Fashion Mix

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Ce que la mode française doit au reste du monde

Fashion mix, mode d'ici, créateurs d'ailleursDior, Chanel sont nés en France. Mais, ni Yves Saint-Laurent, ni Pierre Cardin, ni Karl Lagerfeld. Et ce ne sont évidemment pas les seuls! 

Depuis ses débuts, au milieu du XIXème siècle, la mode qui s’est épanouie en France n’a cessé d’être créée, manipulée, bousculée, influencée par des talents venus du monde entier. Fashion mix, l’exposition qui se tient jusqu’au 31 mai 2015 au Palais de la Porte Dorée à Paris, leur rend hommage. Et ce n’est que légion. 

Des débuts anglais

Pour arriver au lieu de l’exposition, il faut d’abord traverser un hall art déco majestueux, puis gravir un escalier sur deux étages. Deux étages durant lesquels sur une échelle du temps, vous revivez les grandes dates de l’immigration en France et les noms de ceux qui l’ont fournie. En haut, sur la droite, au fond encore à droite, vous parviendrez à une galerie blanche, très simple et dans laquelle sont exposés quelques 120 modèles, tous plus somptueux les uns que les autres, une dizaine de chaussures et pas moins de 150 documents.

Charles Frederick Worth, le créateur anglais de la haute couture françaiseLa robe Fragonard de Vivienne Westwood

Le parcours débute avec Charles Frederick Worth, l’anglais qui a inventé la haute couture, à Paris. Il fut le premier à signer ses robes, à organiser des défilés et à varier ses collections selon les saisons. Exubérant comme le seront de nombreux créateurs britanniques – Vivienne Westwood ou John Galliano -, Worth a laissé sa trace et inventé un modèle encore en vogue aujourd’hui. 

Le brevet d'invention de l'étoffe plissée-ondulée

Dans sa première partie, ce parcours qui suit à la fois une organisation chronologique et géographique. L’inventeur hispano-italien de Mariano Fortuny, qui a breveté le premier tissu plissé permanent, précède la présentation ludique et artistique d’Elsa Schiaparelli et de ses descendants italiens, le génie espagnol de Balenciaga, puis l’arrivée de créateurs aux origines beaucoup plus variées. 

… aux folies belges et japonaises

Au détour d’une vitrine, on observe avec admiration l’escarpin sur lequel les principaux monuments de Paris ont été peints à la main, en minuscule. On apprend aussi que c’est la mère d’Olivier Assayas, la hongroise Catherine de Karolyi, qui a inventé la boucle en H des ceintures Hermès

Titre d'identité et de voyage de la créatrice hongroise Catherine de Karolyi

Arrive ensuite la révolution japonaise qui bouleversa en profondeur les codes de la mode française, bientôt largement sous influence de l’école belge ou flamande. 

Rien n’est acquis

Non seulement, les 120 pièces sont toutes d’exception, mais l’exposition a l’habile idée d’agrémenter ces somptueuses tenues de documents d’époque : coupures de journaux, documents administratifs, décrets de naturalisation, cartes de réfugiés… Et l’on comprend alors que quelque que soit le talent, quel que sera l’apport du nouvel arrivant, l’accès à notre pays n’est jamais facile. 

Fashion mix, mode d’ici, créateurs d’ailleurs.

Au Musée de l’histoire de l’immigration, Palais de la Porte Dorée. 75012 Paris.
En partenariat avec le Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris. 
Du 9 décembre 2014 au 31 mai 2015. mardi/vendredi 10h-17h30; sam/dim 10h-19h. 

© Charles-Frederick-Worth-photographié-par-Charles-Reutlinger,-Inde-1885-©-Charles-Reutlinger-.-Galliera-.-Roger-Viollet
Vivienne Westwood, robe Fragonard, 1991 Soie imprimée, rehauts de peinture acrylique Collection Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris © Eric Emo / Galliera / Roger-Viollet
Brevet-déposé-par-Mariano-Fortuny-y-Madrazo-(1871-1949-)-pour-un-genre-d’étoffe-plissée-ondulée.-Source–Archives-INPI
Archives familiales.

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