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Je vois rouge

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Une française d’origine bulgare retourne dans son pays d’origine pour enquêter sur sa famille sous l’ère communiste. Je vois rouge de Bojina Panayotova lève un coin du voile sur un passé maudit.

La vie des autres

Bojina Panayotova avait 8 ans quand le Mur de Berlin est tombé. Ses parents, coincés en Bulgarie, décident de venir à Paris. Ils finissent par s’y installer. Et Bojina y grandit, s’y intègre jusqu’à y faire des études de cinéma à la Femis. Mais, à 30 ans, elle décide de retourner en Bulgarie pour s’imprégner de l’air ambiant afin d’imaginer un film.

Bojina et son père, peintre

Quand elle débarque à Sofia, les bulgares sont dans la rue. Ils manifestent contre les « ordures rouges », les anciens apparatchiks communistes, qui se sont reconvertis aux postes de pouvoir ou dans la mafia locale. Bojina Panayotova ne parvient pas à crier avec eux. Elle commence même à se poser des questions sur sa famille. Eux qui étaient artistes, interprètes, eux qui ont pu partir et avaient pu voyager, comment se sont-ils comporter sous le régime communiste? Ont-il été exemplaires? Victimes? Protégés? 

Je vois rouge ou révéler un passé enterré

Installée à Sofia, où elle passe son permis de conduire – une prouesse quand on voit les questions qu’elle se pose au volant-, Bojina Panayotova interroge sa famille à distance. Elle suggère à ses père et mère de demander le dossier qu’aurait peut-être constitué la Stasi locale. Et que le gouvernement actuel a rendu accessible récemment. 

Bojina Panayotova et sa mère à Sofia

Cette enquête dérange sa famille. Et le plaisir que celle-ci trouvait à la curiosité de Bojina Panayotova pour ses origines se transforme bientôt en une peur de découvrir la vérité. Et si sa famille avait collaborer avec ce régime honnis?

Y-a- t-il un lapin dans ce yaourt bulgare? 

Dévoiler une histoire, révéler des secrets ont souvent un lourd tribut à payer. Bojina Panayotova s’en rendra compte au fil du temps et de son enquête qui lui prouvera qu’elle est un peu plus qu’une française mais tout à fait bulgare. Sa quête reste, malgré le chaos du filmage parfois, souvent réalisé avec un iphone, haletante.

Quand la Bulgarie était le paradis d’une petite fille…

Elle est complétée d’images d’archives bienvenues qui donnent sa tonalité au film. On reste suspendue à cette histoire familiale originale, à la puissance d’un régime qui fait encore régner la terreur chez ceux qui l’ont connu, subi aussi. 

Documentaire de Bojina Panayotova

2018 – France – 1h24

Je vois rouge de Bojina Panayotova a été présenté à la Berlinale 2018 et vient de remporter deux prix au Festival2Valenciennes

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