Snow Therapy
Snow Therapy de Ruben Östlund ausculte au scalpel comment un couple, une famille éclate. A cause d’un rien qui pourtant signifie beaucoup, l’essentiel même.
Snow Therapy de Ruben Östlund ausculte au scalpel comment un couple, une famille éclate. A cause d’un rien qui pourtant signifie beaucoup, l’essentiel même.
Troisième film de Bennett Miller, Foxcatcher traite d’un fait divers américain qui secoua le monde très élitiste du sport. Implacable !
La magie Karel Zeman est une anthologie d’un des maîtres de l’animation tchèque à découvrir au plus vite.
Le 65e Festival International de Berlin qui se déroulera du 5 au 15 février 2015 a enfin dévoilé toute sa sélection.
Il s’ouvrira avec Nobody wants the night d’Isabel Coixet, avec Juliette Binoche, Rinko Kikuchi, Gabriel Byrne… Ce film concourt pour l’Ours d’Or.
Le palmarès sera dévoilé le dimanche 15 février, l’Ours d’or et les autres prix seront choisis par un jury dirigé par Darren Aronofsky.
©Leandro BETANCOR
Angelina Jolie est une guerrière. Dans ses films comme dans sa vie. Comme Lara Croft ou Mme Smith, qu’il s’agisse de se constituer une famille ou de prévenir un cancer du sein, pour elle, la meilleure défense est toujours l’attaque.
Le premier long métrage qu’elle a réalisé, Au pays du sang et du miel, traitait de la relation impossible entre une bosniaque et un soldat serbe durant la guerre de Bosnie. Sous couvert d’une protection, la femme devenait la maîtresse d’un de ses ennemis. Et même si elle l’avait aimé avant guerre, les circonstances avaient rendu cet amour inconvenant, insupportable.
Invincible, Unbroken en VO, son deuxième film en tant que réalisatrice, raconte le destin à peine croyable de Louis Zamperini.
Beau jeune homme un poil rebelle, immigré italien de la deuxième génération, Louis remporte une médaille de bronze lors des JO de Berlin, en 1936, alors qu’il n’était même pas favori.
Son espoir d’enrichir son palmarès sportif aux prochains Jeux Olympiques, prévus à Tokyo, se heurte à la seconde guerre mondiale où il sévit comme bombardier sur le front pacifique. Une de ses missions échoue. Il se retrouve naufragé sur un canot pneumatique, dérive pendant 45 jours avant d’être finalement sauvé par l’armée japonaise.
Enfermé dans un camp de prisonniers qui relève plus du camp de redressement, il devient la bête noire d’un officier du camp. Tour à tour humilié, battu, laissé pour mort, il survit à tout miraculeusement. Libéré, il passera le reste de sa vie à pardonner.
Le vrai Louis Zamperini est mort en 2014, non sans être retourné au Japon, pays de malédiction pour lui, et y avoir couru les 5000m à Tokyo, à l’âge de 88 ans.
Destin hors du commun, Louis Zamperini, homme peut-être pas invincible mais au tempérament en acier trempé, méritait sans doute un biopic. Mais celui qu’Angelina Jolie lui consacre pose question. Très démonstratif, il aborde sans subtilités mais avec au moins au début un art certain de l’ellipse, l’incroyable force mentale de cet homme, sans jamais essayer d’en expliquer les raisons.
Son film finit par devenir un succession de sévices et d’humiliations, tous montrés face caméra, dans un acharnement qui ne laisse place à aucun recul, aucune remise en cause. Comme si Angelina Jolie était littéralement fascinée par cette ultra-violence. Rien dans la réalisation ne cherche à éviter cette démonstration. Rien et surtout pas la musique assourdissante d’Alexandre Desplat, qui renforce encore cette surenchère inutilement.
La faiblesse du film n’est pas son manque de talent. Les frères Coen, Richard Lagravenese et Willam Nicholson ont écrit un scénario sérieux, documenté, à partir du livre de Laura Hillenbrad. Le jeune Jack O’Connel, à peine remarqué dans Les poings contre les murs et le dernier opus de 300, tient bien son rôle, jouant de son physique avantageux et sportif. Non c’est une question d’éthique et de volonté d’asséner qui choque, lasse et finalement va à l’encontre d’un personnage qui aurait mérité qu’on le traite avec tact et générosité.
2014 – USA – 2h18
Parce qu’il n’y a pas que la mode dans la vie mais aussi le cinéma!
Au plaisir de vous retrouver vite sur Cine-Woman.
