Sur la ligne

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Avec Sur la ligne, la tchèque Andrea Sedlackova revient sur le système organisé du dopage en Tchécoslovaquie dans les années 1980. En mettant en scène deux sportives : une mère tenniswoman et sa fille, coureuse de demi-fond. Et c’est formidable!

Fair play

Anna a tout pour réussir : le moral, l’ambition et les qualités physiques qui font d’elle une super championne de course à pied. D’ailleurs, elle vient d’intégrer la prestigieuse école nationale d’athlétisme de Tchécoslovaquie. Avec l’opportunité d’être sélectionnée pour les prochains JO.

Le dopage organisé

Mais pour continuer à être la meilleure à l’entrainement et surtout en compétition, son entraîneur lui impose un traitement spécial. Il  commence à la doper aux stéroïdes anabolisants à son insu. Elle finit par s’en apercevoir.

Sur la ligne d'Andrea Sedlackova
Judit Bardos (Anna, au centre)

Mais, dans les années 1980 dans les pays de l’Est, être championne c’est aussi s’offrir une place vers la liberté, franchir de rideau de fer et enfin, revoir son père.

… et ausculté à la loupe

Beaucoup de films issus des ex-pays de l’Est règlent leur comptes avec le système communiste et sa dictature hyper-organisée. Mais, celui-ci a en plus l’originalité d’aborder un sujet majeur :  le sport. Sport qui fut longtemps le principal vecteur de la propagande du régime en Occident. Inspiré de faits réels, ce premier film met en évidence le dopage d’état, celui par le gouvernement de l’époque organisait lui-même. Le  refuser revenait à ne pas obtenir sa licence pour participer aux compétitions.

Sur la ligne d'Andrea Sedlackova
Judit Bardos (Anna, à droite)

Le film est situé au cœur de ce ping-pong de boycott qui a illustré l’Olympisme dans les années 1980 –des Etats-Unis quand les JO furent à Moscou en 1980, puis à l’inverse de l’URSS et des pays frères en 1984, quand ils ont eu lieu à Los Angeles. Il revient sur une période cruciale de notre historie récente, mais totalement révolue aujourd’hui.

Une belle réalisation

Le scénario, signée de la réalisatrice Andrea Sedlackova, qui, à la même période, a fui Prague pour la France, est bien construit, riche d’une intrigue et d’un dénouement inattendu.

Sur la ligne d'Andrea Sedlackova
Judit Bardos (Anna, à droite)

Largement convaincue par son sujet, elle parvient à filmer les entraînements sportifs de manière récurrente mais sans jamais être répétitive. Tout en s’amusant dans quelques plans symboliques à écraser sa sportive rebelle par d’énormes statues de Marx !

Sur la ligne : dans la course

Saluons la performance de la jeune actrice, Judit Bardos, qui s’est entraînée un an avant de rafler le rôle ! Et l’ambiguïté de sa mère, ancienne tenniswoman intransigeante, dont la carrière et l’ambition se sont fracassés en d’autres temps contre ce fameux rideau de fer.

Sur la ligne d'Andrea Sedlackova
Judit Bardos (Anna, au centre)

Sur la ligne est un film épatant que sa sortie en catimini et en plein été va desservir alors qu’il a raflé l’Atlas au Festival d’Arras 2014 et qu’il reste un témoignage rare et passionnant  sur ces années de plomb.

D’Andrea Sedlackova, avec Judit Bardos, Ana Geislerova, Roman Luknar…

République Tchèque – 2014 – 1h40

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