Frances Ha
De Noah Baumbach
Evidemment quand on voit un film après en avoir entendu parler (en bien et par des gens de confiance), on en attend beaucoup. Trop, parfois ! Frances Ha s’annonçait donc comme une belle promesse et à vrai dire, c’en est une. Mais, sans l’enthousiasme espéré.
L’historie est simple. Frances a 27 ans et se cherche. Elle a dû mal à quitter non pas l’adolescence mais sa jeunesse, ses repères, ses amis, son style de vie sans responsabilités pour rentrer dans le monde adulte. Elle rêve d’être chorégraphe mais mange la poussière en attendant : elle n’a pas d’argent, pas de mec, une roomate qu’elle adore et qui la quitte pour suivre sa propre route.
Modern girl?
Frances est fantasque, originale, un peu perchée même, mais c’est tout ce qui fait son charme et l’intérêt de son personnage. Elle est surtout interprétée par Greta Gerwig, déjà croisée dans « Damsels in distress » et une pléiade de films indies, et c’est la meilleure idée du film dont elle a contribué à écrire le scénario.
La seconde est de l’avoir tourné en noir et blanc, ce qui lui donne un côté arty, une saveur très 80’s dans la veine de « Nona Darling n’en fait qu’à sa tête » de Spike Lee ou même des premiers Jim Jarmush. Et puis, nous sommes à New York et cette ville supporte bien mieux que d’autres le blanc et le noir, en n’ôtant rien de son énergie emblématique. Référence 80’s encore revendiquée par le choix de la chanson de Bowie, « Modern Love », dans la bande son. La scène de danse devant la station de métro et dont est tirée l’affiche,devrait rester culte.
Trop positive
Alors que manque-t-il ? Peut-être une sincérité. J’ai lu quelque part qu’il s’agissait d’un vrai film de filles. Certes, mais filmé par un homme et ça change tout. Même si Frances est épatante, intrigante, stimulante, impossible de s’identifier un tant soit peu à elle. Trop posée, trop travaillée, trop positive sauf à quelques rares moments (évidemment les meilleurs du film) : le dîner où elle est insupportable, son voyage à Paris et son retour en taxi à New York.
Je ne vous dirai pas si elle parvient à ses fins, mais Frances aurait mérité d’être un peu plus cabossée par ses échecs. Sans en faire une « Sue perdue dans Manhattan », film magnifique d’Amos Kollek sur le rêve américain, on aurait aimé les coups la façonnent un peu plus. Que cet abandon inévitable de la jeunesse soit un passage, pas juste une étape.
De Noah Baumbach, avec Greta Gerwig, Mickey Summer, Michael Esper, Adam Driver
2012 – Etats-Unis – 1h26

On dit souvent que le deuxième film d’une série est le plus réussi de tous. Difficile d’anticiper sur la suite probable, mais ce deuxième opus est encore plus amusant que le premier. Les fameux minions, l’armée de personnages jaunes, improbables qui parlent une langue à la fois mystérieuse et compréhensible, prennent ici une place plus importante que dans le premier film et leurs interventions sont plus drôles les unes que les autres. Sans être original, le scénario ne souffre cette fois d’aucune faiblesse. Gru et ses filles sont devenus très attachants et on a hâte de les retrouver une nouvelle fois pour la suite de l’histoire. Restez bien jusqu’à la toute fin du film : le final est hilarant !
Je ne vous raconterai pas ici si c’est pour le pire ou pour le meilleur que Nicole va accepter de bouleverser son quotidien, ni ce qu’elle sera amener à faire pour y parvenir. Mais sachez que le suspense est entier et que l’attente est méritée.
Difficile d’en dire plus car le ténu est tout ce qui fait le charme envoûtant de ce film subtil et extrêmement touchant. En racontant cette histoire d’amour a minima, en s’attardant sur l’errance active de cette femme mystérieuse, en proie à des doutes et à une audace qui s’oppose, Jérôme Bonnel signe un film d’une finesse rare et d’une grande originalité. Il sonde l’âme féminine comme peu d’hommes ont réussi à la faire, sans jugement mais avec une justesse sidérante.

Portraits de femme
Comme un mec