodovar.
Sinon, c’est du côté des enfants qu’il faut traîner avec « Ploddy – la voiture électrique mène l’enquête » et surtout l’hilarant « Moi, moche et méchant 2 ».
Ou encore, fréquenter les festivals, celui des Champs Elysées, d’Annecy, de Cabourg ou de Paris Cinéma. Voire la Fête du cinéma. Mais, là, on sera déjà en juillet, la donne sera différente.
Pour Asghar Farhadi, le réalisateur iranien d’Une séparation, le passé, ce sont tous les liens de votre vie qui vous entravent, qui vous empêchent d’avancer, d’aller de l’avant. C’est aussi le sujet de son sixième film.
C’est une réalisatrice qui a été retenue pour ouvrir la Semaine de la critique, le jeudi 16 mai. Ensuite, seuls des hommes ont réussi à passer le cap des sélections des longs métrages. Et ce sera un autre réalisateur, Miguel Gomes à qui l’on doit Tabu, qui sera le président du jury qui les départagera. Résultat : le 24 mai.
Film d’ouverture : Suzanne de Katell Quillévéré
En compétition:
Séances spéciales :
Clôture :
3x3D, tryptique de courts-métrages en 3D signés Peter Greenwaway, Jean Luc Godard et Edgar Pêra.
Avec Stories we tell, l’actrice Sarah Polley réussit une plongée dans les secrets de famille qu’elle met en scène comme un suspense haletant et émouvant.
Oscar est un bébé chimpanzé qui vit auprès de sa maman et sa communauté dans une grande forêt équatoriale d’Afrique. Il n’a pas encore un an et profite de la relation fusionnelle qui le lie à sa mère pour apprendre la vie : apprendre à se nourrir, à utiliser les outils, à comprendre les dangers qui le guettent, à socialiser et même à jouer.
Sa « tribu» menée par le vieux sage Freddy doit sortir de son territoire pour aller chercher de quoi manger. Mais, leurs « ennemis », une autre tribu de chimpanzés se défendent. Dans la lutte, Oscar perd sa mère et il lui faudra alors retrouver la protection d’un adulte pour pouvoir continuer à grandir… Avec Félins, Disney Nature avait prouvé qu’on pouvait raconter des histoires incroyables et inédites à condition de suivre pendant plusieurs années le même groupe d’animaux. Chimpanzés est un peu moins réussi, même s’il a fallu 3 ans de tournage dans des conditions extrêmes pour raconter l’histoire d’Oscar. Les images restent magnifiques, inoubliables, les rivalités intenses, mais l’émotion et le suspense un peu moins forts que dans le combat des lions, livré précédemment. Cela reste un documentaire captivant et une nouvelle manière extraordinaire de raconter la nature.
2012 – USA – 1h18
En partenariat avec Grains de Sel
Cine-Woman est le premier web-magazine qui parle de cinéma aux femmes. Rien qu’aux femmes ? Pas tout à fait, mais il s’adresse majoritairement à elles.
Ernest et Célestine sur l’amitié entre une souris et un ours est une adaptation très douce, très tendre des albums de Gabrielle Vincent, réalisée par le jeune Benjamin Renner et dialoguée par Daniel Pennac. Superbe.
Puisque c’est l’époque des bilans, il faut bien s’y résoudre. Déjà, nombre de confrères ont bombardé Facebook de leur classement. Voici celui de Cine-Woman, qui diffère pas mal de tout ce que j’ai pu voir passer depuis quelques jours.
Avec comme grand coup de coeur de l’année 2012: A perdre la raison de Joachim Lafosse, avec Emilie Dequenne, Tahar Rahim et Niels Arestrup.
1) A perdre la raison de Joachim Lafosse
2) L’enfant d’en haut d’Ursula Meier
3) La terre outragée de Michale Boganim
4) The descendants d’Alexander Payne
5) Laurence Anyways de Xavier Dolan
6) Miss Bala de Gerardo Naranjo
7) Barbara de Christian Petzold
8) La seconde femme d’Umut Dag
9) Sous la ville d’Agnieszka Holland
10) Camille redouble de Noémie Lvovsky
Anna Karénine, Cloclo, Argo, Le jour des corneilles, Ernest et Célestine, Adieu Berthe, Louise Wimmer, Les Acacias, Tomi Ungerer – L’esprit frappeur …
Le sujet est fort mais le film m’a trop mise mal à l’aise pour l’apprécier:
Amour, Au pays du sang et du miel, Rebelle, Quelques heures de printemps
Les films que j’aurai aimés voir mais que j’ai ratés, il n’y en a que 5, une misère!
