White bird

Loin du paradis

L’ennui naquit un jour de l’uniformité… Ou de la conformité à l’American Dream, selon Laura Kasischke dont le roman Un oiseau blanc dans le blizzard est ici adapté par le décapant Gregg Araki. 

Une vie trop étroite

Kat a 17 ans, un boy friend next door, une petite bande d’amis précieux et une famille étrange, froide. Un jour, sa mère, Eve, disparaît. Kat en est sûre, elle ne reviendra pas et ne semble pas plus affectée que cela par sa disparition. 

Shailene Woodley et Shiloh Fernandez

Pourtant, sa mère lui était très dévouée. Comme à son mari, comme à sa famille, comme à son foyer et surtout comme à l’image impeccable de la femme américaine parfaite des années 1960 qu’elle croit qu’on attend d’elle. Mais, qu’elle n’arrive plus à tenir, face à un mari fadasse qu’elle méprise profondément. 

Petite ambition

Cette disparition finit par perturber les rêves de Kat alors en pleine découverte de la vie, de sa sexualité et de son pouvoir de séduction. 

Shailene Woodley

A priori, White bird semble être un petit film. Rien d’explosif comparé aux fils précédents d’Araki – Mysterious skin, Kaboom–  connu pour appuyer sur les perversions de la société américaine.

… mais grande révélation

Mais, cette plongée très 80’s -la bande son est excellente- dans une famille apparemment bien sous tous rapports, dont les dysfonctionnements subtils sont savamment dissimulées derrière les fenêtres de leur pavillon de banlieue, est d’une finesse de vue qui la rend à la fois extrêmement crédible et parfaitement dérangeante. 

Eva Green

Sans sommation, sans porte voix, White Bird est en fait un des films les plus cruels sur la famille américaine et sur la place de la femme en son sein vus depuis bien longtemps. Aussi perturbant que Loin du paradis de Todd Haynes , mais avec une modestie qui lui donne une efficacité encore plus redoutable. 

Duo d’actrices au top

Avec seulement quelques personnages tous savamment définis – même si le père et le boy friend sont plus caricaturaux – , Araki dresse un portrait au vitriol de cette société des apparences superbement interprété par Shailene Woodley,  parfaite et par une Eva Green, épatante, d’une beauté renversante et d’une fragilité vacillante bouleversante. Depuis le temps qu’on vous dit qu’Eva Green est la meilleure actrice française de sa génération… 

De Gregg Araki, avec Shailene Woodley, Eva Green, Christopher Meloni, Shiloh Fernandez…

2013 – USA – 1h31