Le sens de l’humour

Triste romance

Elise a perdu son mari; Léo, 10 ans, son papa. La vie à deux a retrouvé son équilibre jusqu’à ce que Paul arrive dans cette relation. Mais finalement, le bouleverse-t-il ou l’enrichit-il ce « couple hors normes »? 

Elise et la vraie vie

Inspirée de l’expérience de la réalisatrice, Marilyne Canto -très bonne et très juste comédienne -, « Le sens de l’humour » est le prolongement d’un court-métrage, « Fais de beaux rêves » qu’elle avait réalisé il y a sept ans et qui traitait du deuil d’une femme après la mort brutale de son mari. 

Marilyne Canto dans les escaliers des Tuileries

Ici, le deuil est plus ou moins consommé. Elise est à l’étape suivante, celle de (l’impossible?) reconstruction. Et c’est Paul qui en fait les frais. 

Sans sens de l’amour

Autant il est amoureux – même si on se demande bien pourquoi et comment il a été séduit, vu comment elle le malmène – autant elle est contradictoire appréciant l’amant, moins l’homme. « Elle n’est pas toujours aimable, mais elle est aimante », prétend la réalisatrice. Ah bon! Mais cela n’apparaît tellement pas à l’écran qu’il devient difficile de s’accrocher à cette histoire, comme le fait Paul. 

Antoine Chappey (Paul) et Marilyne Canto (Elise)

Du coup, on regrette donc qu’Elise revendique tant son sens de l’humour (absent du film, d’ailleurs à moins que nous n’ayons pas le même) et si peu son sens de l’amour, qui lui fait singulièrement défaut ici. Dommage… 

Un Paris peu filmé

Au crédit de Marilyne Canto, toutefois, les lieux qu’elle a choisis de filmer et qui le sont très peu habituellement : le musée de l’Orangerie et la salle des Nymphéas de Monet, les grandes galeries du Louvre, le quartier autour de la rue de Charenton dans le XIe à Paris… Et le fait qu’elle n’ait pas cherché à lisser son personnage, froid, en lutte constante contre ses émotions. Mais, cela ne suffit pas. 

De Marilyne Canto, avec Marilyne Canto, Antoine Chappey et Samson Dajczman…

2013 – France – 1h28

©Ivan Mathie