Les femmes du bus 678 , Margin Call, Tabou, Wrong et Take Shelter.
Des films qui ont suscité autant d’attente que de déception (parfois plus)
1) Skyfall de Sam Mendès
2) J. Edgar de Clint Eastwood
3) To Rome with Love de Woody Allen
4) Vous n’avez encore rien vu d’Alain Resnais
5) Superstar de Xavier Giannoli
6) The impossible de Juan Antonio Bayona
7) Frankenweenie de Tim Burton
8) Elle s’appelle Ruby de Jonathan Dayton et Valerie Faris
9) La part des anges de Ken Loach
10) Kirikou et les hommes et les femmes de Michel Ocelot
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Avec plus de 4 millions d’entrées en deux semaines, c’est sans doute suicidaire de vouloir expliquer pourquoi Skyfall est un des plus mauvais de la séries des James Bond. Mais voilà, comme la déception a été à la hauteur de l’attachement passé à ce héros du XXème siècle, il devient primordial d’expliquer pourquoi ce James Bond n’en est pas un, et surtout pas un bon.
007, c’est un agent secret, donc une sorte de militaire à la solde de sa hiérarchie, payé pour tuer, répondre aux ordres, enfin surtout pas pour avoir des états d’âme. Et cela quelque soient les désordres qui ont peuplé sa vie. Ca fait 22 épisodes qu’il tue à tout va, parfois même des personnes qui lui sont chères (cf. Casino Royale) et qu’il ne s’en porte pas plus mal. Donc, premier théorème : un James Bond ne souffre aucune psychologie. L’inverse serait un contre-sens total.
Deuxio : James Bond est certes un bourrin, mais il a aussi une once de dandysme anglais qui lui vaut une sacrée réputation auprès des femmes. Quand un cul passe, il hésite toujours entre poursuivre sa mission ou bien suivre sa proie. Heureusement, elles vont souvent de pair ! Ce qui nous a valu quelques James Bond Girls savoureuses, évidemment plus recrutées sur leur plastique que sur leur QI (mais un axiome ne se discute pas), quelques répliques hyper-misogynes… Justement, on l’aimait lui parce qu’il n’était pas parfait. Dans Skyfall, à part deux misérables scènes pas torrides du tout, le sexe et l’érotisme sont relégués dans une dimension stratosphérique. Et ce n’est pas la vague allusion aux penchants gay des deux héros (on croit rêver!) qui rachète l’ensemble. Bien au contraire.
On passe aussi sur l’absence total d’humour, ce qui ne gâchait pas la fête auparavant, sur l’absence de destinations idylliques et de lieux complètement incongrus qui nous faisaient rêver, sur l’absence de dialogue… Franchement, même si j’aime de moins en moins Daniel Craig, vénéré à l’époque de Layer Cake, il sait apprendre un texte, non?
Le pire, pourtant, est encore à venir. Le pire, c’est l’absence d’un enjeu fort, d’un méchant ambitieux complètement mégalo du genre je fais sauter la planète si vous m’arrachez un cheveu. Ici, rien. A peine une vague piste esquissée au départ, celle d’un vague réseau de terroriste international genre Al-Qaïda, un réseau à plusieurs têtes dont M aurait malencontreusement égaré la liste! (en fait, celles des membres du MI6 infiltrés, quelle faute de goût!). On en voit quelques uns défiler sur un écran et puis, fini. Basta. A dégager! Pile au moment où l’on croyait sillonner la planète à leur recherche avant de découvrir qu’ils étaient tous manipulés par un grand esprit. Raté, le méchant (brillant Bardem, quand même) n’a juste pas supporté une brimade professionnelle et a décidé de se venger de son ex-chef.
On arrive alors péniblement à un règlement de compte entre deux ex-collègues qui ont mal digéré leur oedipe, chacun revendiquant une sorte de relation filiale avec la fameuse chef de service. Sans aucune autre ambiguité, sans aucune fausse piste, rien. Donc, Bond tend un piège à l’autre, qui fonce dedans tête baissé, et l’un comme l’autre se tire dessus jusqu’à ce que mort s’ensuive. Au secours!
C’était sans doute une grave erreur de confier un film d’action si codifié à un très bon réalisateur de films d’auteur. Sam Mendès est un grand quand il réalise American Beauty ou Les noces rebelles. Mais, pas James Bond.
Si c’est ça, la nouvelle tendance, le nouveau style des 007, vivement qu’il meurt et laisse sa place à 008!