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Anaïs Demoustier dans le RER
4 juin 2014

Bird people

Véronique LE BRIS / Mon blog aérogare, aéroport, Anaïs Demoustier, changer de vie, hôtel, Pascale Ferran / 0 Comments

Le fantastique du quotidien


BIRD PEOPLE Bande-annonce par diaphana

Voilà 7 ans qu’on attendait des nouvelles de Pascale Ferran, prometteuse réalisatrice, fer-de-lance d’un certain cinéma français au féminin. Mais, depuis son adaptation et la déclinaison en série TV de Lady Chatterley et l’homme des bois de D.H Lawrenc, rien. Juste du militantisme pour alerter sur les « films du milieu », ceux qui méritent plus qu’un financement à l’arrache sans avoir une vocation purement commerciale. Sept ans de réflexion pour écrire cette première envolée vers le cinéma fantastique.

Non-lieux

Après une séance d’introduction inspirée bien qu’imparfaitement mise en scène, qui permet à une caméra mobile de révéler ce qui se passe dans la tête des usagers du RER B, tout le film ou presque se passe, tel un huis –clos post-moderne, dans à l’aéroport de Roissy et dans l’hôtel Hilton qui jouxte un des aérogares.

Anaïs Demoustier dans le RER

C’est dans ce « non-lieu », moderne, relié au monde par les nouvelles technologies et la possibilité immédiate de prendre l’avion, que l’on va suivre Gary (Josh Charles), en pleine crise existentielle, et Audrey (Anaïs Demoustier) en pleine recherche d’un sens à donner à sa vie.

Tombé de haut

Gary, tout d’abord, puisque c’est à lui qu’est consacré le premier et le plus long chapitre du film, est un ingénieur de haut vol, qui passe sa vie dans les avions, de San Francisco à Dubaï. Tout va bien pour lui : les contrats tombent, il est marié et père de famille. Mais, en pleine nuit, alors qu’il est en long transit, les angoisses, la fameuse middle-age crisis le rattrapent. Il quitte tout et tous, sans autre explication qu’il ne supporte plus sa vie et commence à errer dans sa chambre d’hôtel, à l’aéroport avant de partir en voyage.

Josh Charles à Roissy

Audrey, elle, est une jeune femme de chambre du Hilton. Elle a délaissé ses études, travaille par nécessité, sans conviction mais avec implication. Dans ce second chapitre du film qui lui est consacré, sa vie va brutalement prendre un sens inattendu. Ne demandez pas lequel. A la demande de Pascale Ferran, on ménagera le suspense…. Qui a d’ailleurs peu d’intérêt tant il n’est inexpliquable, inexpliqué et incompréhensible.

La fascination du vide

Impossible aussi de ne pas imaginer que Gary et Audrey vont se croiser. Là, encore l’attente est déçue puisqu’aucun des personnages ne suscite jamais suffisamment d’empathie pour qu’on envisage son avenir.

Anaïs Demoustier, des moineaux sur un toit à Roissy

C’est peu dire que le film de Pascale Ferran est décevant. Non seulement il est vide de sens, de suspense, de signification, bref d’un scénario, mais il est long, très long pour expliquer le vide avec, en plus, quelques fausses pistes inutiles (le personnage joué par Roschdy Zem auquel une petite séquence est consacrée sans suite par exemple).

Un vent

A l’exception d’une idée développée dans le générique (décrite plus haut) et de deux scènes intenses – la rupture sur Skype et les dessins du moineau par le jeune japonais – , rien ne vient sauver ce quatrième long métrage du naufrage. Et surtout pas la séquence de survol de la zone aéroportuaire sur l’inévitable Major Tom de David Bowie. On passe donc…

Anaïs Demoustier et Camilla Jordana

A noter : la première apparition de la jeune chanteuse Camilla Jordana en femme de chambre

De Pascale Ferran, avec Anaïs Demoustier, Josh Charles, Roschdy Zem…

2012 – France – 2h07

Le film était sélectionné au Festival de Cannes 2014, dans la section Un certain regard. 