Et merci à Calou pour son aide précieuse
Véronique Le Bris
Le film commence comme un coup de poing. Richard Dane, père de famille bien sous tous rapports, abat un homme qui a pénétré chez lui, une nuit. La police de la petite ville du Texas où il habite est particulièrement efficace. Le cambrioleur est aussi vite identifié qu’il est enterré.
Richard assiste à ses funérailles. De loin. Il est alors pris à parti par le père du cambrioleur, bien décidé à lui pourrir la vie à lui et à sa famille. Transi par la peur, Richard découvre bientôt que son cambrioleur n’est pas du tout celui qu’il croit…
C’est à un polar à tiroir, comme le sont certaines charades, que l’on assiste ici. Un polar sombre, parfois glauque même, mené tambour battant dans une première partie extrêmement efficace, où la vérité se dérobe à chaque fois qu’elle semble acquise.
Evidemment, Richard n’en sortira pas indemne, mais enrichi d’une amitié hors pair, virile, super virile même, et en même temps plein de doute sur les institutions qui l’entourent et étaient censés le protéger.
La seconde partie, après le rebondissement principal, n’est pas aussi bien construite, aussi profonde que la première. Là, Jim Mickle se laisse aller à une démonstration morale moins intéressante que la partie très réussie où le doute accapare un homme pourtant sûr de son fait.
Du coup, le film finit comme une sorte de jeu vidéo où la seule valeur en cours est la virilité, sans qu’aucun sentiment qui vaille ne vienne mettre en doute ce code d’honneur masculin. C’est un peu court et franchement décevant, même si fidèle au roman « Juillet de sang » de Joe R. Lansdale dont le film est adapté.
La réalisation de Jim Mickle reste pourtant convaincante, forte d’une reconstitution parfaite de la fin des années 1980 et d’un casting au diapason : Don Johnson et Sam Shepard, figures tutélaires de l’époque, l’un avec Miami Vice, l’autre en endossant une fois encore l’Etoffe d’un héros, mais aujourd’hui passés de mode qui donnent la réplique à Michael C. Hall, révélé plus récemment dans la série Dexter.
Belle idée, qui se reflète dans leur jeu un peu outrancier, renfermé et taiseux à l’extrême pour Shepard, bling bling pour Don Johnson, mais qui donne une couleur singulière et inattendu à ce polar pur jus.
2013 – Etats-Unis – 1h49
© BSM Studio
En 1942, Yoram Fridman, 8 ans, réussit à s’échapper du Ghetto de Varsovie. Seul. Sa famille a disparu et il doit désormais tenter de survivre.
Jusqu’à la fin de la guerre, sa vie sera une longue errance à travers la campagne polonaise. Il parvient à louer ses bras dans les fermes contre une soupe et du pain. Mais, la répression allemande est si forte qu’il se retrouve toujours en danger.
Il bénéficie parfois de l’aide et de la bienveillance de la population locale, est à d’autres moments trahi par ceux qui semblaient lui vouloir du bien ou abandonné par ceux qui devraient prendre soin de lui.
Yoram Fridman survivra à la guerre et c’est son histoire qu’a choisi de retracer ici le réalisateur allemand Pepe Danquart, en adaptant le livre qu’Uri Orblev lui a consacré.
Rebaptisé Srulik, puis Jurek pour faire plus polonais, Yoram Fridman est même parvenu des études et à enseigner les mathématiques après guerre.
Témoignage évidemment très fort sur la persécution des juifs, ce film a la délicatesse de rester très fidèle aux évènements de cette survie extraordinaire. Il se méfie tellement des émotions qu’il peut même paraître un peu froid, un peu distant.
Mais, il soulève judicieusement quelques thèmes forts : la perte d’identité, l’instinct de survie, la dualité humaine, l’incroyable mise en danger de certains pour sauver un inconnu…
2013 – France/Allemagne – 1h47
En partenariat avec Grains de Sel
Maud Weicherding-Chalupniczak est, à la fois, à la tête d’une maison de distribution, Iberifilms, et d’une salle de cinéma à Luchon.
C’est la première distributrice à avoir signé un partenariat avec Cine-Woman, sur le documentaire de Diego Galan, Con la pata quebrada, un film remarquable qui, par des extraits de films, montre l’évolution contrastée et inattendue du statut de la femme espagnole depuis 1930.
Voici son top 10 pour les films sortis en 2014. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est extrêmement féminin.
1. Bird People de Pascale Ferran