Cannes 2016 – Cafe Society

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C’est donc avec Cafe Society, le 46e long métrage de Woody Allen que le 69e Festival de Cannes a ouvert ses portes mercredi 12 mai 2016. Un air de déjà vu, agréable certes, précis mais pas un très grand cru.

Entre New York et Hollywood

Woody Allen est un malin qui, par lucidité ou fausse humilité, préfère ne jamais se confronter aux autres ( réalisateurs) en refusant toute compétition. Mais, il sait soigner sa popularité en participant avec les honneurs d’une soirée exceptionnelle, celle de l’ouverture, au plus grand festival de cinéma au monde. Bref, il est à Cannes pour le meilleur et sans le pire.

Cafe Society de Woody Allen
Jesse Eisenberg (Bobby)

Il y revient pour la 14ème fois, après les passages remarquées de Manhattan en 1979, La Rose Pourpre du Caire en 1985 ou de Match Point en 2005 et au bras de toujours plus jeunes et plus jolies actrices, Kristen Stewart et Blake Lively et interprété à l’écran par son double idéal actuel, Jesse EisenbergWoody Allen lui confie le rôle principal mais pas toutes les rênes puisqu’il assure lui-même la voix off, celle qui tient le fil du récit et comble les ellipses de cette histoire étalée sur plusieurs années,

Cafe society ou la joyeuse vie des 1930’s

Bobby (Jesse Eisenberg) est le jeune fils d’une famille juive de New York qui part tenter sa chance à Hollywood dans les années 1930. Et ça tombe bien puisque son oncle y est un des plus puissants agents artistiques. Il peine à le rencontrer, finit par s’y faire une petite place mais tombe amoureux de la secrétaire de son oncle, une certaine Veronica, surnommée Vonnie (Kristen Stewart).

Cafe Society de Woody Allen
Kristen Stewart (Vonnie) et Jesse Eisenberg (Bobby)

Contrarié dans ses choix et sans réelle perspective professionnelle, Bobby revient faire sa vie à New York auprès de son frère gangster et tenancier d’un club à la mode et au bras d’une autre Veronica.

Cafe society ou l’histoire d’un amour contrarié

Comme souvent chez Woody Allen, c’est la qualité de ses dialogues et le jeu subtil des situations dans lesquelles évoluent les personnages qui font le sel de ses comédies de mœurs.

Cafe Society de Woody Allen
Jesse Eisenberg (Bobby) et Kristen Stewart (Vonnie)

Cafe society, à l’affiche superbe, n’échappe pas à cette règle et ne dépasse pas non plus cette ambition-la. Quelques repartis fameuses – « l’amour sans retour fait plus de morts que la tuberculose » ou « la vie est une comédie écrite par un auteur sadique » –  et une verve gonflée à l’auto-dérision juive, donnent du relief à cette histoire d’amour contrarié donc éternel.

Hollywood versus New York

On aurait aimé une plongée à la fois plus intime et plus sarcastique dans Hollywood et son âge d’or ici jugé comme une sorte de concurrent à New York et à sa pègre, mais qui finit par mettre Los Angeles et son faste superficiel, K.O.

Cafe Society de Woody Allen
Jesse Eisenberg (Bobby) et Blake Lively (Veronica)

Une autre dissonance vient du casting, à la fois inattendu et un peu faux. Les filles sont trop belles pour les hommes sans charisme qu’elles côtoient, et cela même si la beauté de Kristen Stewart n’est ni évidente, ni banale.

Cafe society, une mécanique de précision

Malgré tout, l’ingéniosité artistique, la mécanique scénaristique et rythmique de Woody Allen reste, comme souvent, d’une précision exemplaire, rare et fait de ce nouvel opus un agréable moment de cinéma, sans la puissance d’une Blue Jasmine ou d’un Match Point toutefois.

De Woody Allen, avec Kristen Stewart, Jesse Eisenberg, Blake Lively, Steve Carrel…

Cafe Society de Woody Allen a fait l’ouverture du 69e Festival de Cannes, le mercredi 12 mai 2016.

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