Les coquillettes

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De Sophie Letourneur

C’est marrant comme dans les comédies hautement revendiquées de filles, faites par des filles, les filles justement sont de vraies godiches qui ne pensent qu’à elles et qu’au cul et qui, sous couvert d’être cools, branchées, toutes en étant le plus intelligentes du monde (c’est sous-entendu) sont de vraies névrosées incapables ni d’aimer, ni de l’être. Mais qui voudrait de ces égocentriques pathétiques qui n’ont rien d’autre à mettre en avant que leur petit nombril autour duquel elles tournent sans arrêt ? Les coquillettes entre exactement dans ce schéma et c’est cela qui rend ce film aussi insupportable !

Bad trip

Soient trois copines dont l’une est (la) réalisatrice (les autres on ne sait pas trop mais finalement ça ne compte pas) qui se retrouvent à Paris lors du déménagement de l’une d’entre elles. Vautrées sur un lit/canapé, au milieu des cartons, en buvant une tisane (bonjour le cliché !), elles se remémorent, chacune leur tour, comment elles ont vécu leur dernière épopée commune : le Festival de Locarno, où la réalisatrice (c’est la « star » ici) présentait un de ses films. Qu’elle y soit pour bosser est absolument accessoire. Non, ce qui compte, c’est leur quête du mâle et la manière minable dont elles s’y prennent : l’une en collant un certain Martin, qu’on lui laisse aisément et qui se fout littéralement de sa gueule, la réalisatrice en fantasmant à mort sur Louis Garrel, qui lui aurait filé son numéro de téléphone, et la troisième, à court de sexe dans son couple, qui cherche un « coup » à tout prix.

les 3 filles des Coquillettes

Et devinez ce qui arriva : on s’en fout ! D’abord parce que filmer ainsi son petit milieu, avec une telle délectation de l’entre-soi est juste pathétique. Au mieux, pour ceux qui ne sont jamais aller dans un festival, ils en découvriront les us et coutumes : les apparts partagés, les queues infinies pour aller voir les films, les quêtes existentielles du style « qu’est-ce que je mets ce soir ? la robe canard ou la rouge à rayures ? » et les fameuses soirées où l’on se saoûle au champagne entre gens de cinéma et où, dixit le film, l’on s’ennuie ferme en disant du mal des autres. Ah si, on y croise aussi toute la critique française (en particulier les journalistes de Libé, des Inrocks, du Monde, d’Allociné etc…). Futée, la Sophie Letourneur, car en filmant ainsi ceux qui auraient pu être ses pires ennemis, elle se les met dans la poche avant qu’ils ne dégainent !

Son modèle avoué ? Very bad trip ! Va falloir bosser les personnages et les situations, prendre du recul et de la distance avec son nombril pour tenter de rivaliser avec les comédies américaines qui foncent à 100 à l’heure et avec un esprit un peu plus trash que celui de faire cuire des coquillettes en signe de révolte. On oublie !

Avec Camille Genaud, Carole Le Page, Sophie Letourneur, Julien Gester, Louis-Do de Lencquesaing…

2012 – France – 1h15

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