C’est une somme, un pavé de près de 1300 pages qui vient combler un manque considérable : celui du rôle qu’ont joué les femmes, les actrices en particulier, durant l’âge d’or hollywoodien. Hollywood – la cité des femmes d’Antoine Sire sort le 26 octobre 2016 en librairie. Cine-Woman a longuement rencontré son auteur au Festival Lumière 2016 à Lyon.
Cinéphile accompli, Bertrand Tavernier propose un magnifique Voyage dans le cinéma français ou comment l’histoire d’une passion se conjugue avec celle des meilleurs films français. Passionnant.
Le 38e Festival des films de femmes de Créteil s’est achevé samedi 26 mars 2016, sur une note mélancolique mais, comme chaque année, dopée aux nombreux prix et partenariats.
Le 38e Festival de films de femmes de Créteil, qui se déroule du 18 au 27 mars 2016, consacre comme chaque année, la femme au cinéma dans tous ses états.
Les femmes revendiquent de plus en plus une nouvelle place dans le cinéma mondial et font bouger les lignes. Voici les 8 temps forts de leur action en 2015.
Moins nombreuses, moins bien payées, les femmes commencent toutefois à se faire une place dans le cinéma français. Peu à peu. Le CNC, Centre national du cinéma et de l’image animée, publie pour la première fois, une étude détaillée sur la place des femmes dans les secteurs du cinéma et de l’audiovisuel.
L’étude intéressante, puisqu’inédite, ne se limite pas qu’à la partie émergée de l’iceberg, c’est-à-dire aux actrices et /ou aux réalisatrices, mais tente de traiter de tous les métiers de la chaîne cinématographique depuis la production, les donneurs de subventions du CNC, les artistes et techniciens qui font les films, les fictions et animations pour la télévision. Ici, on ne s’attardera que sur les données traitant du cinéma en France, mais l’intégralité de l’étude est disponible sur le cnc.fr.
Qu’en ressort-il ?
Si la place des femmes est à peu près à tous les niveaux encore minoritaire, elle progresse pourtant entre 2008 et 2012 (période étudiée). A très gros traits, actons que les femmes représentent entre un petit quart et un gros tiers des emplois, des projets, des financements, de la masse salariale… en progression lente. La situation est équivalente dans l’audiovisuel à quelques variantes près.
Leur nombre
En 2012, les femmes représentaient :
23% des réalisateurs de longs métrages (LM) agrées (+ 1,7 point depuis 2008)
33,8% des promesses d’avance sur recettes (+ 1,7 point depuis 2009)
19,7% des films réalisés depuis 2008
44, 4 % des personnes aidées par le CNC
Leurs films
Elles ont réalisés (ou co-réalisés) 27,3% des premiers films d’initiative française : des fictions à plus de 80%, peu de documentaires et quasiment aucune animation. Surtout des comédies (1/3), plus que des drames et comédies romantiques, mais aucun thriller ou policier.
Le financement
En 2012, le budget moyen des films réalisés par des femmes s’élevait à 3,45M€ contre 5,6 pour les hommes (1,6x) mais l’écart tend à diminuer depuis 2008.
Globalement, 159 M€ ont été investis sur des films de femmes contre 895 M€ sur des films d’hommes, soit 5,6 x moins (9,3 en 2008). Car, les 2/3 des films de femmes ont un budget inférieur à 4M$, contre 57,6% des films d’hommes, tandis que les films à + 10M€ représentent 4,3% des films réalisés par des femmes et 19% de ceux réalisés par des hommes.
Les films de femmes sont financés par un plus grand nombre d’acteurs (chaque part est donc moins importante) : les sofica, le soutien automatique, les aides sélectives et/ou régionales, les chaînes de TV (moins de préachats) distributeurs, éditeurs vidéo. Elles bénéficient moins des préachats des TV et des financements étrangers.
Les entrées
91,3% des films de femmes sortent en salle (légèrement plus que les films d’hommes).
Un quart des films français sortis en salles en 2012 étaient réalisés par des femmes, (+ 4,4 points qu’en 2008).
Près de 70% sont recommandés art et essai (contre 56,3% pour les hommes)
14% des entrées des films agréés (sur 349,55M) sont pour des films réalisés ou coréalisés par les femmes, en forte baisse depuis 2008.
A l’euro investi, les films de femmes sont moins rentables.
Entre 2008 et 2012, seuls deux films de femmes se sont glissés parmi les 20 plus gros succès : Lol n°12 et La Rafle n° 19.
11 films ont dépassé le million d’entrées.
Les métiers
Entre 2009 et 2011, les femmes ont représenté 42,7% de l’effectif cinéma et 32 % de la masse salariale. Elles sont moins nombreuses chez les cadres. Mais, leurs contrats sont généralement plus longs.
Professions clairement féminines :
Scriptes à 98,1%
Costumiers-habilleurs à 87,2%
Coiffeurs maquilleurs à 76,6%
Professions clairement masculines : électriciens, les machinistes, les rippeurs et les opérateurs de prise de son.
Les métiers les plus mixtes (% de femmes)
Assistant-réalisateur : 50,8%
Monteur : 46,1%
Prise de vue : 27,4%
Régie : 25,2%
Les salaires
Dans tous les métiers (sauf un), les salaires sont inférieurs. Les écarts les plus importants concernent :
les réalisatrices : – 31,5%
les actrices – 30,4%
les opératrices de prise de vue – 28.1%
Les salaires sont à peu près équivalents pour les acteurs de compléments.
Seules, les cascadeuses sont payées 10% de plus que leurs homologues masculins.
Au niveau européen
Peu de données sont disponibles, mais l’Observatoire Européen de l’Audiovisuel note qu’entre 2008 et 2012 :
18, 4% des réalisateurs européens sont des femmes
7 films de femmes ont réalisés plus de 2M d’entrées, dont 4 films réalisés par des françaises – Lol de Lisa Azuelos, Coco avant Chanel d’Anne Fontaine, La rafle de Roselyne Bosh et Polisse de Maïwenn.
Evidemment, cette étude n’est qu’une photographie d’une situation sur une période donnée, et l’on sait qu’un succès énorme peut bousculer la donne. Ces données, qui ne concernent qu’une partie de la production cinématographique, seront passionnantes à surveiller sur un terme plus long. C’est leur évolution qui sera déterminante…
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