J10 – 75e Festival de Cannes

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Ça sent la fin. J10 – 75e Festival de Cannes soit le dernier jour avant le palmarès. Au menu, ultimes films, fêtes et fatigue.

Le cinéma français en question

Précautionneusement, j’avais annuler la place pour Le bleu du caftan, le nouveau film de Maryam Touzani, projeté à 8h30 du matin. Trop tôt pour moi, surtout en fin de festival. Au début, j’habitais trop loin. Ensuite, j’ai eu des problèmes à avoir des places, à la fin, j’étais trop fatiguée.

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Le bleu du caftan de Maryam Touzani

A 13h30, je vais voir Un beau matin le nouveau film de Mia Hansen-Love à la Quinzaine des réalisateurs. Il a reçu le Label Europa Cinéma. Pourquoi? Mystère ! Et comme on ne parle que des salles vides, du public qui déserte le cinéma auteur, me vient alors une question : qui peut avoir envie d’aller voir Léa Seydoux mettre son père, Pascal Gregory, à l’Ephad?

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Pascal Gregory et Léa Seydoux, les héros d’Un beau matin de Mia Hansen-Love

On objectera qu’il y a aussi une histoire d’amour contrariée dans le film. C’est vrai, mais elle est tellement conventionnelle, téléphonée  – ne serait-ce que dans ces dialogues du genre « tu crois que je n’en veux qu’à ton cul? Avec un gros plan sur le cul rebondi de Léa Seydoux – que l’on oublie presque aussitôt. Et c’est dur à croire quand on sait qu’il s’agit de Melvil Poupaud qui donne le change, un acteur que j’adore normalement mais qui est bien pâle ici. Heureusement que les apparitions de Nicole Garcia illuminent le film, même si elles sont trop rares.

J10 – 75e Festival de Cannes : l’heure de vérité pour l’avenir cinéma français

C’est un questionnement tout de même : le cinéma français va-t-il être capable de se réinventer suffisamment pour attirer à nouveau le public dans les salles ?

Je compte sur Un petit frère de Leonor Serraille dont j’avais adoré Jeune femme pour me convaincre que oui. Le film est confus, il se dilue dans les trois histoires qu’elle a voulu raconter alors que le personnage qui méritait toute l’attention était celui de la mère, venue de Côte d’Ivoire en France avec deux de ses fils et qui entend mener sa vie en toute indépendance : ses rapports aux hommes, à ses fils, à son pays d’origine et comme à celui où elle a décidé de vivre… tout faisait d’elle l’héroïne idéale d’un récit encore peu raconté, celui des africaines venues s’installer en France sans y rejoindre un mari.

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Un petit frère de Léonor Serraille

Au lieu de ça, on suit trois personnes en autant de chapitres qui, certes, se répondent un peu mais pas assez pour que le récit nous tienne en haleine. Trop d’ellipses, trop de pistes sont évoquées mais pas assez tenues pour que l’on ne s’ennuie pas.

Les premiers prix commencent à tomber. A de rares exceptions près, c’est le cinéma des pays émergents qui semblent le plus innovant. Mais qui aura la curiosité d’aller le voir en salle?

© Les films du Nouveau Monde – Ali n’ Productions – Velvet Films – Snowglobe
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