Lucas Belvaux adapte son roman, Les tourmentés, en un film noir qui hésite trop entre action et drame psychologique. Dommage.
Chasse à l’homme
Ils sont connus et bien appréciés dans la Légion. Désormais, Max est entièrement dévoué à Madame, une riche héritière qui s’ennuie. Skender, lui, trop instable pour prendre soin des siens, a échoué comme SDF et vit dans une cabane a quelques mètres de sa famille.
Max a un contrat à proposer à Skender. Madame cherche un gibier à la hauteur de ses talents de chasseresse. Skender est le candidat idéal. Il voit dans cette offre extrêmement bien payée mais très dangereuse le moyen de se racheter auprès de sa famille.
Pas assez de suspense
Le cadre et l’enjeu sont parfaitement posés. Madame est riche, Max est son homme de confiance, obéissant et Skender n’a pas grand chose à perdre. Mais, l’enjeu est si fort que l’on devine assez vite que rien ne va se passer comme prévu.
Pourtant, avec une telle promesse de départ, on reste frustré que l’histoire délaisse le film d’action ou de suspense attendu, pour évoluer vers un film trop psychologique mais sans grande analyse, alors que la perversité des protagonistes était puissante au départ.
De la psychologie pas assez subtile
Par des flash-backs maladroits, Lucas Belvaux se débarrasse rapidement de l’histoire complexe de Madame, sans expliquer ce goût prononcé pour la chasse par exemple, En revanche, il insiste trop sur le bonheur de carte postale que Skender compte offrir à sa famille. Comme si l’argent et la vie commune pouvaient gommer ses années d’errance affectives et effacer d’un trait ses tourments post-traumatiques (il a fait la guerre). Max reste le personnage le mieux écrit et composé.
Il faut d’ailleurs saluer les qualités du quatuor d’acteurs : Niels Schneider, Ramzy Bedia (à contre-emploi), Linh-Dan Pham (formidable) et Déborah François.
De Lucas Belvaux, avec Niels Schneider, Ramzy Bedia, Linh-Dan Pham, Déborah François…
2025- France/Belgique – 1h42