© Archipel  ©Carole Berthuel

L'île de Shikotan où vit Giovanni
28 mai 2014

L’île de Giovanni

Véronique LE BRIS / Mon blog après-guerre, armée russe, dessin animé, histoire, Japon, l'île de Shikotan, tragédie / 0 Comments

L’après-guerre au Japon

En 1945, alors que ses habitants croient que la guerre est finie, l’île de Shikotan, au nord du Japon, est soudain envahie par les Russes. Une fois les biens confisqués aux locaux, les deux communautés apprennent à cohabiter.

Fin de guerre au Japon

En 1947 toutefois, les habitants de l’île sont emmenés de force à Sakhaline, sur le continent , en Russie, et détenus dans une sorte de camp de réfugiés, avant de pouvoir enfin revenir au Japon.

L'île de Shikotan où vit Giovanni

C’est cet épisode historique inconnu en France que reprend en détail ce dessin animé, réalisé par Mizuho Nishikubo, réputé pour sa collaboration sur « Ghost in the Shell » 1 et 2.

L’invasion russe

L’histoire y est racontée du point de vue de Junpei Senô, un petit garçon d’une dizaine d’années qui subit les évènements, les disparitions avec le flegme de son âge. C’est aussi à cette époque qu’il connaîtra ses premiers émois amoureux, auprès de la jolie Tanya, la fille de l’officier russe qui a confisqué sa maison.

L'île de Giovanni, envahie par l'armée russe

Inspiré de la vie d’un certain Hiroshi Tokuno, qui a aujourd’hui près de 80 ans, ce manga historique au récit chaotique et tragique est passionnant, mais il reste complexe et parsemé d’événements cruels qui ne pourraient être compris et supporté par des trop jeunes enfants. Pas avant 10 ans, donc.

L’île de Giovanni sera en compétition officielle au Festival International du film d’animation qui se déroulera du 9 au 14 juin 2014 à Annecy.

De Mizuho Nishikubo

2013 – Japon – 1h42

En partenariat avec Grains de Sel

© 2014 jame

Lisa Owen et Ximena Ayala
28 mai 2014

Les drôles de poissons-chats

Véronique LE BRIS / Mon blog aide, enfants, famille, maladie, mère, mort, vie / 0 Comments

Leçon de vie et de mort

Sur le papier, le film ne s’adresse pas aux enfants. Il a pourtant reçu le prix du jury jeune au Festival de Locarno. Et son ton est si frais, son histoire si tristement joyeuse qu’il peut incontestablement répondre à certaines angoisses ou questions qu’ils se posent inévitablement.

Déjouer la mort…

Claudia, 22 ans, vit seule à dans une grande ville mexicaine en tant que démonstratrice dans un supermarché. Victime d’une appendicite, elle se retrouve à l’hôpital, aux côtés de Martha.

Lisa Owen et Ximena Ayala

Martha a 46 ans, quatre enfants à charge, une maladie grave et incurable mais une joie de vivre à toutes épreuves. Martha invite bientôt Carla à rejoindre sa folle maisonnée… et petit à petit, dans le chaos ambiant, Claudia va réussir à y trouver sa place.

…par la joie de vivre

Le film pourrait être le récit très triste d’une maman qui se sait condamnée et qui laisse derrière elle une tribu qui n’a pas fini de grandir. En fait, c’est une véritable ode à l’entraide, à la joie de vivre, à la révélation des talents et forces de chacun, le tout raconté avec un charme enjoué et inaltérable, sous la caméra délicate d’une jeune réalisatrice mexicaine. Claudia Sainte-Luce signe ici son premier film, multi-récompensé, inspiré de sa rencontre avec la vraie Martha. 

Ses enfants et Lisa Owen (Martha) à la mer

Un feel-good movie qui aborde les problèmes les plus graves sans les enjoliver et selon le précepte suivant :« ce qui ne tue pas rend plus fort ». Une superbe leçon de vie.

De Claudia Sainte-Luce, avec Ximena, Ayala, Lisa Owen, Sonia Franco…

2013 – Mexique – 1h29

En partenariat avec Grains de Sel

20 mai 2014

Deux jours, une nuit

Véronique LE BRIS / Films, Mon blog cinéma belge, cinéma social, femme, héroïne, Marion Cotillard / 0 Comments

Bien sûr que le prolétariat est un terrain inépuisable. Mais, qu’est-ce que les frères Dardenne qui le filment depuis des décennies, ont-ils encore à dire de neuf sur le sujet ? C’est l’un des enjeux de leur neuvième long métrage de fiction : Deux jours, une nuit. Avec une nouveauté de taille. Pour une fois, ils confient le premier rôle à un star internationale confirmée (et non à une actrice en devenir) : Marion Cotillard, qui joue Sandra.

