L’interview de Cécile de France

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Céline de France est la voix unique de la formidable série animée Culottées, diffusée jusqu’au 17 avril 2020 sur France 5 et jusqu’au 8 juillet 2020 sur france.tv.  Défi ou performance?

« En regardant le visage de chaque héroïne, une voix venait toute seule »

Trente héroïnes, trente narratrices et encore bien plus de personnages secondaires ! Cécile de France fait TOUTES les voix de la série TV animée Culottées, adaptée des albums girl power de Pénélope Bagieu, ! Et sa prouesse tient, non pas à ce qu’on ne s’en aperçoive pas, mais à ce qu’elle créée à la fois une unité et une dynamique. L’actrice a raconté à Cine-Woman comment elle avait travaillé.

L'interview de Cécile de France - cine-woman
Cécile de France est la voix unique des 30 épisodes de Culottées, de tous les personnages

Comment êtes-vous arrivé sur la série Culottées ?

Cécile de France : On me l’a proposé ! On m’a envoyé les BD de Pénélope Bagieu que je ne connaissais et j’ai tout de suite adoré.

Vous y êtes faites toutes les voix. Est-ce un choix de votre part ?

C d F : Non, ça aussi on me l’a proposé et j’ai trouvé ça hyper excitant ! D’habitude, on me demande de faire des voix proches de la mienne. On n’a rarement l’occasion de moduler sa voix pour en faire d’autres, celles de personnes âgées ou d’enfants. Alors que ce qui est rigolo quand on est acteur, c’est de faire d’autres voix.

Comment vous y êtes-vous préparée ?

C d F : Au premier épisode, je me suis dit qu’il ne fallait qu’on reconnaisse ma voix quand je faisais un homme. Mais, ce n’est pas le but ! Finalement, j’ai décidé d’apporter le plaisir et la joie que j’ai à jouer puisque c’est ma passion. Je ne suis donc pas du tout dans la performance vocale mais dans le jeu. Ce sont les héroïnes qui sont mises en avant, celles dont on découvre la vie, qui se sont battues, ont affronté l’adversité, ont risqué gros pour changer leur existence et la société toute entière.

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Annette Kellerman, nageuse hors pair qui a inventé la maillot de bain pour améliorer encore ses performances et brilla un temps à Hollywood

Avez-vous pris ces rôles comme un défi ?

C d F : Pour une actrice, il est passionnant d’incarner, même en 3 minutes, des femmes iconiques, universelles, courageuses, qui ont osé faire que ce qu’elles veulent en engageant toute leur vie et en menant un combat avec beaucoup d’audace, de force de caractère, d’entêtement… Chacune d’elle est un rôle merveilleux.

Concrètement, comment avez-vous enregistré ces voix ? Une à une ou au fil d’un épisode ?

C d F : Le premier épisode que j’ai enregistré est celui d’Annette Kellerman. J’ai essayé de le jouer d’une traite comme quand je lis un livre à mes enfants, en me disant qu’il y aurait ainsi une fluidité. Techniquement, ce n’est pas si simple. Ca va trop vite ! Par la suite, j’ai préféré enregistré trois pistes : la narration, l’héroïne puis tous les personnages secondaires.

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Christine Jorgensen né dans un corps de garçon mais femme dans sa tête, fut la première à revendiquer publiquement la nécessité d’être soi-même

Y a-t-il eu une héroïne dont la voix vous a posé problème ?

C d F : J’ai eu du mal avec Christine Jorgensen qui est transgenre. Elle nait avec un corps de garçon, avec un organe masculin puis entame une transformation qui la rend ce qu’elle est dans sa tête, une femme. J’ai cherché et fini par trouver voix subtile, pas caricaturale. La clé, c’est l’émotion et la sincérité. Il a constamment fallu oublier la performance pour être au plus près du combat de ces femmes, avec une forme de respect et d’humilité pour toucher le cœur de ceux qui regardent.

Vous êtes vous forcée à avoir une voix différente pour les 30 héroïnes ?

C d F : Non. Je mettais beaucoup amusée pour la première. Puis, je me suis dit « mince ! Comment je vais faire pour les autres ? Impossible de trouver 30 voix différentes ! ». J’ai discuté avec les productrices et les réalisatrices. J’en ai conclu de ne pas trop réfléchir et de laisser une pulsion créatrice sortir. En regardant le visage de chacune, une voix venait toute seule.

Avez-vous joué sur les accents, Cécile de France ?

C d F : Non, justement pour éviter toute caricature.

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Grâce à Agnodice gynécologue qui a dû se travestir pour exercer, Athènes autorise la médecine aux femmes.

A laquelle de ces Culottées vous êtes-vous la plus attachée ?

C d F : Je réponds souvent Lozen, la guerrière chamane, mais je vais vous parler Agnodice, qui a vécu 350 ans avant JC. Elle a pratiquement risqué sa vie pour devenir gynécologue, un métier alors interdit aux femmes. Elle a permis aux femmes la possibilité d’accoucher sans risquer leur vie.

Quelles qualités trouvez-vous à ces Culottées, la BD comme la série TV ?

C d F : Les deux sont joyeuses, efficaces informatives, drôles, poétiques et accessibles à tous. Ce sont des modèles qui font réfléchir, qui donnent envie. Et toute l’équipe artistique, de production et de création était à l’unisson.

Et vous êtes vous engagée autrement ?

C d F : Je n’ai pas pour tempérament d’être politisée et militante. Je m’engage à travers mes rôles, notamment en cherchant des vraies héroïnes féminines, puisqu’il y a plus de rôles pour les hommes que pour les femmes.

Propos recueillis par Véronique Le Bris

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