Party girl

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Présenté en ouverture du Certain Regard à Cannes 2014, Party girl, au titre alléchant et à la réputation alléchante, a reçu la Caméra d’or au Festival de Cannes 2014. Une surprise tant la déception est à la hauteur de la rumeur qui l’a précédée.

Triste parti

Party girl suit une vieille danseuse de cabaret, qui continue tout de même à y traîner, à y avoir sa chambre même si elle n’y danse plus. Elle boit, se bourre même sévèrement la gueule au comptoir en incitant  les mecs qui rôdent à consommer ou en provocant ses copines de condition, plus jeunes qu’elles.

Angélique, marquise déchue

Pourtant, la vie d’Angélique est en passe de basculer car un de ses clients/admirateurs lui demande de l’épouser. Contre toute attente et surtout contre sa volonté, elle accepte et déménage dans la maison simple mais confortable de cet ancien mineur, Michel, un gros ours charmant et attentionné qui ne demande qu’à prendre soin d’elle.

Angélique et son second fils, Mario

Et à faire connaissance des quatre enfants qu’Angélique a eut avec des amours de passage, et dont une, la plus jeune, a été élevée dans une famille d’accueil. Même si l’âge venant et le confort sont une tentation forte, Angélique ne parvient pas à faire le deuil de sa vie précédente.

Ennui

Ce portrait de femme borderline aurait pu être attachant, intéressant mais là, il est d’un rare ennui. Non seulement, on ne la voit que rarement festoyer – elle est décrite dans le pitch comme aimant la vie et les hommes – et on la voit quasiment seule, devant son verre ou parfois, en train de tenir la dragée haute à ses copines de cabaret, mais jamais dans le cœur de l’action. Ni séduite, ni entreprenante, ni joyeuse.

 

Angélique (à droite devant) et ses copines de cabaret

C’est plutôt son côté mère de famille atypique, en rupture avec certains de ses enfants qui l’aiment bien quand même – ils lui disent tous dans  une séquence un peu tire-larmes lors de son mariage -, mais là, encore, elle est montrée comme un électron libre de la maternité qui assume plus ou moins ses choix, choix qui ne seront jamais explicités.

Mal filmer la vraie vie

Les rôles sont tenus par les protagonistes de la vraie vie, la vraie Angélique joue avec ses propres enfants, dont l’un (le parisien) est un des  réalisateurs du film. Avec un bonheur relatif -certains scènes sonnent terriblement faux-, Joseph Bour, qui joue Michel, étant celui qui s’en tire le mieux, lui qui déborde de tendresse pour cette femme trop libre (et trop égocentrique pour lui).

Michel, Angélique et ses enfants

Mais, le pire est sans doute la mise en scène complètement brouillonne, pleine de clichés, de gros plans mal maîtrisés. Le premier quart d’heure est à cet égard affligeant : on suit de trois quarts dos cette femme dans la nuit, dans son monde dont elle nous révèle deux/ trois clés sans intérêt. Ca commence mal, le film se rattrape un peu par la suite pour finir à peur près au niveau du début, avec des plans, des corps tronçonnés qui n’ont aucun sens.

Glauque

Du coup, on se désintéresse complètement de cette femme et de sa famille, non par ce qu’elle est, mais par ce qu’il nous est montré d’elle. Son quotidien est si vide, si glauque, sa quête si vaine qu’on ne regrette surtout pas de n’avoir pas eu une mère comme elle. C’est tout dire!

De Marie Amachoukeli, Claire Burger, Samuel Theis. avec Angelique Litzenburger, Joseph Bour, Mario et Samuel Theis

2014 – France – 1h36

Le film a obtenu la Caméra d’or 2014 (meilleur premier film toutes sélections confondues) et quelques autres prix à Un Certain Regard, à Cabourg, à Paris Cinéma  et à Odessa.

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