Trois jours à Quiberon

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Trois jours à Quiberon de la franco-iranienne Emily Atef est un film franco-allemand était en compétition à la Berlinale 2018. C’est une audacieuse plongée dans l’ultime interview de Romy Schneider.

La dernière interview de Romy Schneider

Romy Schneider est morte le 29 mai 1982. Un an avant, elle est en cure de repos et d’amincissement à Quiberon. Elle ne va pas bien, mélange cigarettes, alcool et médicaments à haute dose. Et elle culpabilise. De ne pas être là pour son fils, David, de ne pas être une bonne mère…

Trois jours à Quiberon d'Emily Atef - Berlinale 2018 - Cine-Woman
Marie Baümer (Romy Schneider) et Birgit Minichmayr (Hilde Fritsch) dans Trois jours à Quiberon

Elle a invité une de ses amies Hilde à la rejoindre et à s’occuper d’elle. Celle-ci est volontaire, disponible, dévouée mais quand elle apprend que Romy a autorisé un équipe du Stern à venir l’interviewer, Hilde devient méfiante et tente de protéger son amie de sa franchise habituelle. Mais Romy choisit de se confier comme elle ne l’a jamais fait. Ce sera la dernière fois.

Trois jours à Quiberon : trois jours pour se confier

Le film raconte donc cela, seulement, ces jours à Quiberon depuis l’arrivée d’Hilde jusqu’à son départ. Et il épouse, le plus souvent, son point de vue à elle, mais pas uniquement. Hilde sait les fragilités de Romy. Elle connaît son attirance pour la lumière et pour la séduction, sa quête démesurée d’amour, son besoin constant d’attention. Elle n’ignore rien de ses tourments, de ses blessures, de l’effet dévastateur que pourront avoir ses confessions. Mais comme protéger quelqu’un contre lui-même?

Trois jours à Quiberon d'Emily Atef - Berlinale 2018 - Cine-Woman
Charly Hübner (Robert Lebeck) et Marie Baümer (Romy)

Le film d’Emily Atef suit donc le quotidien de ce quatuor – la star, l’amie, le reporter de Stern et le photographe- dans l’intimité de cette relation éphémère. Et elle prend le temps de raconter suffisamment de choses sur Romy Schneider et son rapport aux autres que le film reste intéressant de bout en bout.

Faire revivre Romy Schneider 

Emily Atef a soigné la reconstitution de cette histoire, dans un passé pourtant récent, mais déjà très différent d’aujourd’hui. Étrangement, elle a choisi de filmer en noir et blanc, qui met une certaine distance avec le sujet. Mais sans doute est-ce pour faciliter l’immersion de l’actrice Maria Baümer dans la peau de Romy.

Trois jours à Quiberon d'Emily Atef - Berlinale 2018 - Cine-Woman
Maria Baümer (Romy Schneider)

Le plus gros challenge était en effet celui-la : trouver l’interprète idéale qui ait le charme de Romy Schneider, sa beauté aussi, sa légèreté et son trouble, en plus de parler allemand et français,. Sans en être un clone, Maria Baümer lui ressemble étrangement. Ou plutôt fait oublier facilement qu’elle n’est pas elle sans que ce ne soit jamais un problème.

Bien joué

Tous les interprètes sont convaincants, même Denis Lavant en breton échoué. Le film restera comme un témoignage touchant, original à celle qui fut la plus grande star européenne de son époque. Et à ce qu’il lui en a coûté.

D’Emily Atef, avec Marie Baümer, Birgit Minichmayr, Charly Hübner, Robert Gwisdek, Denis Lavant…

2018 – France/ Allemagne – 1h55

Trois jours à Quiberon d’Emily Atef concourrait en Compétition à la Berlinale 2018. Sa sortie française est prévue le 13 juin 2018.

© Peter Hartwig/ Rohfilm Factory/Prokino

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