Little go girls

Share

A Abidjan, les prostituées les plus cheaps sont appelées les « go ». Eliane de Latour s’intéresse à leur quotidien et leur consacre un documentaire singulier, Little go girls, un film raté.

Prostituées sous clichés

En Côte d’Ivoire, les little go girls sont ces jeunes filles qui, pour échapper à la violence de leur famille – ce qui n’est jamais dit dans le film – se prostituent dans les zones les plus pauvres : le ghetto, la plage, la rue… pour des sommes dérisoires (1,50€ la passe).

Little-go-girls-rue rose
Eliane de Latour, qui a signé en 2000 le formidable Bronx Barbès, toujours sur les bas-fonds et la violence des villes africaines, a d’abord approché ces little go girls par la photo. Elle prétexte de partager avec elles les bénéfices de l’exposition en Europe qu’elle leur a consacrée pour les retrouver et faire ce film.

La vie quotidienne des little go girls

Elle en suit donc quelques unes dans leur quotidien diurne, quand elles vaquent à leur occupation – dormir, nourrir leurs enfants, laver leur linge, la vaisselle, se préparer pour la nuit etc. – en nous les présentant plus ou moins. Avec un objectif avoué : leur rendre leur humanité, leur dignité en les rendant visibles.

Little-go-girls-lassitude
Certaines veulent quitter le trottoir, sa violence qu’on ne verra jamais. Elles s’unissent, finissent par partager une chambre d’hôtel puis un appartement – la casa – où elles se reconstruisent peu à peu… Avant d’en être chassées.

Out of focus

Si le propos est hautement louable et l’implication d’Eliane de Latour totale et sincère, la réalisatrice se contente de filmer – plutôt bien- ces instantanés de vie à peine commentés ou quand ils le sont peu décryptés. Sans forcément apporter quoique ce soit de plus que ne le ferait une expo photo ( qui a donc déjà eu lieu).

 

Little-go-girls-rue-bleue

On peine du coup à comprendre, à partager la douleur de ses pauvres filles, par ailleurs très pudiques, parce qu’elles n’en disent rien, ne montrent pas grand chose à part une lassitude, voire un fatalisme.
Et l’on reste extérieur, presque indifférent à leur sort, à leur quête. Comme si à trop se méfier de juger, on finit par ne rien comprendre. Dommage.

Documentaire d’Eliane de Latour

2015 – France – 1h18

(Visité 303 fois, 1 visite(s) aujourd'hui)
Share