Lire la suite
Mathieu Amalric et Stéphanie Cléau
17 mai 2014

Un Certain Regard

Véronique LE BRIS / Mon blog adultère, famille, La chambre bleue, Léa Drucker, Mathieu Amalric, meurtre, polar, province, Simenon / 1 Comment

La chambre bleue

On avait laissé Mathieu Amalric réalisateur en pleine introspection sur son métier, charmé les formes voluptueuses et opulentes des danseuses New Burlesque qu’il a largement contribuées à remettre au goût du jour. Depuis, on le croisait régulièrement comme acteur. Le revoilà donc et pour la quatrième fois derrière une caméra.

Dans les griffes d’une prédatrice
Amalric a choisi d’adapter un roman de Georges Simenon et s’amuse des codes du polar, pas tant pour les détourner que pour les pousser dans leurs retranchements. L’argument est simple, une histoire d’adultère qui tourne mal, très mal. Lui est un concessionnaire de machines agricoles qui a a réussi, marié, père d’une petite fille.
Mathieu Amalric et Stéphanie Cléau
Il est revenu depuis quelques années dans la région de son enfance et y retrouve Esther, une amie de lycée, mariée elle aussi et devenue la pharmacienne de la petite ville de province où tout ce beau monde habite. Dès qu’elle le revoit, Esther le veut. Elle l’aura. Au prix fort.

Bien monté

Ce qui est le plus réussi dans ce drame provincial qu’Amalric s’applique pour le coup à détourner en choisissant des lieux non pas emblématiques mais plus modernes, comme cette superbe maison où il habite, c’est le montage scrupuleux du film. Un montage original du récit tout d’abord où se mêle l’histoire de l’adultère, l’enquête policière puis le jugement et cela sans temps mort.
Léa Drucker et Mathieu Amalric
Mais surtout, Amalric a utilisé une astuce qui dynamise le récit : les dialogues sont légèrement décalés et amorcent ce que l’on voit à l’écran, l’oral devançant de quelques secondes la preuve apportée par l’image. Ce qui parvient en même temps à renforcer le suspense et impulse un rythme particulier au film.

Manque de passion

Jamais Amalric réalisateur, n’avait jamais tant fait la preuve de son talent. Pour la première fois, il ne base pas du tout son film sur une seule idée maligne (la révélation du New Burlesque par exemple) mais multiplie les qualités pour se parer de tous les atouts : la musique est envoûtante, la prise de vue intéressante et le jeu des acteurs à l’unisson, sauf et surtout au début, Stéphanie Cléau, sa partenaire à la ville et au scénario. Mais, c’est surtout la structure narrative et son montage décalé qui donne tout ce sel à cette Femme d’à côté, sans toutefois la passion dévorante du film de Truffaut.

De et avec Mathieu Amalric, Léa Drucker, Laurent Poitrenaux, Stéphanie Cléau…

2014 – France – 1h16
Le film est sorti en salle le 16 mai 2014
Yang Xin Yi et Li Bao Tian
7 mai 2014

Le promeneur d’oiseau

Véronique LE BRIS / Mon blog campagne, Chine, enfant unique, famille, grand-père, modernité tradition, oiseau, ville / 0 Comments

La Chine d’hier et d’aujourd’hui

Le papillon, le film précédent du réalisateur Philippe Muyl, a eu tellement de succès en Chine qu’un producteur français installé là-bas lui a proposé d’en imaginer un remake chinois. Muyl a préféré imaginer un autre récit, plus ancré dans la culture locale et co-écrit avec une actrice chinoise.

Deux facettes

Le promeneur d’oiseau qui est avant tout une magnifique promenade entre Chine urbaine et traditionnelle, s’ancre complètement dans la réalité actuelle. Renxing, 10 ans, est l’enfant unique et donc archi-gâtée d’un couple happé par sa réussite sociale et professionnelle. Elle habite à Pékin et ne voit jamais son grand-père, Zhigen.

