Ma mère est folle

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Diane Kurys (Diabolo menthe, Cocktail Molotov…) revient pour son 14e long-métrage avec Ma mère est folle. Qu’attendre d’un film au titre si fédérateur ?

Pour le meilleur et pour le pire

Bien plus que le mariage, la relation qui nous lie tous à notre mère pourrait être résumer dans cette formule. Et ce n’est pas Baptiste ( le chanteur Vianney) qui dira le contraire.

Ma mère est folle de Diane Kurys - Cine-Woman
Nina (Fanny Ardant), Nono (Jules Rotenberg) et Baptiste (Vianney) en plein go-fast

Sa mère débarque chez lui, à Rotterdam, alors qu’il ne l’a pas revue, qu’il ne lui a pas parlé depuis deux ans. Il ne comprend pas pourquoi elle est là. Et encore moins ce que fait cet enfant de 10 ans avec elle.

Retrouvailles rocambolesques

Fantasque, menteuse, originale, pas très fiable mais aimante, elle lui cache ses ennuis d’argent qu’elle compte combler en dealant. Il la dissuade, elle persiste et se fait avoir tant elle est naïve ou généreuse parfois.

Ma mère est folle de Diane Kurys - Cine-Woman
Baptiste (Vianney) et Nina (Fanny Ardant) en pleine réconciliation

Sur le chemin du retour et après moules péripéties, tous les protagonistes finissent par se retrouver quelques jours chez un de ses richissimes amis, un ex. Et cette cohabitation, ces vacances imprévues vont paradoxalement ressouder la famille.

Ma mère est folle mais surtout irresponsable

Film étrange à cheval entre la comédie et la dramatique familiale, Ma mère est folle a autant de défauts que de qualités. Et c’est dans ses faiblesses apparentes qu’il est le plus fort.

Ma mère est folle de Diane Kurys - Cine-Woman
Nina (Fanny Ardant) ne fait pas que fumer des pétards, elle deale aussi. En beauté!

Son titre d’abord. Ce postulat n’interroge pas et représente mal le contenu du film. Nina magnifiée par une Fanny Ardant sublime mais parfois caricaturale, n’est pas folle. Au mieux, c’est une originale gâtée par la vie, sans aucun sens pratique. De plus, elle a vécu au-dessus de ses moyens pourtant importants. Elle vit dans une superbe maison signée Mallet-Stevens, dont les murs intérieurs sont couverts de tableaux. Elle est menacée pour une somme désuète que  sur la seule vente d’un tableau ou d’un meuble suffirait à rembourser. Mais non, elle préfère dealer !

Et le film bancal

Son fils, ensuite, plutôt bien joué par Vianney, est au contraire, rangé, strict, effrayant dans sa banalité, dans son envie de ne rien laisser dépassé. Leurs chemins se sont écartés, mais la caricature de leur vie respective va les rapprocher.

Ma mère est folle de Diane Kurys - Cine-Woman
Baptiste (Vianney) et Nina (Fanny Ardant)

Le scénario, enfin, est complètement bancal, improbable et impossible à avaler mais c’est justement dans cette outrance involontaire qu’il est le plus intéressant. Le séjour chez ces amis est improbable, la réconciliation mère-fils aussi et la résolution encore plus. Mais, rien n’aurait dû être sage pour que le film fonctionne.

La vie et rien d’autre

Ma mère est folle est décevant mais paradoxalement, cette comédie naïve, hors sol, offre un retour fantasque (parfois exaspérant) à Fanny Ardant. Et ne fois de plus, un pan de la vie de Diane Kurys qui, après son adolescence dans Diabolo Menthe, ses premières amours dans Cocktail Molotov …. aborde la relation mère-fils. C’est son fils Sacha Sperling qui en a écrit le scénario…

De Diane Kurys avec Fanny Ardant, Vianney, Arielle Dombasle, Patrick Chesnais…

France – 1h35 – 2018

© Alexandre-Films / Valérie Nagant
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