La Thaïlande en force au 70e Festival de Cannes

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Non seulement les talents du cinéma thaï brillent et s’exportent. Mais, le pays met tout en oeuvre pour attirer les tournages. Comme le confirme Apiradi Tantraporn, la ministre du commerce du gouvernement royal de Thaïlande. Elle a répondu aux questions de Cine-Woman.

La Thaïlande, un nouveau territoire de cinéma

Depuis 12 ans, la Thaïlande organise à Cannes la Thaï Night. Un rendez-vous spectaculaire qu’honore la Princesse Royale Ubolratana Rajakanya Sirivadhana Barnavadi de sa présence.

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La Princesse Royale Ubolratana Rajakanya Sirivadhana Barnavadi lors de la 12e Thaï Night

Cet événement est l’occasion de mettre en avant les talents locaux reconnus à l’international, comme  Tony Jaa, qui joue dans Fast and Furious 7 et dans xXx Reactived. Y sont aussi mis en avant les tournages importants qui se sont déroulés sur place : le français Pattaya, les américains No Escape et Mechanic Resurrection ou une partie de l’animation et des effets spéciaux des derniers Disney, Zootopie et Vaiana.

Interview d’Apiradi Tantraporn, ministre

La Thaïlande est d’ores et déjà le premier centre de production et de post-production du Sud-Est asiatique. Mais, le pays a l’ambition de faire plus. Comme l’explique Apiradi Tantraporn, la Ministre du commerce du gouvernement royal de Thaïlande.

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Apiradi Tantraporn, la Ministre du commerce du gouvernement royal de Thaïlande

La Thaïlande est présente depuis 12 ans au Festival de Cannes, avec un événement plus important chaque année. Quel but cherchez-vous à y atteindre ?

Apiradi Tantraporn : L’objectif du Département de Promotion du Commerce Thaïlandais (DITP) qui organise l’initiative Thaï Business Matching Cannes 2017 est de créer un maximum de passerelles entre l’industrie cinématographique thaïlandaise et la communauté internationale. Il cherche à mettre l’accent sur les talents, le potentiel international des films thaïlandais. Mais aussi les capacités techniques des services locaux (production et post-production) et les attraits de la Thaïlande comme lieu de tournage.

Le Festival de Cannes est-il le seul événement international auquel vous participez? 

A.T : DITP est également présent à l’AFM à Los Angeles tous les ans.

Quelles nouveautés présentez-vous cette année? 

A.T : Le monde du cinéma thaïlandais est en phase d’expansion et de transformation rapide. Et l’une des dimensions les plus frappantes de ce changement est une ouverture croissante vis-à-vis de l’international. On voit de plus en plus de co-productions entre des compagnies thaïs et étrangères, notamment chinoises et indiennes. Par ailleurs, la Thaïlande vient de lancer cette année un programme de soutien financier aux productions étrangères tournant dans le pays. Ce nouveau « crédit d’impôt » qui peut atteindre 20% des dépenses locales, va probablement transformer encore plus la donne.

A part les films d’Apichatpong Weerasethakul ou Pen-ek Ratanaruang, le cinéma thaï n’est pas très connu en France. Comment l’expliquez-vous? 

A.T : La raison principale est que le cinéma thaïlandais a été pendant de nombreuses années focalisé sur son marché intérieur, et sur des productions commerciales. Mais une « nouvelle vague » de cinéastes thaïlandais émerge. Ceux-ci occupent un nouveau terrain. Celui d’un cinéma qu’on pourrait qualifier d’ « indépendant » au sens américain du terme. C’est moins expérimental qu’Apichatpong mais avec une dimension d’auteur toujours marquée et dans l’air du temps. Certains de ces cinéastes sont bi-culturels par éducation, ce qui renforce le potentiel international de leurs films. On voit aussi un changement d’attitude des sociétés de production thaïs, qui s’intéressent de plus en plus au marché international.

Quels sont vos atouts pour attirer les tournages ? 

A.T : La Thaïlande concentre une série unique d’atouts qui en font l’un des pays les plus attractifs au monde pour les productions étrangères. Le réservoir de talents ayant une expérience sur des films internationaux, que cela soit au niveau des acteurs ou des équipes, est incomparable. Le niveau technique des professionnels et des services (en production mais aussi en post-production, effets visuels et animation) est très haut. Les couts de production sont très compétitifs par rapport à l’Europe, les Etats-Unis ou la Chine par exemple.

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Durant la Thaï Night au 70e Festival de Cannes

Par ailleurs, le pays offre une multitude de lieux de tournage magnifiques, naturels comme urbains. Enfin, le sens de l’accueil et la gentillesse proverbiaux des Thaïs, ainsi que la qualité des hôtels et de la cuisine, garantissent une expérience réussie pour les équipes et talents étrangers. Et quand vous rajoutez à cela les nouveaux avantages financiers au titre du crédit d’impôt, la Thaïlande s’impose comme une évidence.

Quels types de films cherchez -vous à attirer sur les plateaux de tournages thaïs?

A.T : Dans le secteur du cinéma, il existe de multiples façons de coopérer. Sur un plan créatif comme sur un plan économique. L’objectif du DITP et de ces initiatives à Cannes est d’être un catalyseur. A charge pour les professionnels de définir leurs besoins et d’inventer les partenariats qui leur conviennent.

Propos recueillis par Véronique Le Bris

La Thaï Night s’est tenue le jeudi 18 mai 2017 au Carlton. Le Business Matching  a eu lieu du 18 au 22 mai 2017 de 10h heures à 16h au marché du film.

Pour toute demande d’information supplémentaire : contactez ask@thailandfilms.in.th ou connectez-vous à www.thailandfilms.in.th

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