Il était une fois Veronica
Choix de vie
Si l’héroïne ne s’était pas appelée Veronica, jamais je serai allée voir ce film. Dommage! Car il vaut bien plus que le prénom de la jeune femme dont il dresse un portrait inédit.
Du sexe
Veronica aime baiser, à 2 ou à plusieurs. peu importe avec qui et peu importe le nombre. Elle aime aussi la mer, la plage de Recife où elle habite, son père avec qui elle vit, ses amies avec qui elle sort. Gustavo, aussi, qui a tout pour lui et serait prêt à faire sa vie avec elle. Pas elle.

Veronica vient d’obtenir son diplôme de psychologue et a trouvé un emploi dans un hôpital. Ce nouveau travail, ses responsabilités, la maladie de son père devraient la pousser à changer de vie. Mais, non, Veronica ne veut pas renoncer à sa liberté, à ses pulsions sexuelles, à son libertinage. Aimer, elle n’en est pas capable, mais baiser en revanche lui fait un bien fou…
Et peu d’amour
Rarement, un tel sujet est abordé de cette manière, à la fois simple et frontale. Veronica n’a rien d’une fille volage, écervelée, légère. Elle est brillante, intellectuellement épanouie (elle réussit un examen très difficile et aura même une promotion rapide), un peu dépendante affective de son père qui l’a élevée seul et en manque de certains repères. Quoique…

Ce qu’elle fuit surtout et avant tout, ce ne sont même pas les responsabilités, mais plutôt l’engagement et les conventions sociales. Le sexe la rassure, calme ses angoisses alors que l’amour la mettrait en danger. Et ce qui est vraiment intéressant dans ce portrait tout en finesse de cette génération individualiste et libérée, c’est justement la rupture avec la tradition qui voudrait que sa démarche soit plus masculine que féminine.
Portée par Hermila Guedes, une actrice intrigante, qui parvient à se montrer aussi adulte qu’immature, aussi déterminée qu’incertaine, cette histoire simple met l’accent sur une évolution significative des moeurs sans jugement aucun mais avec la nécessaire remise en cause qu’elle provoque. Ici, aujourd’hui, ou à là-bas à Recife. Dans la société comme dans nos têtes.
De Marcelo Gomes, avec Hermila Guedes, W.J Solha, Joao Miguel, Renata Roberta…
2012 – Brésil/France – 1h32
© F-Gusmao












Non seulement, on ne parvient pas à plaindre ces femmes dans la quarantaine qui ont structuré leur vie autour des horaires de l’école et du retour du mari, qui regardent s ‘écouler leur journée en s’invitant à boire un café ou en allant faire du shopping, voire un peu de ménage. En grande partie parce qu’on ne comprend pas, à l’exception du personnage de Julie Ferrier qui a pris un ascenseur social ennuyeux (mais le confort semble à ce prix), pourquoi ces femmes ont choisi d’être les meilleurs fossoyeurs de leur vie. Elles ont épousé le conformisme (leurs maris sont gratinés, eux aussi) et finalement s’arrangent assez bien de cette frustration, suffisamment pour ne pas chercher à en briser le cercle.
Même la banlieue qu’Isabelle Czajka prétend filmer l’est sans talent. Pourtant, il suffit d’une seule visite à Val d’Europe et alentours pour mesurer la cinématographie des lieux. Des lotissements à l’américaine qui s’étendent à l’infini, des maison sans âme et toutes identiques, des parcours bien tracés, une vie sociale bien rangée, une Victoria Lane en copie conforme.. mais qui n’apparaît pas ici.
Frances est fantasque, originale, un peu perchée même, mais c’est tout ce qui fait son charme et l’intérêt de son personnage. Elle est surtout interprétée par Greta Gerwig, déjà croisée dans « Damsels in distress » et une pléiade de films indies, et c’est la meilleure idée du film dont elle a contribué à écrire le scénario.
Alors que manque-t-il ? Peut-être une sincérité. J’ai lu quelque part qu’il s’agissait d’un vrai film de filles. Certes, mais filmé par un homme et ça change tout. Même si Frances est épatante, intrigante, stimulante, impossible de s’identifier un tant soit peu à elle. Trop posée, trop travaillée, trop positive sauf à quelques rares moments (évidemment les meilleurs du film) : le dîner où elle est insupportable, son voyage à Paris et son retour en taxi à New York.
Je ne vous raconterai pas ici si c’est pour le pire ou pour le meilleur que Nicole va accepter de bouleverser son quotidien, ni ce qu’elle sera amener à faire pour y parvenir. Mais sachez que le suspense est entier et que l’attente est méritée.