Yang Xin Yi et Li Bao Tian

Au hasard d’agendas professionnels surchargés, Renxing se retrouve à la charge de son grand-père. Ensemble, ils partent pour le village natal de Zhigen qui s’est enfin décidé à tenir la promesse qu’il a faite à sa femme, morte il y a plusieurs années.

Racines

Dans la province du Guangxi, en Chine

Le film raconte le contexte mais aussi le long périple qui va permettre à la petite fille de découvrir son grand-père, ses racines et une autre culture que celle de la ville tentaculaire qu’est devenue Pékin, de sa solitude et de ses nouvelles technologies. La découverte de la campagne chinoise profonde est vraiment merveilleuse, plus intéressante que l’histoire familiale dopée à l’extrême de bons sentiments inutiles.

De Philippe Muyl, avec Li Bao Tian, Yang Xin Yi, Li Xiao Ran, Qin Hao

2014 – France/Chine – 1h40

En partenariat avec Grains de Sel

© 2012-EnvisionsFilms-StellarMegaFilmsLtd-PanEurasiaFilms

Sophie Desmarais et Jean-Sébastien Courchesne
7 mai 2014

Sarah préfère la course

Véronique LE BRIS / Mon blog cinéma québécois, course, demi-fond, désirs féminins, détermination, Sophie Desmarais, sport / 0 Comments

De la suite dans les idées

Ce qui passionne Sarah, c’est le demi-fond. Elle est douée, s’entraîne méthodiquement et bientôt repérée par la prestigieuse université Mc Gill de Montréal pour intégrer son équipe universitaire. Mais, Sarah a peu d’argent.

Pas rose, le mariage

Alors, pour assurer son déménagement et sa survie à Montréal, elle qui vient de la banlieue de Québec, elle se marie à Antoine, un de ses amis, les jeunes couples d’étudiants mariés pouvant postuler à des bourses gouvernementales. 

Sophie Desmarais et Jean-Sébastien Courchesne

Pour Sarah, c’est un mariage blanc, un arrangement financier qui n’a aucune autre signification. Pour Antoine, c’est un peu différent. Mais, il ne parviendra pas à modifier la trajectoire de Sarah, entièrement dévouée à sa course et au contrôle de ses émotions. Enfin, jusqu’à un certain point. 

Féminin

Présenté à Un Certain Regard en 2013, ce film est très emblématique de la relève québécois. Par sa jeune actrice tout d’abord, Sophie Desmarais, impeccable dans son rôle d’athlète déterminée mais bientôt ébranlée par des sensations inconnues et imprévues, qui collent mal avec les codes qu’elle s’est imposée et dans lesquels elle ne se reconnaît finalement pas. 

Sophie Desmarais

Pour sa réalisatrice ensuite, une jeune québécoise de 25 ans qui signe ici son premier long métrage mais déjà sa deuxième sélection cannoise. Chef de meute, son 5e (!) court-métrage ayant été en lice pour la Palme d’Or en 2012. Et elle s’est depuis attaquée à son prochain projet, Féminin/féminin, une série TV sur l’homosexualité féminine. 

Relève québécoise

Deux talents à regarder de plus près, Sophie Desmarais s’étant déjà illustrée en 2013 dans Le démantèlement de Sébastien Pilote, un très beau film sur la fin d’une ferme et d’une génération au Québec dans lequel elle jouait la fille urbaine du fermier. 

De Chloé Robichaud, avec Sophie Desmarais, Jean-Sébastien Courchene, Geneviève Boivin-Roussy, Hélène Florent… 

2013 – Canada – 1h37

30 avril 2014

Pas son genre

Véronique LE BRIS / Mon blog Amour, comédie sentimentale, Emilie Dequenne, livre, Lucas Belvaux, Pas son genre, Philippe Vilain / 0 Comments


Emilie Dequenne et Lucas Belvaux sur le tournage de Pas son genre
30 avril 2014

Pas son genre – ITW

Véronique LE BRIS / Mon blog comédie sentimentale, Emilie Dequenne, interveiw, Lucas Belvaux, Pas son genre, Philippe Vilain / 0 Comments

Emilie Dequenne vs Lucas Belvaux

Emilie Dequenne et Lucas Belvaux sur le tournage de Pas son genre

Emilie Dequenne ne lira pas le livre de Philippe Vilain avant l’été. En l’adaptant, Lucas Belvaux lui a pourtant offert un grand rôle.  Pourquoi ce livre ? Pourquoi cette actrice ? Voilà ce qu’ensemble, ils nous ont confié concernant Pas son genre, en salle mercredi 30 avril 2014.

