Que ma volonté soit faite
Derrière ce titre à la morale catholique, se cache une charge punitive contre les femmes et leur désir. Que ma volonté soit faite, le troisième film de Julia Kowalski, est présenté à la Quinzaine des Cinéastes.
Chasse aux sorcières
Une famille polonaise gère une ferme d’élevage de bovins dans la campagne française. Au moment où la sulfureuse voisine (Roxane Mesquida, très bien mais déjà vue si souvent dans ce rôle, n’a-t-elle pas envie d’autre chose? ) vient débarrasser la maison de ses parents pour la vendre, une drôle d’épizootie atteint les vaches. Avant de mourir, elles libèrent une sorte de flaque visqueuse que le vétérinaire (Jean-Baptiste Durand) voudrait faire analyser – il ne le fait pas, on ne sait pas très bien pourquoi-.

Nawojka (Maria Wrobel, pas mal du tout) , la jeune fille de la famille polonaise que ses deux frères traitent comme une merde – ils l’appellent « balai de chiottes » -, se sent responsable de ce désordre. Elle pense avoir hériter de la malédiction de sa mère, morte et adoratrice de Satan. Il faut dire qu’elle est en proie à un éveil sexuel qu’elle n’arrive pas à maitriser et qui lui donne un étrange pouvoir morbide (mais pas toujours présent, un problème de scénario sans doute). Elle est notamment attirée par le vétérinaire qui est le seul homme à la respecter à peu près. Evidemment, la situation dérape. Quand la voisine s’invite par provocation au mariage du frère de Naw, la vodka aidant, la chasse aux deux sorcières peut commencer…
Si on doit trouver des qualités au film, retenons la photo, les acteurs qui sont bons dans la partition qu’ils ont à jouer et la musique. Le reste…
Un film à charge contre les femmes
Une héroïne maltraitée (on vous épargne une des scènes finales quand elle revient maculée de boue), une tentative de viol inutile, la condamnation à priori d’une jeune femme libérée – elle porte une atelle comme une jarretière ! – des hommes presque tous réduits à l’état de bête et/ou d’ivrognes… Il faut avoir le cœur bien accroché pour subir pendant 1h35 autant de charges symboliques et réelles contre les femmes, leur désir et leur volonté d’émancipation.
Pourquoi reprocher aux hommes leur misogynie quand autant de femmes – une scénariste-réalisatrice, une productrice et une distributrice – s’en chargent autant ? La réalisatrice (révélée par Crache-Cœur) peut sans doute se réfugier derrière sa morale catholique pour se/ les flageller autant ! Ca n’excuse rien, et sûrement pas l’exposition que lui offre la Quinzaine des Cinéastes en la sélectionnant. Honteux !
De Julia Kowalski, avec Maria Wrobel, Roxane Mesquida, Jean-Baptiste Durand, wojciech Skibinski, Raphaël Thierry…
2025 – France/Pologne – 1h35
Que ma volonté soit faite, le troisième film de Julia Kowalski, est présenté à la Quinzaine des Cinéastes, le 16 mai. sa date de sortie en salle n’est pas encore connue.
©grande-ourse-films-venin-films