Un pays en flammes

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Filmer la pyrotechnie. C’est le projet ambitieux et maladroitement réussi de la réalisatrice Mona Convert avec ce film aussi documentaire qu’expérimental : un Pays en flammes. A l’ACID.

De feu et de sang

Le cinéma expérimental est peu fréquent au Festival de Cannes, contrairement au FID Marseille dont c’est la ligne éditoriale. Il reste judicieux d’en encourager la diffusion tant il est cantonné à des circuits trop confidentiels. Un Pays en flammes de Mona Convert s’inscrirait dans cette catégorie. Mais son film hésite trop entre le naturalisme de la vie à la campagne – bien que cette partie soit plutôt réussie- et la captation des lumières pyrotechniques dont la poésie nous échappe.

Un pays en flammes de Mona Convert - Cine-Woman
Préparation pour le grand feu

Drôle d’objet filmique que ce Pays en flammes qui, sans narration, raconte la fascination pour le feu . Mona Convert explique son geste parce qu’elle aurait, elle-même, été subjuguée par une famille d’une ferme landaise qui en plus de faire perdurer la tradition de tuer le cochon, adore les feux d’artifice. Là encore, il s’agit une tradition familiale et celle-ci semble encore plus vivace que celle-là. Donc dans les bois, pas trop loin d’un lac, trois générations s’allient autour d’ordinateurs, d’une sorte de table régie et d’installation de fusées lumineuses.

Un pays en flammes de Mona Convert - Cine-Woman
Tout feu, tout femme

Comme pour le cochon, personne ne manque à l’appel. C’est pourtant la fille Marie qui semble la plus motivée. C’est elle qui donne le la et le top départ des fusées, elle qui se risque aux expériences les plus ultimes, elle qui entretient la flamme… Peut-être s’épanouit-elle,  mais ni elle, ni la réalisatrice ne réussissent à faire partager ce feu qui les brûle. Sans doute parce que nous sommes habituées aux feux d’artifice professionnels beaucoup plus spectaculaires. Mais aussi parce que la distance que met la cinéaste entre son travail et le spectateur n’est pas la bonne. A force de voir se succéder des plans fixes, certains très enfumés, d’autres trop sombres puiqu’elle filme essentiellement la nuit, et malgré quelques réussites, elle le laisse à l’extérieur du film, sans jamais être l’emporter ni par l’émotion, ni par la beauté du geste. Dommage !

Documentaire expérimental de Mona Convert, avec la famille Auzier
2024 – France – 1h14

Un pays en flammes de Mona Convert sera présenté à l’ACID, le 22 mai à 20h. Sa date de sortie en salle de cinéma est inconnue.

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