13 jours, 13 nuits
Le nouveau film de Martin Bourboulon, 13 jours, 13 nuits raconte l’évacuation de l’ambassade de France à Kaboul à l’arrivée des talibans en 2021. Un film d’action à l’américaine qui ne manque pas de punch. Présenté hors compétition au 78e Festival de Cannes.
Un Argo français
Depuis le 15 août 2021, les talibans ont repris le pouvoir en Afghanistan. Au grand dam d’une partie de la population locale qui va tout tenter pour fuir ce régime atroce et qui a érigé la phallocratie en base de sa dictature. Mais comment fuir ?

Dans la panique provoquée par le retour de ces barbus en armes, l’Ambassade de France est restée pendant 13 jours et 13 nuits une sorte de refuge et possiblement la seule échappatoire contre ses fous furieux, la seule porte ouverte à un avenir sans joug. Et cela, grâce à un homme, le commandant Mohamed Bida, (interprété par Roschdy Zem) dont on ne saisit pas vraiment le statut mais qui parle directement à l’ambassadeur de France et est respecté par les militaires chargés d’assurer la sécurité de l’enclave française à Kaboul.
Un homme de coeur
Pour tenter de sauver le maximum de personnes – ressortissants français et afghans- Mo Bida va devoir prendre des risques et s’entourer de quelques personnes à qui il en fait prendre aussi. C’est le cas d’Eva (Lyna Khoudri) une jeune humanitaire dont la mère est afghane et qui a, certes, le mérite de parler afghan mais que sa condition même de femmes menace. Ou du chef des militaires sur place qui peine à s’affranchir des ordres hiérarchiques.

Martin Bourboulon (Les trois Mousquetaires, Eiffel, Papa ou maman) a une ambition : faire un film d’action comme le feraient des Américains qui mettent en avant une vision positive de la diplomatie humaine française. Un peu comme Argo de Ben Affleck. Et c’est globalement réussi : la tension est palpable, les personnages existent et les acteurs sont convaincants. Même la manière de filmer, en plan large, bien construits est pertinente. Les méchants sont menaçants, même s’ils restent beaux et propres, et parfois versatiles.
Adapté des mémoires du commandant Bida
L’ensemble reste pourtant un peu lisse pour emporter l’enthousiasme. Les dialogues, même s’ils sont mesurés, sont parfois très plats, voire maladroits. Les scènes d’émotion -entre l’interprète et sa mère, ou avec la journaliste- sont ratées, la fin est bâclée.

Le personnage de Mo Bida n’a pas assez d’aspérités – on apprend à la fin que le film est adapté des mémoires du vrai Commandant Bida -. Ce manque de contrastes fait que 13 jours, 13 nuits, ne peut se revendiquer comme un grand film de guerre ou d’action. Et cela, malgré l’ambition revendiquée et bien que le récit et ses héros vaillent le coup !
De Martin Bourboulon, avec Roschdy Zem, Lyna Khoudry, Sidse Babett Knudsen…
2025 – France – 1h52
13 jours, 13 nuits de Martin Bourboulon est présenté en sélection officielle hors compétition du 78e Festival de Cannes. Sa sortie en France est prévue le 27 juin 2025.