La petite fabrique du monde
Dès 2 ans
Six très courts-métrages sans parole, venus d’Italie, d’Angleterre, de Russie, d’Allemagne… vont permettre aux plus jeunes de découvrir le monde. Celui qu’ils voient et celui des créatures qui les entourent.
Rêves
Depuis la décharge où elle habite, « Chinti », la fourmi russe, rêve d’un autre univers que celui, harassant, de la fourmilière. C’est le Taj Mahal qui l’enthousiasme au point de passer sa vie à tenter de le reconstruire. «Dodu, le garçon de papier », tout en carton, s’ennuie tellement dans sa ville bruyante qu’il va suivre une amusante coccinelle quitte à se retrouver perdu au milieu des flots.
Le monde ne s’est évidemment pas construit en un jour comme l’illustre « La création », avec force matériaux différents ( tissu, dentelles, aquarelles…) et tout en couleurs chatoyantes. Et l’on peut se réjouir qu’il ne soit toujours pas fini. C’est le cas dans « Grand Frère », un petit film fascinant au parti pris très minimaliste où deux personnages s’amusent sur la planche à dessin dès que leur créateur a le dos tourné. Ou qu’un simple « feu follet » le ranime quand la lumière joue avec son propre reflet. Le monde gagne surtout à s’enrichir des uns et des autres, comme le prouve avec tendresse et poésie, « une bouteille à la mer », merveilleux dialogue à distance entre un bonhomme de sable et un bonhomme de neige. Un vrai coup de cœur !
Programme de courts-métrages
2013 – Italie, Angleterre, Russie, Allemagne, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Suisse, Portugal – 0h42
En partenariat avec Grains de Sel
Les sorties du 25 sept sur cine-woman : Sur le chemin de l’école de Pascal Plisson, Miele de Valeria Golino, Blue Jasmine de Woody Allen, Lettre à Momo de Hiroyuki Okiruya et The way- la route ensemble d’Emilio Estevez.

Le réalisateur suit donc la classe au complet durant une année scolaire et montre leurs progrès dans le maniement d’une langue qui n’est pas la leur, dans l’acquisition d’une culture qu’ils découvrent. Il s’attache aussi à quelques destins individuels, notamment lors du stage en entreprise qu’ils réalisent tous et qui doit leur montrer la voie de la vie active. On perçoit mieux alors les difficultés qu’ils ont à s’adapter ici, à cet environnement familial compliqué qui est désormais le leur, puisque tous ont fui une situation complexe, parfois dangereuse mais où ils avaient leurs repères et un cadre affectif qui leur fait cruellement défaut désormais. Certains en sortiront grandis, d’autres non. Instructif.
Pour son premier film, la réalisatrice Shalimar Preuss opte pour une sorte de huis-clos familial, assez silencieux mais parvient à filmer aussi bien l’ennui, la pesanteur des vacances, la difficulté de communiquer avec des adolescents que la joie de se retrouver entre cousins et l’énergie qui en ressort. Ses choix de mise en scène (en caméra portée et subjective) qui la pousse à filmer souvent ses personnages de dos sont contestables mais elle possède a un véritable don pour montrer la nature et la mer, écrasées par le soleil de l’été. Prometteur.
Un film de Serge Bozon est une expérience. Rien n’y est rationnel et on peut difficilement se raccrocher aux dialogues absurdes pour s’y frayer un chemin. Il faut aussi être sensible à son humour, à ses effets de manche (l’un d’entre eux concernant Isabelle Huppert et son mari est plutôt amusant). C’est bien la seule scène un peu surprenante (dans le bon sens) de ce long métrage.
Rien de tout ça ici. Vic, pour Victoria, sort d’une longue peine de prison et se réfugie dans la cabane à sucre de son oncle. Elle compte y finir ses jours, isolée de tout et de tous. Enfin, de presque tous, puisque Florence (Romane Bohringer), sa compagne, vient l’y rejoindre. Les deux femmes sont différentes (Vic est plus âgée par exemple) mais elles partagent toutes les deux un lourd passé judiciaire.
Quasi huis-clos forestier, Vic + Flo… reste un film inabouti. Il souffre des mêmes défauts que « Tirez la langue , Mademoiselle » d’Axelle Ropert qui sort aussi ce mercredi 4 septembre 2013. A force de ne vouloir rien révéler des personnages, de leur passé pour ne pas que le spectateur les juge, on se désintéresse totalement de leur sort. On comprend mal ce qui les unit autant (notamment pourquoi Florence reste auprès de Vic), pourquoi Vic se retrouve isolée, abandonnée de tous et incapable de s’occuper de son oncle, comment elles vivent…
On y découvre un pays en voie vers une démocratie où la discipline laisse peu de place aux libertés individuelles, où le respect des plus faibles ne va pas de soi, où l’argent et la réussite sociale sont les seules valeurs d’une classe moyenne ambitieuse, laborieuse mais peu considérée…

Et puis, il y a Karole, la femme de Toni, un solide gaillard qui n’a peur de rien et surtout pas de s’approcher au plus près du cœur radioactif de la centrale. Gary, lui, préfère se frotter au cœur et au corps de Karole. Son amour le contamine aussi sûrement que les doses irradiantes qu’il prend tous les jours à la Centrale. Jusqu’à s’y perdre.
Aux scènes de plongée au cœur des réacteurs nucléaires, succèdent des ébats champêtres dans la nature prolifique et rayonnante, entrecoupés par des moments collectifs partagés où la société reprend alors ses droits. Mais, qu’attendre justement de ces bonheurs furtifs quand la destruction s’annonce certaine? Rebecca Zlotowski y répond à la fois de manière touchante et sans illusion, jouant jusqu’au bout sur la dualité des sentiments et des situations. Passionnant.
Soit donc une famille américaine moyenne, les Perron, qui décide dans les années 1970 de déménager dans une vieille ferme isolée du Rhode Island pour y élever tranquillement leurs cinq filles. Très vite, des phénomènes bizarres autant qu’étranges vont troubler ses nuits et bientôt ses jours. La maison semble hantée. Par chance, Carolyn Perron , la mère, assiste à une conférence des démonologues, Ed et Lorraine Warren, et parvient à les convaincre de venir faire un tour chez elle. ce qu’ils découvrent est terrifiant…
L’autre point intéressant est justement que ce qui motive Lorraine Warren à résoudre ce cas difficile est justement la raison qui a poussé la famille Perron à s’installer dans cette maison. Si elle n’avait pas été une mère concernée, sans doute ne se serait-elle jamais impliquée dans cette énigme.
