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23e Rencontres des cinémas d’Europe

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Les cinémas d’Europe se rencontrent à Aubenas, en Ardèche, du 12 au 21 novembre 2021. Plus de 70 films dont une vingtaine d’avant-premières sont au programme. Leur nouvelle programmatrice, Cathy Géry, nous en explique leur ligne éditoriale qui laisse grande part aux films de réalisatrices. Il y a même une quasi journée consacrée à Alice Guy.

Des jeunes et des femmes

C’est la troisième édition des Rencontres des Cinémas d’Europe d’Aubenas que programme Cathy Géry, la seconde qui se tient en présence du public. Un défi en cette période post-covid compliquée d’autant plus que rien ne la prédestinait à cela. 

Cathy Géry, la nouvelle directrice de la Maison de l’Image d’Ardèche et programmatrice des Rencontres des cinémas d’Europe d’Aubenas

Elle a grandi à la campagne dans la région de Limoges à une demie-heure du premier grand écran. Dès qu’elle a découvert le cinéma vers l’âge de 5 ans, Cathy Géry a été « immédiatement fascinée ». Elle choisit d’étudier le tourisme et travaille un temps pour un office en Gironde, tout en devenant bénévole dans l’association qui gérait le cinéma de La Réole. « Ca a été une sorte de révélation, souligne-t-elle. Je me suis découverte très intéressée par la gestion d’une salle de cinéma, par l’accompagnement des films et les animations à organiser, par la manière d’intéresser le jeune public… ».

De bénévole à co-directrice

En 2003, elle crée un nouveau dispositif d’éducation à l’image avec les enseignants du coin. En 2005, les dirigeants lui confient la co-présidence de l’association. « Là, je comprends qu’en étant bénévole et bien qu’épaulée d’une trentaine de personnes, diriger un cinéma est un travail énorme qui doit être professionnalisé », affirme-t-elle. Ce à quoi elle s’attèle avec son co-président. « Pendant deux ans, nous avons réfléchi aux missions à développer, au projet à mettre en place que nous avons présenté aux élus locaux », se souvient-elle. En 2009, deux postes sont créés qu’ils occupent. La fréquentation de la salle mono-écran double, passant de 11 000 à 22 000 spectateurs en moins de cinq ans. Autour de La Réole, la concurrence est forte. Pour continuer à se développer, avec l’arrivée du numérique et un meilleur accès aux films, il faudrait deux voire trois écrans. Ce qui semble compromis.

Cathy Géry plane devant son équipe, le dernier jour des 23e Rencontres des Cinémas d’Europe

Cathy Géry cherche alors un nouveau challenge. Elle le trouve en 2018 à Aubenas en Ardèche, qui accueille un nouveau complexe, le Navire. « Ce qui m’a plu, c’est qu’il fallait réussir à réunir le public de deux établissements qui venaient de fermer, un grand public, un art et essai, dans un bâtiment moderne de six salles », dit-elle. Elle en devient la directrice adjointe, puis très vite, la co-directrice. On lui confie aussi, dès 2019, la programmation du festival annuel, Les Rencontres des Cinémas d’Europe. Ce qu’elle n’avait jamais fait. « Ca a été une très belle expérience et une excellente année : 25 000 spectateurs (scolaires compris) y ont vu entre 75 et 80 films », résume-t-elle en soulignant les efforts portés sur le jeune public et sur le public jeune (les 15-25 ans).

L’Europe au sens large

La pandémie a raison de « l’édition 2020 qu’il a fallu tout de même programmer et même reprogrammer et ajuster maintes et maintes fois, avant de l’annuler. Cathy Géry était donc attendue sur la suivante, et cela, alors même qu’elle venait de quitter le Navire pour prendre, en septembre dernier, la direction de La Maison de l’Image, association qui vise à développer l’exploitation du cinéma en Ardèche du sud et des projets d’éducation aux images.

Pour la 23e édition des Rencontres des Cinémas d’Europe, celle de 2021, elle a relevé le gant haut la main, tout en y apportant sa façon à elle. « Je ne souhaite mettre aucune limite à ma programmation, annonce-t-elle, en respectant le cahier des charges qui impose de montrer la production européenne dans toute sa diversité. J’ai tenu à renforcer, avec Véronique Borge, médiatrice de la Maison de l’Image, l’offre du jeune public et du public jeune. Et à équilibrer les propositions des réalisatrices et des réalisateurs… Mon ambition étant qu’à terme, ce ne soit plus un sujet ».

Les 23e Rencontres des cinémas d’Europe d’Aubenas

En attendant, une trentaine films de femmes cinéastes ont été présentés, et une vingtaine de réalisatrices invitées à les accompagner. « L’offre s’est étoffée depuis #metoo, reconnait Cathy Géry, et j’ai retenu leurs films parce qu’ils m’ont parlé ». Elle a même « offert » un focus sur la pionnière Alice Guy en présence d’Elisa Manoha, une jeune ardéchoise qui a réalisé un court-métrage très poétique qui lui rend hommage : La jeune femme et la caméra.

Quand à la suite à donner à cette édition 2021, Cathy Gery souhaite que Les Rencontres restent un festival sans compétition. Elle défend son côté convival « avec des invités qui viennent parler du cinéma ou de leur parcours. L’ADN des Rencontres comprend ces débats longs, qui se tiennent, la plupart du temps, dans un lieu différent de la salle de cinéma, en buvant un verre ».

Le programme des 23e Rencontres des Cinémas d’Europe

Beaucoup de films sont accompagnés par les cinéastes qui les ont réalisés et ils interviennent tour à tour à raison d’une rencontre par film. Une quinzaine de rencontres ont eu lieu durant cette 23e édition.

Les avant-premières

Pour le jeune public

Les hommages

Hommage à Alice Guy

Hommage à Bertrand Tavernier

Le réalisateur lyonnais était venu à plusieurs reprises aux Rencontres. Le critique Frédéric Mercier lui rend hommage, à l’issue de la projection d’un de ses quatre films présentés.

Le focus : Religion, politique et cinéma

C’est Jean-François Bayart, directeur de la chaire Politique et Religion de l’IHEID de Genève, qui est à l’origine de ce coup de projecteur sur une thématique liée à la politique et au cinéma. Cette année, la religion est le thème choisi, telle que traitée et représentée par le film La communion, écrit par un jeune scénariste polonais de 25 ans, Mateusz Pacewicz, présent pour en débattre avec des chercheurs en sciences politiques: Jean-François Bayart, Thomas Gmür et Kathy Rousselet.

Ciné-concert

Courts Métrages

A noter aussi : des ateliers de réalité virtuelle, des expos photos dans le centre-ville…

©VanessaChambard
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