Cine Woman

Millenium

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La note Cine-Woman : 3/5

Les hommes qui n’aimaient pas les femmes

de David Fincher

Son sous-titre provocateur légitime à lui seul que Cine-Woman s’intéresse de près à Millenium, version David Fincher, réalisateur réputé pour filmer plus souvent la testostérone que les femmes. Pour tout dire, elles sont quasiment inexistantes de son univers.

Bonne surprise ici. Dans le remake du film suédo-danois signé Niels Arden Oplev, lui même inspiré de la géniale trilogie de Stieg Larsson, LA femme, la fameuse Lisbeth Salander, interprétée par l’inconnue Rooney Mara, (moins épatante que la Noomi Rapace du premier film) vole la vedette au James Bond actuel, Daniel Craig.

C’est vrai que Stieg Larsson avait su inventer cette héroïne hors normes dans ses livres. Moins dans le premier tome, que dans les deux suivants. Mais quand même : son vrai héros, son double était bien ce journaliste roi de l’investigation suédois, Mikael Blomkvist. Un homme certes assez facile à séduire…

Ici, c’est Lisbeth qui mène la danse, qui dénoue les énigmes, bref qui porte la culotte.

L’histoire, pour les rares qui sont passés à côté des livres, est celle d’un journaliste condamné à n’avoir pas réussi à réunir suffisamment de preuves pour faire tomber un respectable escroc suédois. A peine libéré, il est convoqué pour dénouer une énigme industrio-familiale vieille de plus de 40 ans. Il n’y parviendra qu’avec l’aide de Lisbeth, la hackeuse, elle-même victime d’un système répressif innommable.

Contrairement à la version précédente de l’adaptation, celle de Fincher est assez elliptique. Mieux vaut avoir lu les livres pour s’y retrouver tant il refuse de perdre son temps à dénouer, à montrer les multiples sous-intrigues, fausses pistes qui animent le récit de Larsson avec brio.

En revanche, Fincher brille à montrer une société suédoise telle qu’il l’imagine, avec des clichés haut de gamme qui finalement définissent ici bien son style: froid, clinique mais classe! Un peu comme le design scandinave dont le décorateur a abusé. D’où cette impression qui ne quitte jamais le spectateur, celle d’une vision très distanciée de son sujet qui fait qu’on ne se sent jamais complètement dans le film. Et c’est dommage, car justement, le livre avait cette particularité de nous faire en même temps découvrir et appartenir à un univers qui nous était étranger. 

Avec Daniel Craig, Rooney Mara, Christopher Plummer, Stellan Skarsgard, Steven Berkoff, Robin Wright

2011 – USA – 2h38

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