Qu’y avait-il de si fort dans le livre de Philippe Vilain qui vous pousse à en faire un film ?

Lucas Belvaux :  J’ai eu envie de faire le film avant de lire le livre. J’avais entendu Clémentine Autain en parler à la radio. Elle en parlait si bien que sur le chemin de la librairie j’avais déjà envie de l’adapter, sans même connaître l’auteur.  L’histoire et les personnages étaient suffisamment forts.

Qu’avez-vous gardé du livre ?

L B : L’essentiel, c’est-à-dire l’histoire, des séquences, des dialogues. Mais pas le style de récit à la première personne du personnage masculin. J’ai mis Clément et Jennifer à égalité parce qu’une histoire d’amour est toujours plus jolie à deux et surtout bien plus vivante racontée ainsi.

La rencontre d’un prof de philo et d’une coiffeuse. C’est pas un peu cliché ?

Emilie Dequenne : Sauf que l’amour que Lucas Belvaux porte à ses personnages est présent dès les premières lignes du scénario. Je n’ai jamais eu peur !  Clément m’a intriguée très vite. Quant à Jennifer, j’avais envie d’être sa copine : elle est très sympathique, pleine de vie, très ouverte et finalement, la plus libre des deux.  Très loin d’une caricature donc.

Qu’avez-vous fait pour l’éviter ?

E D : Dès la construction du personnage avec les chefs costume, coiffeur, maquilleuse, accessoires, déco…, nous avons tout fait pour que Jennifer soit pleine de vie, haute en couleur, avec un souci du beau, du détail. Elle s’occupe d’elle, embellit la vie… et donne de suite envie de l’aimer.

LB : J’écris des scénarios précis, en faisant très attention que les séquences de présentation définissent déjà où les personnages iront. Pour Clément au contraire, j’ai travaillé sur les clichés, sur des signes immédiats qui le définissent immédiatement : ses vêtements, ses femmes, son appart, le bar où il boit son café le matin. On le comprend en 4 ou 5 images. Très vite, on peut donc passer à autre chose : affiner les caractères pour surprendre.

Lucas Belvaux sur le tournage de Pas son genre

Quand Clément rencontre Jennifer, en tombe-t-il amoureux? 

LB : Il veut de la compagnie, mais tombe progressivement amoureux. C’est une histoire d’amour asymétrique : dès qu’elle le voit passer derrière une vitrine, elle est attirée par lui. Lui non. Mais, elle choisit de se laisser séduire, et pas seulement draguer. Elle veut faire durer le plaisir de la séduction. Lui n’est pas contre, même s’il trouve que ça dure un peu longtemps.

La lecture les rapproche et un livre les éloigne. Etait-ce la même chose dans l’œuvre de Philippe Vilain ?

LB : Je ne m’en souviens plus, mais je trouvais important ce geste qu’il n’a pas pour elle parce qu’il ne veut pas passer pour un pédant, pour un prétentieux, et qu’elle interprète comme du mépris.

ED : La littérature les lie dès le début, même si ce n’est pas la même. Quand il ne partage plus, elle prend une claque ! C’est dur pour elle !

Vous vous servez du karaoké comme d’un élément du récit…

LB : Oui, c’était un moyen pour exprimer dans le film ce qui est dit en pensée, en mots dans le livre. Les chansons ne sont pas décoratives, elles font avancer le récit et racontent beaucoup Jennifer. Elle chante avec sérieux avec l’envie de transformer sa vie en comédie musicale.

Emilie Dequenne est Jennifer, dans Pas son genre

Et à jouer, comme était-ce ?

ED : C’était amusant, mais le répertoire choisi était dur. Je comptais prendre des cours de chant, mais Lucas m’a calmée en me disant : « Jennifer est coiffeuse, pas chanteuse. Elle s’éclate en chantant, mais c’est tout. Essaie de chanter juste ». Donc mon travail a été de connaître suffisamment les chansons qu’on a enregistré en studio avant, pour être très à l’aise sur le tournage.

