Les filles Désir
Des jeunes d’un quartier se retrouvent autour d’un centre de loisirs pour enfants. Les filles Désir de Prïncia Car était présenté à la Quinzaine des Cinéastes. Et l’ambiance de la salle était survoltée !
Sexe, mensonges et émancipation
Marseille est dans la place ! Les Filles Désir est le fruit d’un travail de huit années avec une bande de quartiers populaires de Marseille que le théâtre ou le cinéma peuvent amener à se dépasser. La réalisatrice Prïncia Car a rencontré ses jeunes à travers un atelier d’écriture et de théâtre.
Son premier film est le résultat de cette longue collaboration, de dialogues écrits tous ensemble à partir d’un récit commun. Cette expérience est une sorte de prolongement in vivo au film L’Atelier de Laurent Cantet, déplacé de la Ciotat à Marseille, neuf ans plus tard.
Le retour de Carmen
Omar est un grand gaillard costaud mais bienveillant. Il a réussi à rouvrir un centre d’activités pour enfants au cœur du quartier pauvre de Marseille où il habite depuis toujours. Il est entouré de la bande de copains de son enfance et de sa jeune chérie. Tout se passe bien durant cet été trop chaud, jusqu’au jour où Carmen revient parmi eux après sept ans d’absence.
Jolie fille en rupture avec sa famille, Carmen, qui est aussi la meilleure amie d’Omar depuis toujours, a décidé de rompre avec son passé de prostituée. Mais comment repartir à zéro quand la frustration sexuelle hante tous les garçons de son âge ? Et que la liberté et l’expérience de Carmen les questionne à chaque seconde ?
Des garçons et des filles
Filmée au plus près des corps et des visages, Les Filles Désir se vit surtout comme une expérience in situ, au sein d’un groupe de jeunes pas toujours représentés aussi sincèrement à l’écran.
Tous jouent très bien leur partition avec un naturel formidable et un accent prononcé, pas toujours facile à comprendre au début. Et comme ce sont eux qui ont aussi écrit les dialogues, leur façon de les dire semble juste.
Briser les codes
Si la représentation de ces jeunes d’aujourd’hui n’est pas des plus originales, les sujets abordés le sont plus : il est question de désir, d’initiation sexuelle, de bienveillance, de traditions, de main tendue, de résistance aux rapports de force habituels et surtout aux vieux relents du patriarcat dans la manière de traiter les filles.
Mais l’émancipation semble possible. Ce qui en fait un film féministe. Et c’est déjà beaucoup.
De Prïncia Car avec Housam Mohamed, Leïa Haïchour, Lou Anna Hamon…
2025 – France – 1h32
Les filles Désir, le premier film de Prïncia Car, a été présenté à la Quinzaine des Cinéastes. Il était éligible à la Caméra d’or. Sa sortie en salle est prévue le 16 juillet 2025.
