The best offer

Faux semblants

Il est des films, des oeuvres  où les femmes jouent apparemment un rôle très mineur alors qu’elles en sont un élément central, majeur. « The best offer », le dernier Giuseppe Tornatore (Cinema Paradiso), est de ceux-là. 

Homme d’art…

Virgil Oldman, un commissaire-priseur très respecté, fait la pluie et le beau temps sur le petit monde de l’art. Expert hors pair, il valide d’un seul regard si un tableau est un original, recherché et quelle valeur il peut bien avoir. 

Georges Rush (Virgil) et sa collection

A ses yeux, l’art est au-dessus de tout. Largement au-dessus de l’amour dont il a esquivé les tentations tout au long de sa vie. Il ne vit que pour la peinture et s’est d’ailleurs constitué une collection très privée, qu’il n’a jamais montrée à personne. Une collection uniquement composée de portraits de femmes. 

… et de goût

Claire Ibbetson, l’héritière d’une maison très richement ornée et meublée, lui donne rendez-vous pour évaluer son nouveau patrimoine. Virgil ne la connaît pas mais finit par se rendre dans la fameuse demeure. Il tombe immédiatement sous le charme des multiples oeuvres qui la ornent. Mais encore plus sous celui de Claire, qui refuse pourtant de se présenter à lui et n’accepte de ne lui parler qu’au téléphone. 

Georges Rush et Sylvia Hoeks

Intrigué, piqué au vif, Virgil Oldman finit par tomber amoureux et par se dévoiler. Mais, Claire est-elle bien celle qu’elle prétend être? Trop tard, Virgil est déjà désarmé… 

Le jeu de l’amour et du grand art

Les films sur les passions feutrées dans le monde de l’art m’ont toujours passionnée. Et celui-ci est un coup de maître dans ce genre très particulier. Parce qu’il se complait dans cet univers poussiéreux, arrogant, distancié du quotidien, plus beau que la vie et en profite pour nous emporter dans une histoire folle. Forte. Puissante. Bouleversante. 

Sylvia Hoeks et Geoffrey Rush

Jamais la face cachée, la part d’ombre de Virgil, abominable sur le plan humain mais tout dévoué à sa passion pour l’art, et pour les femmes, et pour la représentation des femmes dans la peinture, ne nous est dissimulée. Cet homme est, à la fois, un handicapé du coeur et un esthète de l’amour, un amoureux transi et un misogyne méfiant. Bref, un candide idéal qui découvre sur le tard les joies du désir. A ses risques et périls. 

Thriller esthète

Et comme Giuseppe Tornatore, le réalisateur de « Cinema Paradiso », est un merveilleux raconteur d’histoires, il nous envoûte littéralement dans ce suspens pictural et amoureux, dont il est bien difficile de prévoir comment il finira. ET où la femme sacralisée, mystérieuse, séductrice… finit par reprendre sa place. Justement. Du grand art, en somme. 

De Giuseppe Tornatore avec Geoffrey Rush, Jim Sturges, Sylvia Hoeks, Donald Sutherland….

2013 – Italie – 2h10