Woman and child
Dans Woman and child, Saeed Roustaee accable tant une femme iranienne d’une surenchère de drames intimes que cela devient indigeste ! En compétition officielle au 78e festival de Cannes.
Destin d’une femme en Iran
Les cinéastes iraniens ont ce talent de décrire le carcan de la société iranienne à partir d’une situation intime forte qui déclenche tout un tas de conséquences pour les personnes concernées. D’habitude, et malgré une succession de péripéties malheureuses, l’héroïne en sort grandie après s’être heurtée aux traditions et aux interdits de leur société contrôlante.

C’est encore le cas dans ce Woman and child mais la surenchère de drames auxquels doit faire face Mahnaz est telle qu’on finit par ne plus ressentir aucune empathie pour elle.
Drame intime
Jolie infirmière, Mahnaz est aussi veuve avec deux enfants dont un garçon adolescent turbulent, menteur et désobéissant qu’elle adore et à qui elle pardonne tout. Depuis peu, elle fréquente un ambulancier sans scrupule qui souhaite la pousser au mariage. Quand il envisage de la présenter à sa famille, chez elle, il exige qu’elle efface toutes traces de ses enfants. Ce qu’elle fait à contre-cœur.
Mahnaz qui vit avec sa mère et sa sœur s’exécute et place ses enfants chez son ex-beau-père. Mais tout s’emballe quand son fiancé croise sa sœur et que son fils meurt.
Semelles de plomb
Saeed Roustaee ne s’attarde pas sur le chagrin de la mère mais il choisit de filmer une succession de répercutions aux événements de ce week-end dramatique. Et au lieu de miser sur la subtilité qui aurait donné toute sa force et sa dignité à son récit et à son héroïne, il l’accable un peu plus. Face aux malheurs et humiliations qu’elle subit, n’importe qui aurait fuit au bout du monde ou se serait suicidé. Elle non et la scène finale apparaît comme une cruauté supplémentaire quand elle se voudrait réconciliatrice.
C’est vraiment dommage car la mise en scène est certes classique mais réussie comme la direction et le jeu des acteurs. Comme elles l’étaient déjà dans son film précédent : Leïla et ses frères en 2022.
L’ensemble du dossier est si lourd qu’on pourrait même soupçonner le réalisateur d’une certaine complaisance, d’une volonté malsaine de filmer la déchéance de cette femme, à laquelle elle résiste pourtant, alors que la société comme sa famille sont contre elles. Le statut de la femme en Iran est insoutenable, évidemment. Mais raison de plus pour ne pas accabler davantage son héroïne en lui imposant une seule porte de sortie : la résignation.
De Saeed Roustaee, avec Parinaz Izadyar, Payman Maadi…
2025 – Iran – 2h11
Woman and child de Saeed Roustaee était en compétition officielle au 78e Festival de Cannes. Il ne figure pas au palmarès. Sa date de sortie en salle reste inconnue.