Aya

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Aya de Simon Coulibaly Gillard s’intéresse aux conséquences du dérèglement climatique sur une communauté insulaire africaine. Le sujet est formidable mais son traitement trop confus. Aya fait partie de la sélection 2021 de l’Acid.

La prochaine extinction

Aya vit sur l’île de Lahou en Côte d’Ivoire menacée par l’avancée de la mer. Chaque jour, la vie du village en devient plus difficile. Même le cimetière est atteint. Les habitants du lieu, les uns après les autres, sont confrontés à des choix importants : faut-il sauver les âmes des morts avant que la mer ne détruise leurs tombes ou bien déménager au plus vite en emportant sa maison avec soi?

Aya de Simon Coulibaly Gillard - ACID 2021 - Cine-Woman
Aya (Marie-Josée Kokora) à la pêche avec Junior (Junior Asse)

Aya, toute jeune fille qu’elle est, n’a pas d’autres ambitions que de rester au village et de vivre comme sa mère a vécu avant elle. Mais Patricia sait que ce ne sera pas possible : leur famille est pauvre et a choisi de déterrer son mari plutôt que de rejoindre, avec son bébé,  le continent. Aya, elle, a toute la vie devant elle…

L’inconstance d’Aya

Mi documentaire, mi fiction sur les conséquences du dérèglement climatique sur la vie quotidienne d’un village et de sa population insulaire pauvre, traditionnelle, Aya avait tout pour remporter les suffrages : son sujet, la spectaculaire avancée de la mer, la destruction des tombes, la vie qui s’emballe… La réalisation de Simon Coulibaly Gillard reste trop accaparée par son héroïne et sa relation à sa mère. Et le film perd de l’intérêt.

Aya de Simon Coulibaly Gillard - ACID 2021 - Cine-Woman
La belle et insouciante Aya (Marie-Josée Kokora)

Aya n’a pas grand chose dans la tête à part le jeune d’homme dont elle veut être aimée. Elle ne fait rien de ses journées sauf quand sa mère le lui impose, n’a aucun projet. Elle a beau être magnifique, elle ne suscite pas grande empathie. Peut-être aurait-il mieux valu se centrer sur le personnage fort, charismatique de Patricia, la mère. Elle se bat dans un univers toujours hostile ce qui lui donne une autre épaisseur.

Un sujet en or

Le film manque aussi de structure et d’un point de vue rigoureux. Il flotte entre des séquences fortes de la mère confrontée aux difficultés – l’achat d’un poisson par exemple -, des images de la vie quotidienne ou des conséquences des avancées de la mer, la légèreté d’Aya. Reste un sujet en or qui mérite amplement non pas un mais des films.

De Simon Coulibaly Gillard avec Marie-Josée Kokora, Patricia Egnabayou, Junior Asse…
2021- Belgique/France – 1h30

Aya de Simon Coulibaly Gillard est présenté samedi 10 juillet à l’ACID. Date de sortie inconnue.

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