La vie après Siham
Quand il perd sa mère Siham, le réalisateur Namir Abdel Messeeh fait parler son père pour saisir ses racines égyptiennes. La vie après Siham est présenté à l’Acid 2025.
Apprendre à faire le deuil
Namir Abdel Messeeh a toujours filmé les siens. Il avait même promis à sa mère Siham de réaliser enfin « un vrai film ». Mais elle est malheureusement décédée avant qu’il n’ait pu mener son projet de fiction à terme. Il filme toutefois ses obsèques et décide ensuite d’interroger son père Waguih sur ce que fut leur vie, si singulière.

Mais Waguih est taiseux et n’est qu’une version de l’histoire. Si, à travers des lettres intimes, il se remémore le début de ses amours avec Siham, il n’en connaît pas forcément tous les ressorts. Pendant dix ans, en provocant son père, en étudiant les lettres, les photos et autres souvenirs familiaux, en visitant la famille restée en Egypte, Namir Abdel Messeeh va ainsi enquêter sur ses racines et finalement donner une pérennité à ses parents dont il redoute la perte.
L’Egypte à l’écran
Pour enjoliver ce voyage intime dont il ne pourra jamais tout connaître, Namir Abdel Messeeh a la très bonne idée d’illustrer ses recherches par des extraits de films de la grande époque du cinéma égyptien et qu’on ne voit plus jamais. Certains sont signés Youssef Chahine, d’autres sont des bluettes romantiques pleines d’emphase qui collent à la personnalité charismatique de sa mère Siham.
Evidemment, on comprend qu’à travers cette quête familiale riche, loin d’être lisse, c’est évidemment le deuil de ses parents que Namir Abdel Messeeh est en train de faire et qu’il choisit de le faire en douceur. Si la démarche n’est pas des plus originales, le destin de sa famille ne l’est plus non, même s’il n’est pas toujours expliqué. Son père a fui l’Egypte après avoir été prisonnier politique à l’époque de Nasser pendant cinq ans. C’est ensuite qu’il a connu Siham, comme lui chrétienne et originaire du nord du pays.
Une famille et ses manques
On saisit mal les ressorts de cette union tardive qui a fini par durer toute une vie. L’affection se transmet pourtant au delà, jusqu’à ses enfants que le réalisateur filme aussi, parfois avec humour. Pourtant, dans cette exposition intime, il manque quelques clés et une émotion qui rendraient ce film personnel beaucoup plus universel.
Documentaire de Namir Abdel Messeeh
Avec Siham, Waguih, Nemine et Namir Abdel Messeeh…
2025 – France/Egypte – 1h16
La vie après Siham de Namir Abdel Messeeh est présenté le mardi 20 mai à l’Acid Cannes. La date de sa sortie dans les salles françaises n’est pas encore connue.