Les auteurs redoutent d’écrire des rôles de femmes. Avez-vous bien réussi Jennifer, parce qu’elle est lisible, facile à comprendre ?

LB : Elle était avant tout très bien décrite dans le livre. Et j’avoue avoir autant de points communs avec elle qu’avec Clément. La différence fondamentale entre les hommes et les femmes est un rapport au temps et à l’engagement. Clément, intello, parisien de 38 ans, est encore en pleine ascension : pour lui, le meilleur est à venir. En se burinant, il ne sera que plus séduisant. Jennifer, 33 ans, mère célibataire, coiffeuse à Arras, se vit déjà sur le déclin. Elle appréhende déjà de vieillir, elle a l’impression que les mecs ne l’aiment que pour son physique. Elle se bat contre tout , contre le temps qui passe, contre la peur de voir les hommes s’éloigner.

Du coup, c’est un film pessimiste ou réaliste ?

ED : pour moi, c’est un film qui fait du bien, riche en sensations, en émotions, sur une femme libre et heureuse.

LB : C’est un film qui dit que l’amour est fragile, qu’il demande de l’attention, de l’écoute et qu’il n’est jamais acquis. Mais, ce n‘est pas pessimiste.

Lire aussi la critique Pas son genre

Attention: 10 places de cinéma sont à gagner jusqu’au 30 mars 2014 (envoyer nom et adresse postale à vlebris@cinewomapx.cluster026.hosting.ovh.net)

© AGAT FILMS & Cie 2013

Kim Vercoe sur le pont de Visegrad
30 avril 2014

Les femmes de Visegrad

Véronique LE BRIS / Mon blog armes de guerre, crimes de guerre, devoir de mémoire, femmes, Jasmila Zbanic, osnie, vils, Visegrad / 0 Comments

Devoir de mémoire

Kim Vercoe est une actrice de théâtre australienne qui n’aime rien moins que sortir des sentiers battus. Une année, elle décide de venir passer ses vacances, seule, en Bosnie. Avertie, elle les prépare en lisant plusieurs livres dont un guide de voyage et se retrouve à séjourner quelques jours à Visegrad, un village qui ne semble pas avoir été affecté par la guerre : aucune trace de démolition, aucun mémorial ne sont apparents.

Hôtel hanté

Pourtant, les nuits qu’elle passe à l’hôtel recommandé par son guide, sont atroces. Kim finit par se renseigner et découvre avec horreur que 1757 personnes ont été assassinées à Visegrad et 200 femmes ont été violées et tuées dans l’hôtel où elle loge. Les meubles de chambres n’ont même pas été changés depuis.

Kim Vercoe sur le pont de Visegrad

Traumatisée, Kim rentre chez elle mais les fantômes de Visegrad la hantent tant qu’elle décide d’écrire une pièce de théâtre. C’est en découvrant la vidéo de Sept kilomètres Nord-Est que la réalisatrice Jasmila Zbanic, révélée par son film Sarajevo, mon amour, – Ours d’Or à Berlin en 2006, lui aussi sur la vie d’une femme et de la fille qu’elle a eut suite à un viol pendant la guerre de Bosnie-, la contacte.

Honorer les victimes

Ensemble, elles décident alors de revenir sur ce qui s’est passé à Visegrad et expriment la même nécessité à honorer la mémoire de toutes ces victimes. L’histoire est puissante, tellement troublante que ce film, mi-fiction, mi-documentaire, mériterait un fort impact.

Kim Vercoe au poste de police, avec Boris Isakovic et Sasa Orucevic

Ce ne sera sans doute pas le cas –c’est une petite sortie- et pourtant, il mène une enquête salvatrice sur les difficultés de vivre après une guerre, en gardant vivace la mémoire de ce qui s’est passé, Sans déni, sans outrance, sans jugement même. Avec un regard juste, légitime et tout simplement humain pour les victimes et leurs mémoires. Ce qui est loin d’être facile mais reste indispensable.

De Jasmila Zbanic, avec Kim Vercoe, Boris Isakovic, Simon McBurney…

2013 – Bosnie-Herzégovine – 1h13

© DEBLOKADA1

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