Mistress America

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Mistress America du couple Noam Baumbach et Greta Gerwig ou la meilleure preuve qu’une recette s’use et qu’il faut avoir l’humilité de se remettre en cause pour continuer à avoir du talent.

Une Frances Ha sans charme

Déçue par sa première année à l’Université, Tracy (Lola Birke) ne trouve d’intérêt à sa nouvelle vie new-yorkaise que quand elle rencontre sa future demi-sœur, la fantasque Brooke (Greta Gerwig).

Mistress America, une looseuse classe

Celle-ci l’embarque dans son existence foutraque, fauchée mais bien plus excitante que celle, rangée, frustrante des jeunes universitaires. Du loft que Brooke squatte à son projet avorté de restaurant en passant par un voyage improbable auprès de son ex au fin fond du Connecticut, Tracy va ainsi trouver une matière inespérée pour ses projets littéraires.

Lola Kirke dans Mistress America

Quand il reste si peu de souvenirs d’un film vu un mois auparavant, c’est plutôt mauvais signe. Certes l’argument du film peut sembler faible, même si la solitude de la vie étudiante dans une ville prétendue excitante est un bon terrain de départ.

Duo de girls

Ce n’est donc pas là que le bât blesse. Rien n’à dire non plus du côté des actrices, même si la jeune Lola Kirke, croisée dans Gone girl de David Fincher, vole la vedette et sa fraîcheur à Greta Gerwig, qui en fait des tonnes et dans un rôle trop proche mais moins intéressant que celui de Frances Ha qui l’avait révélée.

Greta Gerwig dans Mistress America

Non, la faute à un scénario lourd, extrêmement bavard qui devient sur la longueur une sorte de caricature de ce que le couple Noah Baumbach et Greta Gerwig, justement avait réussi dans ce fameux Frances Ha, en 2012.

Trop de succès tue l’inspiration

Comme si ce brillant auteur qu’était Noah Baumbach à ses (presque) débuts, lorsqu’il fût révélé par son troisième film, Les Berkman se séparent, pêchait parce qu’on pressentait déjà chez lui : une arrogance et une suffisance, qu’il n’arrive plus à dissimuler désormais.

Greta Gerwig et Lola Birke dans Mistress America

Mistress America ne vaut donc pas mieux que son film précédent, While we’re young avec Ben Stiller et Naomi Watts, là encore une belle idée – un vieux couple refuse de vieillir et en devient pathétique – gâchée par une absence criante d’humilité et donc de drôlerie.

De Noah Baumbach, avec Lola Kirke, Greta Gerwig, Matthew Shear…

2015 – USA – 1h24

© Twentieth Century Fox 2015

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